En rire de peur d’être obligée d’en pleurer

Comprendre qu’une coquetterie serait susceptible de générer des problèmes sérieux à plusieurs afin de satisfaire le caprice d’un seul, et tenir fermement ce refus, au risque de se brouiller durablement ? Pas vraiment important, mais c’est étonnant je trouve…

En même temps il n’y a rien de grave, c’est même plutôt futile.

J’ai encore passé la nuit à marcher dans les rues noires, habillé d’un simple peignoir plutôt léger et équipé d’un téléphone dont la batterie, qui indiquait 21% la dernière fois que j’avais regardé, se vidait à vitesse grand V.

Mais pourquoi diable avais-je acheté ces billets au meilleur prix, et au détriment de l’horaire, c’était inhabituel ! En plus j’étais normalement le seul à prendre ce train, pas trois. Allez comprendre ce qui se passe dans la tête des gens parfois, en commençant par moi !

Je marche (et je lutte pour avancer) beaucoup dans mes rêves en ce moment. Ce n’est pas vraiment douloureux, mais c’est épuisant, figurativement parlant. Tiens, tout d’un coup, je me demande si cette fatigue virtuelle a un impact sur la qualité de la récupération nocturne.

Je me promène, si l’on peut dire, pas mal dans les villes, pendant mes rêves. Souvent la nuit, avec des ambiances plutôt sombres, de petits immeubles, des rues (pas des avenues) assez larges, mais pas en permanence, parfois il faut que je fasse attention à l’endroit où je pose les pieds, afin de garder mon équilibre. Quelques escaliers en béton aussi, froids et bleutés. J’ai vu des rails, nombreux, avant d’arriver dans le hall bruyant de cette gare ou j’ai hélé un employé pour lui demander mon chemin depuis cette gare de banlieue.

Il m’a répondu en m’indiquant la direction et en me souhaitant bon courage, vu la distance qui me restait à parcourir. Je suis ressorti, ai cherché un taxi, en ai avisé trois collectifs pas tout à fait pleins et qui attendaient d’être au complet avant de partir, mais je ne me sentais pas le courage d’affronter le regard des autres. Alors je suis repassé sous le pont de la voie ferré…

Aucune idée du temps que j’ai passé à déambuler ainsi, probablement jusqu’à mon réveil ce matin. Le temps est bizarrement étiré dans nos rêves ; plonge-t-on dans une autre dimension où la physique a des propriétés différentes ?

Étonnamment j’ai une assez bonne idée du tableau qu’il conviendrait de peindre, probablement en noir et blanc, ou de la photo à faire, et je suis allé chercher un exemple sur le net, sans trouver quelque chose qui se rapproche de cette atmosphère que je retrouve assez souvent. Dans ce qui m’est proposé il y a souvent trop de gens, ou le point de vue est trop élevé, ou l’angle de vue trop large.

« Nighthawks » de Edward Hopper

Finalement c’est une ambiance qui pourrait se rapprocher de Nighthawks de Edward Hopper, pas pour les couleurs cependant, mais avec cette petite pointe de fatalisme désabusé devant les événements qui se suivent sans qu’on ait vraiment le pouvoir de les contrôler ou même de les influencer.

Et puis c’est aussi beaucoup plus contemporain que ce décor qui date des années 30 ou 40. Les personnages qui circulent dans mes rêves sont aussi plus … communs, comme ceux qu’on peut croiser tôt le matin en allant au travail ou tard le soir, avec des vêtements sans forme, avec des cernes fatigués, avec l’absence de lueur dans les yeux, à la sortie des gares de banlieue.

J’essaierais bien de faire une photo qui représente ça. Reste juste à trouver l’endroit et l’heure qui conviendra… Ou alors, la prochaine fois, j’utilise mon smartphone pour photographier la scène. Mais pourquoi diable n’y ai-je pas pensé plus tôt ?

Imaginez un peu la surprise, si le matin au réveil, je découvrais soudain enregistré dans mon téléphone, la photo du rêve de la nuit. Là pour le coup ce serait fantastique, juste sur le bord qui convient de la raison… ou de la folie ?

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