Ce que j'ai toujours trouvé curieux dans les transports en communs, c'est la manière que nous avons (je ne déroge pas à cette habitude) de choisir un endroit libre de tout voisins réels ou potentiels plutôt que de remplir les places dans l'ordre du bus ou du wagon. Comme si chacun voulait s'isoler dans sa bulle. On choisit invariablement une banquette libre et quand celle d'en face l'est aussi, c'est encore mieux. Et puis vient le moment où plus aucune place de ce type est disponible et c'est alors amusant d'observer la stratégie choisie par les voyageurs qui entrent dans le véhicule.
Certains hésitent, se dirigent vers une place, puis semblent se raviser, reviennent en arrière pour finalement s'assoir un peu n'importe où. D'autres jettent un coup d'œil furtif et une fois la place choisie ils s'y rendent d'un pas ferme et rapide, surement pour ne pas se faire bruler la politesse par un de leurs congénères. Il y a aussi ceux qui sont à plusieurs et qui vont venir occuper tout l'espace des trois ou quatre places disponible mettant ainsi l'occupant déjà installé dans une position d'assiégé. Il y a aussi les grands timides, qui, pour ne pas déranger ceux qui sont installés, vont se résoudre à utiliser un des strapontins disponibles à côtés des sorties, ou bien encore rester debout s'ils se trouvent dans un bus.
Curieux aussi est le manège qui se déroule parfois à une station lorsqu'une ou plusieurs places se libèrent. On voit alors certains changer de place pour se mettre dans le sens de la marche ou profiter de la fenêtre, quand ce n'est pas les deux. On en voit aussi qui hésitent et qui se ravisent pour on ne sait quelle raison. Et puis il y a les stoïques qui ne changeront de place pour rien au monde, même s'ils se retrouvent dans les courants d'air glacés à chaque arrêt. Ils se sont approprié leur place et ils n'en bougeront pas !
1 De Vinch -
Il y a aussi les gens qui laissent leur place aux personnes agées et aux femmes enceintes... Enfin, je pense... Ca existe encore ?
2 De Erwann -
En réponse à Vinch, ils existent encore. Même si cette population tend à disparaître. Sinon il y a aussi les "dragueurs" qui se placent de manière à observer et se faire remarquer de leur "cible" :) Et puis les retardataires qui sont parvenus à forcer la fermeture des portes du RER.
3 De Moe -
Il est amusant aussi de voir comment les gens évitent de se regarder, souvent ils détournent les yeux, ne sachant pas où regarder.
Sur une plage avec peu de monde, les gens vont-ils s'installer loin ou à proximité des gens déjà installés ? Au cinéma il suffit qu'une personne s'installe pour que toutes les autres viennent s'installer à proximité. Le contraire du bus ...
4 De TiBen -
on se croirait sur dansletgv.com :)..
5 De Franck -
Vinch, oui ils existent, j'en ai été témoin la semaine dernière lorsqu'une dame est montée dans le bus avec une poussette et tout le barda qui accompagne inévitablement un gamin en bas âge. Les deux jeunes qui occupaient la seule place possible pour elle ont immédiatement migré vers le fond du bus.
Erwann, effectivement j'ai oublié ceux-ci et surement encore d'autres !
Moe, c'est vrai que les regards se font souvent furtifs, de côté. Comme si cela pouvait passer pour une agression !
TiBen, dansletgv est une de mes lectures, mais je n'ai pas son talent pour dépeindre les situations ferroviaires comme il le fait ;-)
6 De Yannou -
Héhé, oui, comme c'est vrai et bien observé ! Les variations du dosage politesse / peur de l'autre donnent des comportements sociaux aussi intéressants à observer que ceux des abeilles...
Pour ma part, je me classe dans les timides du strapontin, voire debout... Plutôt ça que de me sentir obligé de me lever pour une personne qui en a besoin. Je sais, c'est un peu bête, j'appelle ça de la courtoisie préventive :) Ou alors c'est que j'aime pas les gens.
7 De lio -
Euh moi j'étais dans la catégorie je prend un strapontin car c'est la que mes grandes jambes dérangent le moins de monde avec une préférence pour la strapontin au milieu coté opposé à la sortie car celui du fond est très étroits pour ma corpulence alors que l'autre me permet de dépassé dans l'allée
8 De Céd' -
Les gens qui se lèvent, j'ai l'impression que ça se fait rare... Il y a quelques semaines, j'ai assisté à une scène désolante. J'étais installé dans le train pour rentrer chez moi, la navette était bondée, des gens et des sacs partout, en ce qui me concerne, impossible d'esquisser le moindre mouvement. Et à quelques mètres de moi, une vieille dame, toute attendrissante par son grand âge, qui tentait de tenir droit en s'accrochant aux montants des sièges. Un vieux monsieur à alors interpellé un jeune homme pour lui signifier qu'il serait plus poli de lui laisser sa place. Le jeune s'est énervé tout de suite, en aggressant le vieil homme... Finalement, c'est l'homme qui s'est levé pour laisser sa place à la dame, en regardant le petit co* de travers, bien entendu
9 De dansletgv -
Whaow ! N'en jetez plus ! ;-)
Sublime billet, Franck !
10 De BERNADETTE -
Je choisis effectivement ma place dans le métro pour différentes raisons : Malgré ma petite taille, je choisis de ne pas m'asseoir en face d'un monsieur de grande taille qui a systèmatiquement ses grandes jambes écartées et est de surcroît assis sur le bord du siège, ce qui ne me permet pas de voyager dans un confort satisfaisant !
Je cherche une place dans le sens de la marche, l'autre sens me donnant la nausée (je suis génétiquement cablée comme çà, je n'y peux rien)
Alors pourquoi pas contre la vitre pour ne pas être déranger par des gens qui ne s'excusent même en me bousculant avec leurs sacs. Il m'arrive cependant de voyager debout, le nez contre un sac à dos ou dans les cheveux de la nénette qui n'arrête pas de les secouer.
Ceci dit j'aime prendre les transports en commun à Paris où j'habite et où je travaille pour des raisons pratiques et de confort (à comparer avec les autres capitales qui peuvent nous envier)
Tout ceci sans amertume, je suis d'un caractère très gai et bavarde facilement avec les autres voyageurs
11 De Alessa -
C'est tellement bien dépeint... En extrapolant un peu, le trajet en transport en commun pourrait même devenir un moyen de s'auto-psychanalyser. Je dois être de moins en moins timide en ce qui me concerne, je commence même à prendre le parti de m'asseoir à côté d'un groupe d'inconnus.
Ce qui est clair, c'est que les transports en commun sont de beaux échantillons de population, y a toujours beaucoup à observer. :-)
12 De Min$ -
Salut tous le monde!
Si ça vous intéresse, je peux vous conseiller un livre super intéressant d'un ethnologue, qui analyse plusieurs comportements de ce genre!
Erving Goffman, de l'école de Chicago, "La mise en scène de la vie quotidienne"
Très franchement c'est assez sympa, vous pouvez l'emporter avec vous dans vos petites balades et contempler par vous même, ce qu'il traite dans son ouvrage...
Voilà! Bonne lecture ;)
13 De Franck -
Merci pour la référence Min$.
14 De Divagations du soir, espoir ? -
C’est où qu’on va quand ?
Pour moi je crois que c’est devenu évident à l’adolescence, lorsque, pour la première fois, il me fallut prendre le terrible car scolaire pour atteindre le lointain collège. Une hiérarchie bien établie organise l’ensemble, qu’il serait...