Open Time - Mot-clé - jeu<p>Open time, open mind, open eyes</p>2024-03-28T22:54:28+01:00Franck Paulurn:md5:61070eb8c883ae7581f861faefddecbfDotclearJ'ai fait mes valisesurn:md5:2b84422b20092d9211aff6ed6dc971682022-07-17T10:49:00+02:002022-07-17T10:49:00+02:00FranckMotsjeuécriture <p><details><summary>Résumé</summary>
Henri à bouclé ses valises pour un grand voyage.
</details></p>
<p>Fin valab’ !</p>
<p>C’est décidé et puis aussi il a décidé. Départ pour le caillou avec le gars Gaston dans mes bagages, ou l’inverse d’ailleurs mais c’est idem, avec billet open réservé pour le retour, si jamais on avait envie de prolonger ou de se casser à peine arrivés.</p>
<p>Inutile de dire que je suis soulagé de ne pas y aller seul, surtout que j’envisage plutôt quelques déceptions dans mes recherches vu le peu d’éléments que j’ai à ma disposition pour trouver un fil à tirer. On commencera par l’État-civil à Nouméa et ensuite…</p>
<hr />
<p>J’ai pris le temps de siroter mon café tranquillement ce matin après avoir prévu large question fringues à emporter. C’est bientôt la saison des pluies là-bas, surtout si on s’attarde un peu, alors j’ai prévu de l’étanche mais léger — il fera chaud quand même.</p>
<p>Et puis j’ai préparé une liste. Une liste avec des choses à faire pour mes recherches, et puis des choses à voir, si on peut, et puis des choses à rapporter, si c’est possible ; j’aimerais beaucoup trouver un deuxième hamac pour faire sieste à plusieurs à côté du lac, au printemps prochain. Ça serait bien !</p>
<hr />
<p>Juste avant de donner un tour de clé dans ma serrure, je me suis assis une minute pour souffler, sur mes grosses valises devant la porte ; une vieille tradition russe que Natacha avait l’habitude de pratiquer. Pas idiot, ça permet de laisser retomber un peu le soufflé avant de le dévorer…</p>
<hr />
<p>Allez, il est l’heure, enfourchons notre fier destrier et … Oh ! Merde !<sup>[<a href="https://open-time.net/post/2022/07/17/J-ai-fait-mes-valises#wiki-footnote-1" id="rev-wiki-footnote-1">1</a>]</sup> Les valises, ça tiendra jamais sur le porte-bagage !</p>
<p>— Allo Gaston, finalement, je vais avoir besoin d’un camion…<br />
— Casses pas la tête, j’arrive !</p>
<p>Fin valab’ !</p>
<hr />
<p><em>Texte écrit à l’occasion de <a href="https://auberge.des-blogueurs.org/">l’Auberge des blogueurs</a>, pendant l’été 2020</em></p>
<div class="footnotes"><h4>Note</h4>
<p>[<a href="https://open-time.net/post/2022/07/17/J-ai-fait-mes-valises#rev-wiki-footnote-1" id="wiki-footnote-1">1</a>] J’adore ce film !</p></div>
https://open-time.net/post/2022/07/17/J-ai-fait-mes-valises#comment-formhttps://open-time.net/feed/atom/comments/15363Le hamacurn:md5:35e62b02976f27738e41821b14bede0d2022-07-16T10:47:00+02:002022-07-16T10:47:00+02:00FranckMotsjeuécriture <p><details><summary>Résumé</summary>
La grande réponse à la grande question, trouvée à l’aide d’un accessoire infaillible, sauf que…
</details></p>
<a href="https://open-time.net/public/illustrations/2022/hamac-henri.jpeg" title="Le hamac d'Henri"><figure style="display:table; margin:0 auto;"><img src="https://open-time.net/public/illustrations/2022/.hamac-henri_u.jpg" alt="Le hamac d'Henri" title="Le hamac d'Henri, mai 2022" height="398" width="600" /><figcaption>Le hamac d'Henri, accroché entre deux arbres, dans le petit bois derrière le lac</figcaption></figure></a>
<p>Il est très pratique ce hamac, que je traine avec moi depuis des années ; quasiment inusable en faisant attention à ne pas le laisser dehors à la mauvaise saison. Il est de dimensions suffisamment confortables pour accueillir une, deux voire trois personnes pourvu qu’elles ne pèsent le quintal chacune, comme moi.</p>
<p>Je l’ai accroché le premier jour, au moment où je savais que j’officierai pendant quelques mois comme factotum. Je le décrocherai bientôt, la semaine prochaine je pense, peu avant de fermer boutique à la fin de la saison.</p>
<hr />
<p>On a eu une discussion avec la p’tite patronne, la semaine dernière. Puis mercredi dernier on en a parlé tous ensemble, après le service du soir. Les projets à venir, savoir qui serait partant pour une nouvelle … non pas vraiment une saison, disons plutôt une nouvelle aventure, si on avait un peu de quoi investir.</p>
<p>Ça m’a bien plu ce qu’elle nous a dit et je voudrais pouvoir jeter un œil sur ce qui va se passer avant la prochaine ouverture, vérifier que les travaux envisagés se dérouleraient comme il faudrait. Ça me plairait aussi bien d’aller passer quelques semaines sur le caillou, comme j’en ai envie depuis quelques mois.</p>
<hr />
<p>J’en ai causé avec le gars Gaston, savoir ce qu’il en pensait et puis aussi, il faut que je l’admette, ça me fait un peu … peur d’y aller seul, là-bas, où je ne connais personne. Je ne lui ai pas dit comme ça, bien sûr, mais je crois qu’il a compris quand je lui ai dit :</p>
<p>— Au fait, Gaston, t’aurais pas un peu la bougeotte en ce moment ?<br />
— …<br />
— Parce que je te sens absent, même quand t’es présent, t’as la tête ailleurs et une tête à vouloir l’être.</p>
<p>J’ai bien vu son œil friser un court instant avant de revenir triste.</p>
<p>— J’envisage toujours d’aller faire un tour du côté des ancêtres, sur le caillou.<br />
— …<br />
— Et j’aurai de la place dans ma valise et si jamais ça te disait d’avoir les pieds — et surtout la tête d’ailleurs — à l’envers aux antipodes, ça serait dans l’ordre du possible, si tu me promettais de bien te tenir, évidemment ! Ai-je ajouté.</p>
