Souvent lorsque je rentre à la maison après une fascinante dure journée de labeur, le tac-tac lancinant du train sur les rails m'endort régulièrement et c'est avec difficulté que je résiste à l'envie de faire une sieste. Pourquoi ne pas céder à la tentation me direz-vous ? Et bien certainement parce que je redoute de rater mon arrêt et ainsi rajouter quelques dizaines de minutes à mon trajet déjà suffisamment long. Peut-être aussi parce que je suis un peu paranoïaque et crains de me faire délester des quelques effets que je traine avec moi.
J'ai toujours été étonné de voir ceux qui profitent des quelques minutes qui les séparent de leurs destinations pour piquer un roupillon. Certains ont laissé glisser le journal ou le livre en cours de lecture, à l'endroit où ils ont piqué de la tête. Parfois un tressautement de la voiture ou un message sonore vient troubler leur repos, mais jamais très longtemps. Ils s'assurent de la position actuelle du train et, visiblement rassurés, retournent dans les bras de Morphée aussitôt. D'autres encore tentent de résister mais leurs têtes et leurs paupières se font de plus en plus lourdes.
À chaque fois que j'observe un de ces dormeurs, je ne manque pas de me demander à quoi il a consacré sa dernière nuit au lieu de se reposer. J'imagine parfois un diner en ville, une nuit de révision avant un examen, une sortie entre amis, ou bien une nuit devant un jeu vidéo, ou bien encore une nuit polissonne. Le choix est vaste et souvent la posture et l'aspect de la personne me guide vers l'une ou l'autre de ces possibilités — qui doit certainement être totalement erronée. Comme un jeu qui me tient éveillé.
Ce tac-tac, ce léger balancement de la voiture — qu'on appelle tangage ou roulis, je ne sais jamais quel est le bon terme — devient hypnotique à force de laisser divaguer ses pensées. Au point qu'il devient difficile de lire et qu'il faille que je range mon roman du moment pour me limiter à observer les paysages connus et familiers. Ce n'est qu'à l'arrivée que j'émerge enfin de cette brume narcoleptique.
Bon, il est l'heure, il faut que je me réveille, la gare est là, toute proche …
1 De Jean-Michel -
Pour éviter de m'endormir, je regarde les jolies filles :-)
2 De Franck -
Moi aussi mais chut il ne faut pas le dire à ma femme, elle lit mon blog en cachette ;-)
3 De fred -
Ben tu peux regarder mais penser : "Ma femme est bien plus jolie".
C'est que je fais quand je fais mon marché au milieu des brésiliennes....
:)
4 De Groumphy -
Hum, piquer un roupillon ? Ben oui, le bruit du train est une berceuse magnifique et bien souvent le calme et l'innactivité qui s'y pose est tel que c'est considéré comme une instance de repos et on s'endort.
Quant à regarder les jolies filles, c'est aussi ce qui me tiens éveillé, mais malheureusement je m'endors souvent ! :(
5 De Spica -
"je ne manque pas de me demander à quoi il a consacré sa dernière nuit au lieu de se reposer"
Le fait de roupiller dans le train (comme en voiture) n'est pas forcément signe de fatigue. C'est juste une façon comme une autre de passer le temps lorsque le trajet est un peu long. Au moins, quand on dort, on n'est pas conscient du temps qui passe.
6 De brol -
@ Spica : rappelle-moi de ne jamais monter en voiture avec toi, parce que si le trajet est un peu long... ;-)
7 De la belle bleue -
C'est une crainte que j'ai toujours eue : m'endormir dans le train et louper ma gare... Je me suis contentée de restée plongée dans mon bouquin et de me retrouver au terminus du métro, à l'arrêt dans le tunnel ...
On peut jeter un oeil au monde fascinant des transports japonais : chez Djou
8 De Franck -
Amusant de voir que là-bas aussi ils en profitent pour récupérer. C'est comment le bout du tunnel ? J'ai toujours voulu savoir …
9 De annso -
c'est marrant tiens, a l'époque ou je prennais le RER quotidiennement, je me réveillais toujours a la bonne station. Jamais celle d'avant, jamais celle d'après! J'ai jamais compris comment j'y arrivais!