Alors donc, d’ici environ 5 ans il est possible qu’il faille que je raccroche définitivement la clé de ma bécane au clou, vu ce que la mairie de Paris a en projet : interdire de circulation dans la capitale (et ce sera ensuite étendu à tout le Grand-Paris) tout véhicule à moteur thermique.
En échange ils proposent une prime de 10000 euros, qui en fait est composée d’une prime à l’achat d’une voiture propre — entendre par voiture propre un véhicule électrique dont les batteries contribuent largement à la pollution, que ce soit pour leur fabrication ou leur recharge — et d’une autre prime si en échange on rapporte un vieux véhicule diesel afin de l’envoyer à la casse.
Finies donc les grandes balades le week-end. Finis aussi les voyages ici où là. Sauf si d’ici là je déménage ailleurs que dans cette zone, donc plutôt assez loin en banlieue ce qui m’obligera alors, vu la qualité des transports franciliens, à prendre ma moto pour aller et revenir au boulot. J’adore la logique…
Dessin : Bar2 — Joe Bar Team
Mais bon, c’est pour notre santé parait-il ! Enfin, c’est ce que je croyais jusqu’au moment où j’ai lu le billet de Dirty Denis :
Malgré tout, ce texte fournit l’occasion d’une mise à jour des dernières nouvelles du front épidémiologique, avec ce fameux récent rapport de l’InVS sur le danger immédiat des particules fines, que l’on a longtemps cherché en vain avant de découvrir qu’il s’agissait d’un simple article de six pages dans une livraison de l’habituel bulletin hebdomadaire de l’institut. Recueillies dans dix-sept agglomérations, les données de l’étude montrent d’abord que, en moyenne, aucune d’entre elles ne dépasse la valeur réglementaire de concentration de particules fines dans l’air, 40 µg/m³, et qu’elles se situent souvent assez près du niveau plus exigeant recommandé par l’OMS, soit 20 µg/m³. À Paris, le niveau moyen atteint 27 µg, à Lyon, 29,5 µg. La règle, en somme, est respectée et, pour ceux qui veulent l’instrumentaliser pour justifier une prohibition, les choses commencent mal.
Je me déplace volontiers en transport en commun quand je circule dans Paris, sauf à de rares endroits mal desservis, et encore ; par contre, dès qu’il faut que j’aille en banlieue c’est moto, sinon c’est des heures de transport sur un réseau en mauvais état et quotidiennement émaillé de pannes et incidents techniques en tout genre.
Une mesure plus efficace, à mon humble avis, serait de promouvoir l’usage de véhicules professionnels propres pour commencer, à savoir taxis, camions et camionnettes de livraison, scooters et motos de livraison, bus (c’est en cours il me semble), véhicules de voirie, véhicules des forces de l’ordre, de secours ou d’intervention … On aura fait un grand pas.
D’autre part je veux bien utiliser un véhicule électrique pour me déplacer, mais quid de la recharge de la batterie ? Pas possible en l’état ou boulot, pas plus que dans le parking collectif où je loue une place !
C’est probablement un MPP pour moi mais je ne suis pas certain qu’il en soit de même pour tous ceux qui seront à terme concernés par cette mesure.
1 De samantdi -
Quelle mesure stupide, je ne savais pas que les motos étaient concernées.
Ce n’est pas un MPP quand tu penses à tous les gens, par ici, qui sont OBLIGES de rouler dans de vieilles bagnoles et qui, faute de pouvoir le faire, perdraient (perdront?) leur job. Pas de transports en commun, et rares sont ceux qui auront les moyens de s’acheter une voiture électrique et de payer 80 euros en plus de batterie chaque mois.
2 De Franck -
Les motos sont concernés, question de principe dit l’adjoint écolo de Anne Hidalgo. Et donc, quand on en est à répondre ça, c’est qu’il n’y a aucun argument probant derrière.