<p>C’est sur cette proposition que je l’ai laissé en prétextant un coup de pêche prévu, parce je connais le gaillard. Faut le laisser mijoter, comme un bourguignon, lui laisser quelques nuits, quelques envies lui murmurer doucement à l’oreille…</p>
<hr />
<p>Depuis quelques jours ça me travaille, pour savoir quand partir. Alors pour bien réfléchir, je m’allonge confortablement dans mon hamac réducteur de tête.</p>
<p>C’est compliqué mais je crois avoir une idée, maintenant, de la suite à venir, de la conduite à tenir…</p>
<hr />
<p>Si vous voulez la vérité vraie<sup>[<a href="https://open-time.net/post/2022/07/16/Le-hamac#wiki-footnote-1" id="rev-wiki-footnote-1">1</a>]</sup>, tout à l’heure, j’ai sorti ma pièce fétiche de ma poche, celle de dix euros, en argent. Je l’ai lancé en l’air et elle est retombée sur le hamac, entre mes jambes, puis elle a un peu roulé sur le tissu et a glissé par la petite déchirure que je me promets de réparer depuis des années ; celle avec laquelle je joue souvent…</p>
<p>Pile je pars maintenant, face je pars plus tard…</p>
<p>Je me suis relevé et puis je me suis penché pour regarder où elle avait glissé et il me semble bien avoir vu filer à toute vitesse vers la forêt une petite boule de fourrure feu et blanche. Ma main à couper que c’était un des petits garnements de Lucien qui me jouait ce mauvais tour lorsque j’ai vu briller, entre ses dents, un petit éclat argenté.</p>
<p>Pile je pars plus tard, face je pars maintenant…</p>
<hr />
<p><em>Texte écrit à l’occasion de <a href="https://auberge.des-blogueurs.org/">l’Auberge des blogueurs</a>, pendant l’été 2020</em></p>
<div class="footnotes"><h4>Note</h4>
<p>[<a href="https://open-time.net/post/2022/07/16/Le-hamac#rev-wiki-footnote-1" id="wiki-footnote-1">1</a>] J’adore aussi ce film !</p></div>
https://open-time.net/post/2022/07/16/Le-hamac#comment-formhttps://open-time.net/feed/atom/comments/15362Le petit bal perduurn:md5:32b4604d00d46c01eaecbdf689e9b1542022-07-15T10:46:00+02:002022-07-15T10:46:00+02:00FranckMotsjeuécriture <p><details><summary>Résumé</summary>
Changement de braqué pour Henri qui décidera/décide/a décidé que plutôt d’aller sur le caillou il va tisser du lien autour d’un lac.
</details></p>
<iframe width="560" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/EJB2GtoP38Y" frameborder="0" allow="accelerometer; autoplay; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture" allowfullscreen></iframe>
<p><a href="https://www.youtube.com/watch?v=EJB2GtoP38Y">C’était bien (au petit bal perdu), Bourvil, mise en scène par Philippe Decouflé</a>
</p>
<hr />
<p>Les projets de la p’tite patronne m’ont un peu mis la tête à l’envers, je dois dire, et c’est quasiment absent que j’ai observé les uns et les autres profiter des poissons qu’on avait pêchés avec les minots mercredi dernier.</p>
<p>J’ai souri — silencieusement à la façon de Lulu, qui est maître dans cet art délicat — quand j’ai observé tous ces couples autour du barbecue.</p>
<p>J’ai souri à voir papillonner Adèle et Nicolas, fiers — comme des bars-tabacs dirait Jojoff — d’avoir fourni le plat de résistance, même si j’ai bien vu ce dernier glisser discrètement quelques merguez sur la grille encore chaude au dessus des braises rougeoyantes ! T’as bien raison mon garçon, c’est du carburant de manifestant, s’agirait pas de gâcher.</p>
<p>J’ai souri à observer l’actrice et son ami observer en douce Côme le neuf avec une sorte d’envie dans les yeux. J’me demande si… Mais c’est pas mes affaires comme on dit !</p>
<p>J’ai souri à écouter Côme l’ancien citant la juste phrase au bon moment, une vraie encyclopédie cet homme là. Pas très à l’aise, au début, et puis les quelques verres de vin l’ont un peu déridé, heureusement.</p>
<p>Et puis aussi, j’ai souri…</p>
<p>Y’avait comme une ambiance de fin de … Je ne sais pas quoi exactement, tu sais quand tu es heureux et content d’être là, en bonne compagnie, avec des amis et qu’en même temps tu as une sorte de vague à l’âme qui t’empêche d’en profiter vraiment.</p>
<p>Ça me travaille depuis notre courte conversation d’hier, et les frissons que j’ai ressentis sur l’instant sont à l’évidence le signe qu’il faut que j’en tienne compte.</p>
<p>Au début de la saison j’avais dans l’idée de faire un peu d’économies et de partir en Nouvelle-Calédonie une fois passé l’été, afin de recoudre, si seulement c’était possible, les fils distendus des racines que je peux avoir encore là-bas.</p>
<p>Mais peut-être que je m’en fais une fausse idée et j’avoue que penser me voir tourner en rond sans aucun lien sur lequel tirer me laisse un peu perplexe : est-ce que le voyage en vaut vraiment la chandelle ? Parce que je partirais la fleur au fusil. Est-ce qu’en vérité les nouveaux fils tissés ici depuis quelques mois ne sont pas réellement ceux que je veux consolider ?</p>
<p>J’ai peur.</p>
<p>J’ai peur, je crois, de les laisser là et de ne pas les retrouver à mon retour, de ne pas pouvoir reprendre ma petite place de côté dans ce petit bal perdu que j’ai fini par adorer. C’est une chouette tribu. Elle est chouette ma tribu.</p>
<p>C’était comme une pièce de théâtre, comme un opéra, avec des actes et des scènes, des drames et des joies et faire partie de la troupe m’enchante et je crois bien qu’avant même d’écrire ces lignes ma décision était déjà prise…</p>
<p>N’est-ce pas ?</p>
<p>C’était bien ! Et je veux pouvoir le redire à la fin de chaque prochaine fois…</p>
