Rien à jeter dans ce numéro enfin déniché de Charlie-Hebdo ? Pas certain, je ne l’ai pas encore lu en détail et je me (re-)ferai une opinion à l’occasion. Cela dit c’est comme le Canard Enchaîné, tout n’est toujours pas bon à prendre dedans mais ils ont — avaient ? vu comment Médiapart leur a pas mal piqué ce rôle là, a minima sur le net — la capacité d’être des lanceurs d’alerte.
J’ai encore pas mal de questionnements qui restent en suspens sur les causes et les conséquences de tout ce qui s’est passé ces derniers jours, faute de pouvoir être confrontés, débattus. On m’oppose un « ce n’est pas le débat » ou un « ça n’est pas la question », alors que je peine encore à avoir les idées claires et à chaque que j’y reviens il faut que reconstruise intellectuellement mes arguments, et le temps que je passe à ça, on est passé à autre chose, forcément…
Sensation de pas être à la hauteur, du coup je ferme ma gueule — plutôt que de passer pour un con, ce qui est somme toute assez désagréable, même si c’est vrai — et je comprends d’autant mieux pourquoi certains/beaucoup préfèrent la voie de la facilité et de gober tout cru ce qu’on leur impose, même si ça reste fragile. Ça risque de prendre du temps avant que ça ne se décante… Les récits des profs restent de ce point de vue les plus éclairants.
Comment éviter que la politique soit conduite par l’échéance électorale ?
C’est une question que j’ai lancée hier sur Twitter et qui, à part un « Mandat non-renouvelable » qui montre vite ses limites dès lors qu’on dépasse l’individu, n’a guère reçu d’écho. Personnellement je pense que tant que le mandat sera assorti d’avantages et de prérogatives largement supérieurs à ceux couramment obtenus dans la vie civile, il n’y aura pas de réponse à cette question. Un SMIC pour chaque élu, quelque soit sa fonction (non assorti de primes en tout genre et/ou de privilèges) et on aurait peut-être une idée un peu plus claire de la « qualité » d’engagement de ceux-ci, non ?
Mais il y doit sûrement il y a avoir des enjeux qui me dépassent, sinon comment justifier que le fonctionnement actuel perdure depuis aussi longtemps ?
Finalement je vais aller replonger dans le code, au moins c’est quelque chose que je maîtrise un peu mieux, même si là aussi le syndrome de l’imposteur est aux aguets ! Je me trouve épuisant des fois, vous avez pas idée !
1 De Cunégonde -
Désabusée que je suis ce matin, je pense que la nature humaine étant ce qu’elle est nous serons toujours confrontés avec notre force obscure que l’on aime pas voir, mais qui est là, en chacun de nous.
Bonne journée
2 De Dom -
“Comment éviter que la politique soit conduite par l’échéance électorale ?” Depuis quelques jours j’ai des courbatures aux neurones et quand j’ai vu ton touite, la force me manquant pour y répondre, j’ai d’abord pensé à des raccourcis faciles genre : concours de bites, pouvoir, domination, égo surdimensionné, étouétout…
Mais dans le lot, on en trouve (heureusement) qui s’engagent pour de vraies bonnes raisons.
Alors pitete que le problème vient du système avec ses liens, ses réseaux, ses sérails, ses castes, ses enjeux…
Oué pitete…
3 De mirovinben -
Je ne sais quoi répondre à tes interrogations qui sont “étrangement” (?!) semblables aux miennes… sauf à celle-ci :
Parce que les bénéficiaires sont à la fois juges et parties. Ce n’est pas demain la veille que le Sénat et l’Assemblée Nationale réformeront en profondeur leur propre fonctionnement ou celui de l’autre. Surtout le Sénat qui doit caresser dans le sens du poil les Grands Électeurs. Renvois d’ascenseurs… toussa.
4 De Sacrip'Anne -
Moi je la trouve parfaitement légitime et intelligente, ta question.
L’idée de “conseil des sages”, comme après la guerre, me paraît importante, plutôt que l’individualisation du pouvoir, forçons-nous à travailler ensemble, à trouver les bons consensus ? En tout cas j’aimerais que l’idée soit creusée.
5 De samantdi -
Voilà : pareil que Sacrip’Anne !
Personne n’a “les bonnes questions”, ni “les bonnes problématiques” sauf ceux qui veulent te conduire dans un système de pensée, une idéologie close sur elle-même, avec toutes les questions et toutes les réponses mâchées d’avance.
Or, comme chante une certaine dame que nous sommes plusieurs à aimer : “j’aime les gens qui doutent…”
Et quand la situation est complexe, les questions le sont aussi, et les réponses s’élaborent ensemble, pas les uns contre les autres.
Des bisous !