Open Time - Mot-clé - bus<p>Open time, open mind, open eyes</p>2024-03-28T22:54:28+01:00Franck Paulurn:md5:61070eb8c883ae7581f861faefddecbfDotclearNavetteurn:md5:310e02db6084c88a13e06cbea3f22c7f2018-02-08T10:52:00+01:002018-02-08T14:21:06+01:00FranckAir du tempsbustransport <p><a href="https://open-time.net/public/illustrations/2018/arret-navette-t6.jpg" title="Arrêt Châtillon-Montrouge de la navette de remplacement du Tram T6"><img src="https://open-time.net/public/illustrations/2018/.arret-navette-t6_u.jpg" alt="Arrêt Châtillon-Montrouge de la navette de remplacement du Tram T6" style="display:table; margin:0 auto;" title="Arrêt Châtillon-Montrouge de la navette de remplacement du Tram T6, fév. 2018" /></a></p>
<p>Or donc, ce matin, confiant, je visite le site de la RATP pour m’informer de l’état du trafic, plus spécialement celui du Tram T6 que je prends à Châtillon-Montrouge pour monter vers Clamart.</p>
<p>Je lis que le Tram est interrompu <strong>mais</strong> qu’une navette était prévue en remplacement. Fort bien, je décide donc de marcher un peu et me dirige vers Châtillon-Montrouge.</p>
<p>Arrivé là-bas, aucune information disponible pour les paumés comme moi qui cherchons désespérément ladite navette !</p>
<p>Je me place donc à l’endroit le plus probable de son passage — il faut dire que ces couillons à la RATP, plutôt que de reprendre le parcours du T6, ont décidé de la faire démarrer porte d’Orléans, quand on connaît le trafic routier à cet endroit, ça fait tiquer ! —, et j’attends…</p>
<p>J’attends, puis après j’attends encore, vois passer quelques bus de lignes régulières mais aucun ne monte à Clamart, donc c’est peine perdue, quand aux navettes T6, nada, rien.</p>
<p>J’en ai vu une, à un moment, passant dans l’autre sens, au bout d’une demi-heure d’attente.</p>
<p>Renseignements pris auprès d’un agent RATP arrivé entretemps, j’apprends qu’ils ont affecté 12 bus (d’une capacité d’environ 70 personnes bien serrées) sur un trajet allongé, pour remplacer des rames de Tram (d’une capacité estimée à plus du double, soit 140 personnes) qui circulent habituellement toutes les 10 minutes (environ), parfois moins.</p>
<p>Bref, après avoir maugréé légèrement in petto dans le dedans de moi-même, vous me connaissez, j’ai décidé de finir le trajet à pied, quand une centaine de mètres plus loin, j’ai avisé un bus rentrant au dépôt proche du boulot et qui attendait au feu rouge.</p>
<p>Négociation avec le chauffeur qui m’a finalement et très gentiment déposé juste devant le taf après un trajet au chaud, à discuter mécanique de bus — j’aurais appris au passage que l’époque des bus qui atteignaient il y a une trentaine d’années, le million de kilomètres parcourus, était révolue ; les plus anciens n’ont guère plus de 400 à 500 mille kilomètres au compteur.</p>
<p>L’est bien cette ligne « Retour Centre Bus » !</p>https://open-time.net/post/2018/02/08/Navette#comment-formhttps://open-time.net/feed/atom/comments/13682Perdu dans le busurn:md5:4c3e25e80b83beeba0411f5163ee6e1e2011-01-16T10:21:00+01:002011-01-16T21:48:35+01:00FranckAir du tempsbustransport <p>Je retournais dans mes chères pénates lorsque j’ai assisté à une scène pour le moins étrange sinon touchante. C’était dans le bus, peu de stations avant l’endroit où je devais descendre, celui-ci était bondé comme d’habitude à ces heures de sortie de bureau. Je me tenais debout, pas très loin du chauffeur, me tenant d’une main à la barre verticale qui avait chauffé doucement depuis le moment où je l’avais attrapée et lisant de l’autre les dernières pages d’un roman se déroulant dans la Chine impériale — une enquête du juge Ti : « Meurtre à Canton », de Robert Van Gulik — et mon esprit divaguait au gré des descriptions de palais, de nattes de jonc tressé ou de grands fauteuils fort confortables.</p>
<p>Soudain, alors que je m’apprêtais à ranger mon roman dans ma poche — le marque page placé au bon endroit en attendant de reprendre ma lecture dans le tramway qui suivrait et finirait la fin de mon périple —, j’avais entendu une femme, probablement à la retraite mais encore très alerte, crier assez fort le prénom de ce que j’avais supposé être son époux. « Alain ? Alain ! » disait-elle en haussant la voix à chaque mention du prénom pour couvrir le bruit des discussions ambiantes, les bruits générés par ce bus grinçant de toute part et le fracas de la circulation extérieure. Les têtes commencèrent à se tourner, cherchant l’homme ainsi appelé.</p>
<p>Il m’avait fallu quelques dizaines de secondes avant de repérer celui-ci. Il se tenait près de moi, l’air complètement absent avec un léger sourire au coin des lèvres. Il n’avait pas l’air troublé par la voix haute et claire qui scandait son nom à quelques mètres, près de la sortie centrale du bus. Plutôt grand, il tenait un sac plastique par les anses et se tenait d’une main à une barre voisine de la mienne. C’est alors que nous arrivions quasiment à l’arrêt où je devais descendre que la femme avait interpellé le chauffeur en ces termes : « Monsieur ! Monsieur, faites quelque chose, mon mari va se perdre, il est <em>alzheimer</em> ! », comme si ce seul adjectif suffisait à le décrire entièrement, et aussitôt avait repris en direction de son mari : « Alain ! Enfin ! Viens ici, tu vas te perdre ! » d’un ton à la fois impératif et inquiet.</p>
<p>J’étais en train d’imaginer les différents moyens de se perdre dans un bus — objectif particulièrement difficile je trouve vu l’exiguïté de l’endroit — lorsque finalement l’homme qui se tenait près de moi avait fini par se rendre compte qu’on l’appelait. Tranquillement, comme s’il avait tout le temps du monde, il s’était avancé vers son épouse qui avait fini par le repérer au milieu des autres personnes. Je l’avais suivi aussitôt pour descendre du bus et j’avais bien remarqué qu’il n’avait pas quitté son léger sourire flottant au coin de ses lèvres. Je me souviens m’être demandé s’il jouait la comédie où s’il souffrait vraiment de cette affection qui trouble la mémoire.</p>
<p>Tout ce que j’avais remarqué en fait est qu’il était perdu dans ses pensées ou tout au moins paraissait l’être. Mais, au fait, quand on souffre de cette maladie, l’alzheimer, peux-t-on vraiment se perdre dans un bus ?</p>https://open-time.net/post/2011/01/16/Perdu-dans-le-bus#comment-formhttps://open-time.net/feed/atom/comments/6394