<p>Alors je dirai présent quand la p’tite patronne me demandera solennellement si je veux faire partie, encore, de son aventure. Je crois même que je pourrais l’embrasser sur les deux joues après, si jamais je savais pas me tenir, hein ? Mais casses pas la tête, j’suis bien élevé !</p>
<p>Je crois que ça me fera encore les frissons, mercredi prochain.</p>
<p>Fin valab’ !</p>
<hr />
<p><em>Texte écrit à l’occasion de <a href="https://auberge.des-blogueurs.org/">l’Auberge des blogueurs</a>, pendant l’été 2020</em></p>https://open-time.net/post/2022/07/15/Le-petit-bal-perdu#comment-formhttps://open-time.net/feed/atom/comments/15361Sus au sandreurn:md5:819be2b3a94689d6ef4ab1b82a2683982022-07-14T10:45:00+02:002022-07-14T10:45:00+02:00FranckMotsjeuécriture <p><details><summary>Résumé</summary>
Coup de pêche avec Adèle et Nicolas pour assurer le ravito du prochain BBQ (samedi prochain).
</details></p>
<p>Finalement elle va peut-être démarrer avant douze ans. Au concours du comice agricole de Pollox, sans aucun doute, voire même en ligue départementale, elle aurait toutes ses chances !</p>
<p>Six kilos sur la balance mon sandre ! Quatre-vingts centimètres au garrot. Voilà ce que la crevette a sorti avec la canne à pêche toute neuve que je lui avais offerte pour son anniversaire.</p>
<p>Aucun doute, elle fait partie de ces gens, qui une fois avertis ou instruits, deviennent largement meilleurs que leurs professeurs, avec une aisance à faire pâlir d’envie le premier expert venu.</p>
<p>Bilan de la pêche de ce matin :</p>
<ul>
<li>mon sandre, mon beau, mon précieux, qui va terminer en <a href="https://www.swissmilk.ch/fr/recettes-idees/recettes/LM200506_30/brochettes-de-sandre-au-barbecue-et-sauce-basilic/">brochettes avec une sauce au basilic</a> en compagnie des deux autres, plus petits mais d’une taille somme toute honorable, qu’elle avait attrapé ensuite ;</li>
<li>deux brochets, qui se sont auto-suicidés sur nos lignes quand Nicolas, campé debout dans la barque à chercher de la 3G avec son téléphone, avait failli nous mettre à la baille, à se retourner sans prévenir à droite et à gauche.</li>
</ul>
<p>— Wesh, c’est la d, pas moyen de choper de la data, saynul ce quartier bro ! M’avait-il dit quand je l’avais chopé par le bas du falzar pour le retenir.<br />
— Bro ? M’enfin ? Je m’appelle pas Bro, mais Henri…<br />
— Casses pas la tête Henri, avait enchaîné Adèle, c’est une langue étrangère, tu peux pas test !<br />
— Ah, askip c’est là que je suis censé me mettre en PLS, lui demandais-je malicieusement.<br />
— Check ! M’avait-elle répondu avec un gros clin d’œil appuyé des deux yeux (va falloir que je lui apprenne avec un seul, c’est mieux).</p>
<p>J’avais un instant imaginé le gamin verser par dessus bord et revenir à la plage d’un crawl puissant tout en tirant notre plate avec les dents et attrapant un ou deux sandres de plus avec les pieds… Non, pas crédible, son téléphone est pas étanche !</p>
<p>Alors on avait continué un peu avec Adèle et nos deux cannes tandis que Nicolas, de guerre lasse, avait fini par ranger son téléphone et filait un coup de main avec l’épuisette.</p>
<p>On dira donc que c’est grâce à Adèle et lui qu’on aura largement de quoi nourrir tout le monde samedi prochain. C’est en tout cas ce que je dirai pendant le barbecue à la compagnie… Fin valab’ !</p>
<p>Notez qu’il nous aura fallu moins de deux heures pour commettre ce qui restera assurément dans les annales du lac de l’auberge des Blogueurs, foi de pêcheur ! Quel tableau…</p>
<p>J’avais la remorque attaché à mon destrier, celle-là même que m’avait offerte Mlle Desfontaine — je ne l’avais appris que sur le tard et je n’ai pu l’en remercier, c’est dommage — pour ramener tout ce petit monde d’abord à l’auberge, puis ensuite à la maison, délesté des deux minots, pour finir de les vider — nan, j’ai pas dit les gamins, faut suivre ! — et les coller au frigo le temps de les ressortir le moment venu.</p>
<p>Faudra que je note sur mon agenda de m’occuper des brochettes et de la sauce samedi matin.</p>
<p>J’ai pas eu le temps de lui dire, occupée qu’elle était à discuter de rushes et de vidéos Youtube avec Nicolas, mais j’suis fin fier qu’elle ait réussi à sortir mon lascar.</p>
<blockquote><p>Pour en revenir à vos rêves en couleur, savez vous que Borowski les attribuent au phosphore qui est contenu dans le poisson ? Moi je préfère m’en tenir à Freud, c’est plus rigolo. Qu’est ce que vous en pensez ?<sup>[<a href="https://open-time.net/post/2022/07/14/Sus-au-sandre#wiki-footnote-1" id="rev-wiki-footnote-1">1</a>]</sup></p></blockquote>
<p>PS : Répétez six fois sans s’arrêter et sans rigoler le titre de ce billet ! Les chaussettes de l’archiduchesse…</p>
<hr />
<p><em>Texte écrit à l’occasion de <a href="https://auberge.des-blogueurs.org/">l’Auberge des blogueurs</a>, pendant l’été 2020</em></p>
<div class="footnotes"><h4>Note</h4>
<p>[<a href="https://open-time.net/post/2022/07/14/Sus-au-sandre#rev-wiki-footnote-1" id="wiki-footnote-1">1</a>] Oui, oui, j’adore toujours ce film !</p></div>
https://open-time.net/post/2022/07/14/Sus-au-sandre#comment-formhttps://open-time.net/feed/atom/comments/15360ёбаная ветрянкаurn:md5:0b3088834e02b581d47a2b95817ad9da2022-07-13T10:43:00+02:002022-07-13T10:43:00+02:00FranckMotsjeuécriture <p><details><summary>Résumé</summary>
De lourds souvenirs remontent chez Henri à l’occasion de la sainte Natacha, hier.
