Mendicité

Depuis que je reprends les transports en commun je suis soumis beaucoup plus fréquemment aux demandes pressantes ou discrètes des mendiants. Encore ce matin, dans le train qui m'emmenait au travail, j'ai vu un homme traverser tout le wagon et déposer sur chacune des banquettes un petit papier expliquant sa condition :

Sans emploi, avec deux enfants, pas de logement, cherche de quoi les nourrir, Dieu vous garde, …

Certains passagers ont déposé des pièces sur le papier et l'homme, une fois sa traversée effectuée, a fait demi-tour et est repassé reprendre chaque papier et la rare monnaie qui parfois s'y trouvait.

J'ai alors réfléchi à ma façon d'aborder ces requêtes et je me suis aperçu que je devenais beaucoup moins réceptif depuis qu'elles se multipliaient. Il y a encore pas si longtemps je me souviens avoir vidé mes poches de toute la monnaie qui s'y trouvait et l'avoir donnée au clochard qui m'avait demandé une pièce, avant de retrouver le confort de ma voiture. C'était la première fois que j'étais sollicité de la sorte depuis plusieurs mois, c'était facile. Mais lorsque cette demande se répète, parfois plusieurs fois dans la même journée, comment faire ? Comment réagir. Tout donner au premier, rien aux suivants ? Partager ? Tout garder ?

Et puis, honnêtement, j'ai parfois un doute sur la véracité des arguments employés. Rien d'étayé, mais un doute tout de même, une intuition que tout n'est pas dit, quelque chose de pas très honnête. Une impression diffuse qui me met mal à l'aise. Et du coup je retiens parfois mon geste. Est-ce malhonnête ?

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