Il riait, il riait comme j’avais rarement entendu quelqu’un rire, et puis il a pris son couteau et a commencé à l’aiguiser doucement avec son fusil…
J’hésite sur la suite…
Il portait une barbe plutôt fournie, un grand tablier qui avait du connaître des jours meilleurs au dessus d’une chemise à carreaux, un pantalon de velours vert émeraude à grosses côtes et des chaussures de marche qui portaient la patine des longues heures à parcourir la lande environnante — en fait je n’en savais strictement rien, mais c’est comme ça que je me l’imaginais à ce moment.
Et si, pour une prochaine série, j’utilisais chacune des contraintes pour écrire une nouvelle, avec quelques paragraphes tous les matins ?
C’est quand il avait recommencé à rire de bon cœur que je n’avais finalement pas pu résister et j’ai aussitôt senti quelques larmes couler le long de mes joues. J’avais du mal à bouger, assis par terre, adossé au mur râpeux de cette remise.
J’ai envie d’une choucroute, une d’une raclette ; c’est bon la raclette ; ça fait un bail que je n’ai pas mangé une fondue savoyarde !
Ensuite il a branché la scie à ruban, pour débiter les gros morceaux avais-je supposé, goûtant mes larmes du coin de mes lèvres. J’avais la vessie gonflée et j’aurais payé cher pour pouvoir me soulager.
Je me demande quelles sont les images que vous avez en tête, à ce moment du récit, c’est assez amusant comme concept…
Soudain il s’était arrêté, s’était retourné vers moi, et m’avait regardé d’un drôle d’air, comme s’il avait une question à me poser. Puis il s’était ravisé et avait repris sa mise en place.
Vous me dites ?
1 De lynxxe -
Ouh, terrible, je le vois et je le sens, il a une grosse tête un peu carrée, avec une barbe mal rasée et il sent la graisse de moteur mélangée à des pointes d'herbes sauvages. Peut-être qu'il rit mais c'est un taiseux et c'est pour ça qu'il fait encore plus peur. Tu es tombé dans un piège en entrant par hasard dans cette remise. Et je ne crois pas qu'il va t'offrir une raclette, mais est-il vraiment si méchant ? Et pourquoi pleures-tu ? Tu te dis que c'est un ogre ?
2 De mirovinben -
La patron de la boucherie Sanzot à Moulinsart m'a dit un jour :
Non ?
3 De Franck -
Exactement, et c’est une scène à laquelle j’ai assisté, gamin. Les cris du cochon qu’on égorge sont assez impressionnants !
Le lapin qu’on dépiote — un coup sec derrière la nuque, vidage et déshabillage — ou le canard qu’on décapite le sont (un peu) moins.