</details></p>
<p>J’aime pas les célébrations, j’aime pas les fêtes, j’aime pas les anniversaires, j’aime pas non plus Noël et tous les autres jours où tu dois consommer, célébrer, commémorer sur commande…</p>
<p>J’ai vu le calendrier, hier, en passant devant la réception de l’auberge, Mercredi 26 août, Sainte-Natacha, misère !</p>
<p>J’avoue qu’apprendre qu’il y avait une Natacha parmi les clientes de l’auberge ne m’avait pas fait extrêmement plaisir, sur l’instant, sentiment bien-heureusement effacé par la personnalité en question et le surnom qu’elle s’est approprié et que tout le monde utilise maintenant.</p>
<p>J’ai connu une Natacha, il y a longtemps, avec une jolie histoire en provenance de Russie, qui venait pour faire des études et on s’était trouvé des affinités électives évidentes. On avait fait des projets de nos envies communes et on s’était promis une chouette vie à venir…</p>
<p>Forcément, en mélangeant avec application des chromosomes X et Y, on avait fini par obtenir un truc, plus ou moins inattendu mais qui donne le sourire quand tu l’apprends et qui bouscule pas mal ce que tu avais projeté de ta vie à venir.</p>
<p>Et puis après quelques mois passés sur un nuage, les premiers boutons sont apparus, puis les suivants, jusqu’à l’envahir complètement.</p>
<p>La gynéco d’alors avait été formelle, trop de risques, surtout avec cette virulence, alors on avait fini par décider, la mort dans l’âme, de ne pas tenter le diable. Quelques heures passées dans une chambre glauque et on était reparti tous les deux, la main dans la main, avec nos tristesses respectives.</p>
<p>Je me souviens encore de l’unique phrase qu’elle avait prononcé en sortant de la clinique :</p>
<p>— <i lang="ru">ёбаная ветрянка !</i></p>
<hr />
<p>Mélancolie profonde m’avait quelques semaines plus tard annoncé notre toubib ; très difficile d’en sortir, à condition de le vouloir, elle pas.</p>
<p>J’avais trouvé des dérivatifs de mon côté, autant que je pouvais pour oublier, entrecoupés de mes visites régulières à l’asile ou elle passait son temps, assise sur une chaise devant la fenêtre, le regard vide autant que sa vie… Elle ne me reconnaissait plus, les derniers mois, avant de s’enfoncer définitivement.</p>
<p>Ça fait un peu plus de vingt-cinq ans, maintenant, mais j’ai l’impression que c’était encore hier. Y’a des souvenirs qui s’effacent, d’autres qui s’ancrent, celui-ci est bien ancré.</p>
<p>Chienne de vie !</p>
<hr />
<p>Depuis l’envie d’avoir des gosses ne m’a pas quitté ; mais voilà, les années passent et ça ne sert à rien de s’apitoyer, cher enfant ; je voulais juste te raconter pourquoi tu n’avais pas de grande sœur. Natacha voulait la surprise, moi non, alors la gynéco me l’avait dit en cachette et j’avais préparé une liste de prénoms à lui proposer le moment venu…</p>
<p>Tu m’excuseras, mais là il faut que j’y aille, j’ai du travail qui m’attend et puis j’ai une poussière dans l’œil…</p>
<hr />
<p><em>Texte écrit à l’occasion de <a href="https://auberge.des-blogueurs.org/">l’Auberge des blogueurs</a>, pendant l’été 2020</em></p>https://open-time.net/post/2022/07/13/-#comment-formhttps://open-time.net/feed/atom/comments/15359Le 5e élémenturn:md5:4aa04f01f6c7532ec1182d9f4ea1d4092022-07-12T10:41:00+02:002022-07-12T10:41:00+02:00FranckMotsjeuécriture <p><details><summary>Résumé</summary>
Où Henri use des quatre éléments avec brio !
