Machine


Machine

Un jour, bien sûr, la machine tuerait l’ouvrier ; déjà leurs journées étaient tombées de douze à neuf francs et on parlait de les diminuer encore ; enfin, elles n’avaient rien de gai, ces grosses bêtes, qui faisaient des rivets et des boulons comme elles auraient fait de la saucisse.

Émile Zola, L’Assommoir

Le discours n’a pas changé depuis les premiers temps des machines, plus fortes, plus rapides, plus … Elles, qui justifient, par leur seules existences, que ceux qu’elles remplacent gagnent moins ou disparaissent.

Il est possible, j’ai envie de le croire, que la première idée qui les ait fait naître était plutôt de soulager, de diminuer le temps passé à des tâches ingrates ou pénibles ; on aurait pu ainsi finir par n’avoir plus besoin de trimer.

En réalité il me semble qu’un fantasme règne chez certains de faire en sorte que l’ouvrier se confonde avec la machine. On l’allumerait et éteindrait comme on éteint une lumière, ils seraient interchangeables, réparables ou mettable au rebut à la fin, ni mieux ni moins, parce qu’un nouveau modèle, plus jeune, plus rapide et plus fort remplacerait l’ancien.

Pratique mais stérile…

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