Il y a quelques jours je me trouvais dans le train qui m'emmenait vers le centre de la France pour y prendre quelques vacances. J'étais assis en face d'une petite fille d'environ dix ans accompagnée de sa mère. D'après leurs conversations, j'en ai déduit qu'elle allait en villégiature chez grand-mère.
Peu de temps après le départ, la petite fille a commencé à parler à sa mère des cadeaux qu'elle souhaitait avoir pour son futur anniversaire, en particulier cette console de jeu portable qui est trop cool ! Le modèle qu'elle espérait, une PSP, était bien sûr indispensable parce que sa copine Julie … et parce que son copain Damien … etc.
Je sentais bien la mère un peu réticente à l'idée de laisser une machine de ce genre dans les pattes d'une petite fille. D'ailleurs elle a commencé à argumenter que les jeux disponibles étaient plutôt destinés aux adultes et … Aussitôt sa fille lui a coupé la parole en lui rétorquant qu'au contraire, elle connaissait un jeu génial et a commencer à lui expliquer ce qu'il en était :
– Alors tu vois, à un moment, tu marches dans la rue et puis il y a une voiture au feu rouge qui attend.
– …
– Et puis par exemple, tu ouvres la portière, tu tire le bonhomme par terre et tu lui voles sa voiture.
– …???
Et comme ça elle a commenté avec force détail, les différentes actions possibles, en parlant de vols, de cambriolages, de courses poursuites et je crois bien de meurtres. Tout ça dans la bouche d'une ravissante petite fille aux cheveux blonds et bouclés à qui on aurait donné le bon Dieu sans confession (ou presque) ! À dix ans ! Le plus surprenant dans tout cela a été la réponse de sa mère :
– On verra, hein ? On verra !
Ces gamins là, ils vont jouer à quoi une fois majeurs ?
1 De Groumphy -
Etonnant comme quoi la balalisation de la violence, des actes illégaux etc. est entrée dans les moeurs via notre quotidien...
Quand à la réponse de la mère, n'a-t-elle pas dit cela en place de dire non (j'allais dire "merde" mais on se comprend !), ou d'entammer une discussion fermée (unliatérale) sur le sujet ?
2 De Arnaud Boudou -
Tu sais, quand j'étais gamin je regardais des dessins animés pas calme du tout (Ken le survivant, Dragon Ball, etc.) et un peu plus tard je jouais à des jeux comme Wolfenstein 3D puis Doom, et depuis je
tue des grand-mères dans la ruevote à droitene suis pas devenu violent.On en revient toujours au même vieux débat : les jeux vidéos rendent-ils les jeunes violents, ou bien est-ce une question d'éducation.
Personnellement, je penche pour la seconde solution.
3 De Arnaud Boudou -
Tiens, il me semblait bien que j'avais oublié un paragraphe : actuellement, les jeunes jouent aux jeux vidéos, mais avant, à quoi jouaient-ils (pour la plupart) : aux petits soldats, aux gendarmes et au voleurs, aux cowboy et aux indiens, etc. Et ce ne sont pas des activités qui promeuvent bisous et amour :)
Bref, le média change mais la finalité reste la même : exercer une violence virtuelle plutôt que réelle sur le reste de la société.
4 De Yannou -
Arnaud : tu as raison en ce qui concerne le défoulement du virtuel pour éviter celui du réel. J'étais moi-même un grand fan de Dragon Ball et n'ai toujours pas lancé de kamehameha sur mon chef :)
Je pense cependant qu'il y a une grande différence d'esprit dans un jeu comme Grand Thieft Auto. Tandis que Sangoku se bat pour défendre ses amis et que Wolfenstein dégomme des méchants nazis, GTA permet de pratiquer le vol et le meurtre sur des civils innocents. Y'a une grande différence.
5 De Franck -
C'est tout à fait le sens évoqué par Yannou qui m'a donné envie de témoigner sur ce sujet. Il y a, à mon sens, une limite, très subjective, qui a été franchie dans ce cas. Je ne dénonce pas la violence virtuelle utilisée comme défouloir, je suis le premier à m'en servir, mais l'objet même de cette violence qui, chez des enfants aussi jeunes, peut induire une modification du seuil de tolérance vis à vis de la violence réelle.
6 De Spica -
La gamine, elle a pas trop du comprendre ce que c'était que des "jeux d'enfants". En plus ce jeu-là, si je me souviens bien, il est interdit au moins de 16 ans ou quelque chose comme ça, non ?
7 De megg -
Bonsoir,
A l'aide des aléas de la navigation Internet, je suis tombée sur le blog, ma foi très prometteur. Je suis plutôt d'accord avec mes prédecesseurs sur un point : ce n'est pas tant la violence des jeux qui gêne (étant moi-même une fervente accro à "Spinter Cell"), ni même ce qu'elle implique. Le problème, c'est de bien différencier le "bien" et le "mal" : voler une voiture "pour le fun", c'est "mal" ;
jeter des breithzels sur l'Elysée pendant que Bush s'y trouvesauver la princesse, c'est bien ;) Souvenirs d'ex garçon manqué, je vouais à l'autodéfense et à la maîtrise des armes une vraie adulation, mais je détestais l'usage réelle qu'on pouvait en faire. Aujourd'hui, on ne sait plus si les "jeunes" (pour ne pas dire les enfants) savent dicerner les nuances, quelquefois subtiles. Enfin, n'ayez pas peur, on sera bientôt en "sécurité" ...8 De Franck -
J'adore les aléas de la navigation internet (et réelle d'ailleurs) \\o/