</details></p>
<a href="https://open-time.net/public/illustrations/2022/quatre-elements.png" title="Les quatre éléments — Ratomir Wilkowski — CC BY-SA 3.0, mai 2022"><figure style="display:table; margin:0 auto;"><img src="https://open-time.net/public/illustrations/2022/quatre-elements.png" alt="Les quatre éléments — Ratomir Wilkowski — CC BY-SA 3.0, mai 2022" title="Les quatre éléments — Ratomir Wilkowski — CC BY-SA 3.0, mai 2022" height="533" width="552" /><figcaption>Les quatre éléments — Ratomir Wilkowski — CC BY-SA 3.0</figcaption></figure></a>
<blockquote><p>Y’avait Jojoff et Julie…</p></blockquote>
<p>On a commencé avec <strong>l’eau</strong> fraîche du lac, pour rafraîchir les bibines que j’avais promises quand Jojoff m’avait invité à partager cette côte de bœuf, pardon, ces côtes de bœuf pour inaugurer le barbecue que je lui avais confectionné.</p>
<blockquote><p>Y’avait Vernon, aussi…</p></blockquote>
<p>Ensuite <strong>le feu</strong> infernal de l’enfer, au moins, pour obtenir les braises nécessaires et suffisantes pour cuire cette côte de bœuf, pardon, ces côtes de bœuf apportées par Jojoff pour tester le barbecue que je lui avais construit.</p>
<blockquote><p>Y’avait Javot et June…</p></blockquote>
<p>Puis <strong>la terre</strong> sur laquelle on s’est allongé pour digérer la cette côte de bœuf, pardon, ces côtes de bœuf apportées par Jojoff pour essayer le barbecue que je lui avais fabriqué.</p>
<blockquote><p>Après Y’a eu Natou et Adèle, aussi…</p></blockquote>
<p>Enfin <strong>l’air</strong> qui m’a joué des tours pendant cette partie de badmington que j’ai d’ailleurs gagnée avec brio tout seul — allez prouver le contraire ! Putain de tornade persistante qui me poursuivait avec assiduité pour me faire rater mes coups ; étonnant, non<sup>[<a href="https://open-time.net/post/2022/07/12/Le-5e-element#wiki-footnote-1" id="rev-wiki-footnote-1">1</a>]</sup> ?</p>
<p>… burp …</p>
<p>Je crois que c’est au moment où on a dansé que ça a commencé à danser aussi dans ma tête, cassée ! Des passo-tango-musettes je crois, des pieds à moitié écrasés, sauf Jojoff et Julie, maîtres de cet art — ils m’ont donné le tournis, que j’avais déjà, au carré ! —, mais je n’ai guère pu en profiter à moitié caboché.</p>
<blockquote><p>Y’avait Henri et y’avait <a href="https://www.youtube.com/watch?v=0-pGWIPdLss">Ginette</a>…</p></blockquote>
<p>Il est 18 heures passées, mon hamac tangue légèrement avec la brise et n’arrange rien à mon état… Devait titrer 28° cette bière, je pense ! Et dire que j’en ai bu une demi-douzaine avant même qu’on se mette à manger…</p>
<p>… hips …</p>
<p>Ah tiens, j’oubliais, il était chouette le 5e élément : le…, la…</p>
<p>… ron, piche, …, ron, piche …</p>
<hr />
<p><em>Texte écrit à l’occasion de <a href="https://auberge.des-blogueurs.org/">l’Auberge des blogueurs</a>, pendant l’été 2020</em></p>
<div class="footnotes"><h4>Note</h4>
<p>[<a href="https://open-time.net/post/2022/07/12/Le-5e-element#rev-wiki-footnote-1" id="wiki-footnote-1">1</a>] J’adore cet humoriste.</p></div>
https://open-time.net/post/2022/07/12/Le-5e-element#comment-formhttps://open-time.net/feed/atom/comments/15358La butte rougeurn:md5:6413450f8765bbf381b63ba9da9f7ea92022-07-11T10:40:00+02:002022-07-11T10:40:00+02:00FranckMotsjeuécriture <p><details><summary>Résumé</summary>
Petit dialogue partagé sur le hamac, entre Adèle et Henri, à propos de la famille.
</details></p>
<p>(refrain qui tourne en boucle dans la tête d’Henri, se reposant dans son hamac)</p>
<blockquote><p>La Butt’ Roug’ c’est son nom, l’baptêm’ s’fit un matin<br />
Où tous ceux qui grimpaient roulaient dans le ravin…<br />
Aujourd’hui y’a des vign’s, il y pouss’ du raisin,<br />
Qui boit de ce vin-là boit les larm’s des copains !</p>
<p>
(extrait de « <a href="https://www.youtube.com/watch?v=NOc_6SZPZiQ">La butte rouge</a> »)</p></blockquote>
<p>— Henri ?<br />
— Hum…<br />
— Henri ?<br />
— Oui Adèle ?<br />
— Tu me fais une p’tite place ?<br />
— Attends…</p>
<p><em>Henri se met de travers dans son hamac</em></p>
<p>— Tiens, mets-toi en face, tête bêche et une jambe dehors, une jambe dedans, comme ça c’est le plus confortable à deux.</p>
<p><em>Adèle grimpe dans le hamac, s’installe et reste pensive un moment</em></p>
<p>— À quoi ou à qui tu penses la minote ?<br />
— Au comte qu’est mort et à son ami qui reste tout seul sans personne…<br />
— Ça te rend triste ?<br />
— Oui et non, c’est difficile, c’est un peu mélangé pour l’instant.<br />
— Alors laisse couler, ça va se mettre en place tout seul dans ta tête et tes souvenirs, tu verras ; c’est comme ça que je fais et ça fonctionne presque toujours.</p>
<p>— Ah…</p>
<p><em>Adèle attrape une feuille à sa portée et l’arrache de la branche</em></p>
<p>— Mais tu dis presque toujours, parce que parfois ça marche pas Henri ?<br />
— Oui, parfois c’est plus compliqué, mais souvent ça marche.</p>
<p>— Ah…</p>
