« La Photographie en France au dix-neuvième siècle », par Gisèle Freund (La Maison des Amis des Livres, A. Monnier).
Je tiens à signaler sans attendre, si brièvement que ce soit, ce livre, qui est, sur la photographie, le premier essai de langue française qui relève de la critique marxiste. L’entreprise de Mlle Freund n’est pas de celles qui sont flatteuses pour leur auteur, et il y a bonne chance que ce livre passe inaperçu des chroniqueurs : il n’en constitue pas moins une contribution à l’histoire de l’art qu’il sera impossible de négliger dans l’avenir. Certaines pages, comme la double histoire des photographes Nadar et Disderi, comme les passages sur la Bohême du second Empire, sur le rôle de la retouche dans l’évolution sociale de la photo mériteraient d’être repris dans les manuels scolaires où ils remplaceraient avantageusement les lectures des stupides livres d’histoire. Cet ouvrage tombant aux jours du Front populaire arrive à son heure dans le combat pour un réalisme nouveau, et les artistes de notre temps gagneraient à le méditer.
Un appareil photo, deux yeux, une sensibilité et une formidable envie de capturer et partager des instants fugaces de leurs vies contemporaines.
Lewis Hine, Gisèle Freund, Henri Cartier-Bresson, …
Une grande leçon d’humilité où j’aurais appris que la technique parfaite n’est en aucun cas un but.