<p><em>Henri attrape aussi une feuille vers lui et l’observe sans l’arracher</em></p>
<p>— Tu vois cette feuille que je tiens Adèle ?<br />
— Oui ?<br />
— Je ne l’ai pas arrachée, juste tirée vers moi, tu vois ; la tienne par contre, tu l’as enlevée, définitivement.<br />
— …<br />
— Ces deux feuilles, apparemment identiques, vont maintenant connaître deux destins complètement différents.<br />
— Ah ?<br />
— La première va se dessécher, devenir marron tandis que la seconde va continuer sa vie de feuille verte jusqu’à l’automne prochain…</p>
<p><em>Henri s’arrête d’un coup, songeur</em></p>
<p>— Henri ?<br />
— Oui ?<br />
— …<br />
— …<br />
— On est obligé d’aimer quelqu’un ?<br />
— Euh, non, jamais. Pourquoi cette question ?<br /></p>
<p>— Eh bien c’est pas papa, c’est plutôt celui qui était à dîner avec nous l’autre soir, enfin l’ami de maman, je sais pas comment il faut que je l’appelle…<br />
— Ah ? Dis-je sentant qu’il y avait encore des mots à venir…<br />
— C’est Marco, le nouvel ami — on dit comme ça ? Je ne sais pas encore — de maman ; je ne sais pas si j’ai envie de l’aimer.<br />
— Ah !</p>
<p><em>Henri se gratte la tête sous sa casquette et reprend</em></p>
<p>— Tu vois, mon père est parti avant que je le connaisse, alors je n’ai pas appris à l’aimer, si c’était possible. Toi, ton père, il est toujours là, et tu peux toujours choisir de l’aimer, autant que tu voudras. L’important c’est de choisir ce que tu veux et de ne pas laisser les autres décider pour toi.<br />
— Alors si je veux pas l’aimer, Marco, je peux ? Et si je veux, je peux aussi ?<br />
— Voilà, c’est toi qui décide, et tu peux même changer d’avis plus tard.<br />
— …</p>
<p>— Mais Henri, il est où ton père ?<br />
— Ah c’est une bonne question ça ! Je suppose qu’il est reparti sur le caillou, pardon, en Nouvelle-Calédonie, parce que c’est de là-bas qu’il vient.<br />
— Et ta maman ?<br />
— Elle a quitté sa branche.<br />
— Ah !</p>
<p><em>Adèle laisse tomber la feuille en regardant pensivement Henri</em></p>
<p>— C’est étrange la famille tu sais Adèle. Regarde, j’ai appris il y a quelques jours que mon arrière-arrière grand-père avait été puni et envoyé en Nouvelle-Calédonie.<br />
— Pourquoi il a été puni ?<br />
— Parce qu’il avait refusé de tirer sur des révolutionnaires pendant la Commune ; tu apprendras ça plus tard. Mais pour résumer il pensait bien faire mais ce qu’il pensait ne convenait pas à ceux qui le commandaient — il était soldat. Alors ils l’ont envoyé sur le caillou pour le punir<sup>[<a href="https://open-time.net/post/2022/07/11/La-butte-rouge#wiki-footnote-1" id="rev-wiki-footnote-1">1</a>]</sup>. Et il s’est installé là-bas.<br />
— C’est triste !<br />
— Oui et non, regarde, il a construit sa nouvelle vie là-bas ; il a eu des enfants qui ont eu des enfants, etc, jusqu’à mon père. Donc ce n’est pas si triste puisque je suis là aujourd’hui, bien vivant. Qu’est-ce que tu en penses ?</p>
<p><em>Adèle réfléchit un moment et reprend</em></p>
<p>— Oui, c’est pas faux, c’est drôle comment ça peut faire des détours la vie. Si ça se trouve la mienne aura aussi des détours comme ceux de ton arrière-arrière… c’était combien déjà d’arrière ? …<br />
— Beaucoup ! Lui répondis-je en rigolant.</p>
<p>— Et si je veux je peux aimer papa et Marco ?<br />
— Évidemment !<br />
— Et si je veux je peux aimer papa et pas Marco ?<br />
— Pareil !<br />
— Ah c’est bien ! Et si je veux je peux ne plus aimer papa… Ah non, je crois pas que ça serait possible, ça me ferait trop de peine de plus l’aimer, je crois.<br />
— Oui souvent, quand tu aimes quelqu’un, ça dure longtemps, mais parfois ça s’arrête, comme ta maman et ton papa ; rien de ça n’est grave, la vie fonctionne comme ça.</p>
<p>— Ils ne s’aiment plus mon papa et ma maman ?<br />
— Peut-être, peut-être pas, ou alors plus comme avant. Ça change tout le temps, c’est difficile à dire, tu sais !<br />
— …<br />
— Mais l’important c’est de choisir et de sentir ce qui te rend heureuse ou pas.</p>
<p>— Bon, je crois que j’ai pas encore décidé pour Marco. Par contre c’est décidé pour papa, c’est pour toute la vie !<br />
— Bon choix !</p>
<p>— Et toi Henri, tu aimes qui ?</p>
<p><em>Henri se gratte encore la tête sous sa casquette avant de répondre</em></p>
<p>— Ma famille, mes amis, toi aussi maintenant qu’on se connait un peu mieux.<br />
— Oh !<br />
— Et quand je dis ma famille, c’est celle que j’ai adoptée, ou plutôt celle qui m’a adoptée ; Gaston, Charlie et Léo, tu vois ?<br />
— Ils t’ont adopté ? Pour de vrai ?<br />
— Non pas pour de vrai devant un juge, mais oui pour de vrai dans nos cœurs, c’est le plus important et on a tous choisi, tu comprends ?<br />
— Tu crois qu’ils voudraient m’adopter aussi ?<br /></p>
<p><em>Henri éclate de rire et lui répond avec un clin d’œil</em></p>
<p>— Pourquoi pas ! Faudra leur demander.</p>
<p>— Henri ?<br />
— Hum…<br />
— Henri ?<br />
— Oui ?<br />
— Tu as des enfants ?<br />
— Non, pas encore, ça me plairait, je crois et ça a failli il y a quelques années, mais non je n’en ai pas.<br />
— Bah alors, tu voudrais pas m’adopter comme ça je serai ta fille ?<br />
— …<br />
— Tu me diras ta réponse quand tu auras choisi, je file déjeuner, j’ai faim.</p>
<p><em>Adèle redescend du hamac et embrasse Henri sur la joue</em></p>
<p>— J’aime bien choisir, tu sais Henri ?<br />
— Oui, je sais, je sais !</p>
<hr />
<p><em>Texte écrit à l’occasion de <a href="https://auberge.des-blogueurs.org/">l’Auberge des blogueurs</a>, pendant l’été 2020</em></p>
<div class="footnotes"><h4>Note</h4>
<p>[<a href="https://open-time.net/post/2022/07/11/La-butte-rouge#rev-wiki-footnote-1" id="wiki-footnote-1">1</a>] Il y a effectivement eu un <a href="https://maitron.fr/spip.php?article53305&id_mot=">Honoré Bonnaventure</a> qui a été déporté en Nouvelle-Calédonie pour refus d’obéissance pendant la commune, j’ai l’heur de croire qu’il est mon aïeul.</p></div>
https://open-time.net/post/2022/07/11/La-butte-rouge#comment-formhttps://open-time.net/feed/atom/comments/15357Chrysalide et papillonurn:md5:533f6274f294bf4b2ef8bad6aa3884092022-07-10T10:38:00+02:002022-07-10T10:38:00+02:00FranckMotsjeuécriture <p><details><summary>Résumé</summary>
Hommage à Natou
</details></p>
<p><img src="https://open-time.net/public/illustrations/2022/papillon.jpeg" alt="" style="display:table; margin:0 auto;" height="800" width="1200" /></p>
<p>C’est étonnant comment elle a pu changer Natou, depuis qu’elle est arrivée, en quasi bagage de l’autre charlot et qui de sa chrysalide est devenue petit à petit la protégée de l’auberge et de ses occupants — sauf un malotru qui je crois a battu sa coulpe depuis, mais passons.</p>
<p>Je me souviens de notre coup de pêche, pendant lequel elle avait magistralement montré à Adèle comment faire au mieux et avec succès je dois dire.</p>
<p>Je me souviens aussi de notre virée en ville avec la gamine et elle, qui m’avait épuisé mais qui les avait rendues si heureuses.</p>
<p>Je me souviens de l’aide sans arrière-pensée qu’elle avait apportée spontanément en voyant les difficultés de Charlie et Léo qui jouaient les extras le temps que la p’tite patronne se refasse une santé.</p>
<p>Je me souviens avoir remarqué son sourire et ensuite ses rires quand Jojoff — tiens faut que je lui dise que son barbecue est prêt à l’emploi ! — lui avait montré comment se remettre en selle.</p>
<p>Je me souviens…</p>
<p>Et en faisant cette liste, pas une fois j’ai pensé : tiens, ce jour-là elle était de mauvaise humeur, ou méchante avec untelle ou untel, …</p>
<p>Nature, et passer d’une position de cliente à celle d’une serveuse n’a semble-t-il pas fait varier d’un iota sa façon d’être et c’est tant mieux.</p>
<p>J’aime bien voir ce papillon éclairer nos journées à l’auberge.</p>
<hr />
<p><em>Texte écrit à l’occasion de <a href="https://auberge.des-blogueurs.org/">l’Auberge des blogueurs</a>, pendant l’été 2020</em></p>https://open-time.net/post/2022/07/10/Chrysalide-et-papillon#comment-formhttps://open-time.net/feed/atom/comments/15356Dénoyer le Gastonurn:md5:01c85e3d32f7e8238d845ae71e42a5e52022-07-09T10:37:00+02:002022-07-09T10:37:00+02:00FranckMotsjeuécriture <p><details><summary>Résumé</summary>
Lundi des patates, mardi des patates, mercredi des patates, jeudi la patate \o/
</details></p>
<p>Les journées ont été rudement chargées depuis le début de la semaine !</p>
<p>D’abord lundi où il a fallu penser à préparer ce qu’il fallait pour l’anniversaire d’Adèle, un calicot et une affiche pour prévenir le jour J, emballer le cadeau que j’escomptais lui offrir, et planquer le tout dans la remise en espérant qu’elle ne vienne pas y fourrer son nez d’ici hier !</p>
<p>Ensuite mardi essayer de remettre de l’ordre devant l’auberge, virer ces saloperies d’écorces de sapin que le ou la malotrue avait pensé judicieux de disposer ça et là pour réparer l’irréparable ! Repasser un coup sur les graviers zen parce qu’en plus il ou elle d’ailleurs, je n’ai bien compris à qui appartenait le tank en question ; surtout refaire les cercles dans le bon sens, horaire, parce qu’il ou elle les avait fait à l’envers… Bref un travail de sagouin sans compter les fleurs bonnes à replanter pour la saison suivante ; là c’était Beyrouth pendant la guerre ou quasi !</p>
<p>Autant dire que ça m’a mis d’une humeur … Fallait pas m’adresser la parole.</p>
<p>Mercredi tenter de dénoyer le gars Gaston qui s’était mis minable dedans et dehors, surtout dedans d’ailleurs ; heureusement que Charlie et Léo veillaient au grain et m’avaient prévenu ; c’est assez incroyable comment il peut, en l’espace d’une nuit, passer de l’euphorie la plus totale avec ses touches galantes à la noirceur la plus profonde, comme s’il s’enfonçait dans la vase du fond du lac en chaussettes de béton !</p>
<p>Ce n’était pas la première fois et probablement pas la dernière qu’il allait falloir l’avoir à l’œil, discrètement, parce que ce sauvage était bien capable d’affirmer que tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes et que je n’avait aucune raison de m’inquiéter. Comme la fois précédente, et comme les fois d’avant…</p>
<p>Il me fait penser à mon sandre ; à connaître sur le bout des doigts son territoire dans lequel il surnage et ne pas savoir ou ne pas être capable de faire un pas de côté quand la faucheuse lui tend son hameçon à idées noires — quoique mon sandre a l’air d’être plus dégourdi pour y échapper…</p>
<p>Et bien entendu, pas moyen de lui tirer les vers du nez ! Encore une fois…</p>
<hr />
<p>Heureusement jeudi est arrivé, le grand jour, et après avoir installé le calicot, dès potron-minet le matin, sans oublier l’affiche vers le comptoir où personne ne pouvait l’ignorer, je me suis mis en chasse de la récipiendaire d’une décennie toute neuve pour lui offrir ce petit kit de pêche que j’avais mis de côté. Après avoir fait le tour de l’auberge, on m’avait indiqué — Vernon de mémoire, mais c’était peut-être quelqu’un d’autre ; de toute façon tout le monde la connait ici, personnel ou client — qu’elle était avec Janette en train de préparer de quoi garnir le buffet de cet après-midi.</p>
<p>Direction le camping-car, de l’autre côté du lac, avec la plate et le cadeau bien emballé posé dans le fond. Arrivé sur place je les ai découvertes, toutes les deux en train de confectionner une tarte. En m’apercevant Janette m’a demandé :</p>
<p>— Tiens, Henri, tu tombes bien, un p’tit coup de main si tu as un peu de temps et si ça tu le sens de nous faire un peu d’épluchage ?<br />
— Pourquoi pas ? Au contraire, les tâches ménagères ne sont pas sans noblesse<sup>[<a href="https://open-time.net/post/2022/07/09/Denoyer-le-Gaston#wiki-footnote-1" id="rev-wiki-footnote-1">1</a>]</sup>. Mais là j’ai besoin d’Adèle pour un p’tit moment, si ça ne te dérange pas.<br />
— …<br />
— Pourquoi faire ? A demandé la petite soudain beaucoup plus attentive.<br />
— Tu verras, viens, ensuite tu pourras revenir ici si ça te chante, on en a pas pour longtemps !</p>
<p>On est redescendu vers le bord du lac où j’avais échoué la plate et j’en ai sorti le long paquet. Un gros smack sur la joue et je lui ai tendu l’objet en lui souhaitant un bon anniversaire à deux chiffres.</p>
<p>— Pas besoin de le déballer tout de suite, si tu préfères, mais tu vas pouvoir mettre en pratique les deux ou trois trucs que Natou t’a appris la dernière fois et peut-être sortir mon sandre, lui ai-je dit en clignant de l’œil.<br />
— Henri, c’est trop sublime, il va buguer ton sandre, tu vas voir, lolilol ! Avec les étoiles qui papillotaient dans les yeux…</p>
<p>Et puis elle a filé en disant qu’il fallait qu’elle aille finir d’aider Janette, sans oublier de serrer fort le paquet qui la dépassait d’au moins deux têtes.</p>
<p>Le reste de la journée s’est déroulé comme un charme et trop vite comme d’habitude dans ces cas-là, Jeanne en hôtesse des réjouissances et la plupart des gens présents avaient l’air heureux d’être là, Gaston compris, c’est dire !</p>
<hr />
<p>Il y a tout de même eu un moment étrange quand j’ai entendu la p’tite patronne remercier Mlle Desfontaines d’être passé pour Adèle et j’avoue qu’entendre ce nom oublié depuis des années à réveillé quelques souvenirs.</p>
<p>Coïncidence ou pas ?</p>
<hr />
<p><em>Texte écrit à l’occasion de <a href="https://auberge.des-blogueurs.org/">l’Auberge des blogueurs</a>, pendant l’été 2020</em></p>
<div class="footnotes"><h4>Note</h4>
<p>[<a href="https://open-time.net/post/2022/07/09/Denoyer-le-Gaston#rev-wiki-footnote-1" id="wiki-footnote-1">1</a>] J’adore ce film</p></div>
https://open-time.net/post/2022/07/09/Denoyer-le-Gaston#comment-formhttps://open-time.net/feed/atom/comments/15355Ni fleurs ni couronnesurn:md5:a3dc0add2c23d9959fe7aab3e8bd6b7f2022-07-08T10:35:00+02:002022-07-08T10:35:00+02:00FranckMotsjeuécriture <p><details><summary>Résumé</summary>
Avis de décès.
</details></p>
<p>J’ai une santé de fer. Voila cinquante ans que je vis à la campagne : que je me couche avec le soleil, et que je me lève avec les poules.<sup>[<a href="https://open-time.net/post/2022/07/08/Ni-fleurs-ni-couronnes#wiki-footnote-1" id="rev-wiki-footnote-1">1</a>]</sup> Mais là s’en est trop, je déclare forfait, ma vie est foutue, je suis annihilé et direction le costume en contreplaqué !</p>
<p>C’est vrai quoi, on peut pas lutter, des heures passées à arranger proprement et voilà qu’un quinze tonnes… J’ai plus les mots !</p>
<p>Exeunt le jardin zen et les jardinières fleuries ; rendez-vous ce soir derrière l’auberge pour la cérémonie, pas de fleurs ni de couronnes, la famille seulement.</p>
<p>Merci pour eux.</p>
<hr />
<p><em>Texte écrit à l’occasion de <a href="https://auberge.des-blogueurs.org/">l’Auberge des blogueurs</a>, pendant l’été 2020</em></p>
<div class="footnotes"><h4>Note</h4>
<p>[<a href="https://open-time.net/post/2022/07/08/Ni-fleurs-ni-couronnes#rev-wiki-footnote-1" id="wiki-footnote-1">1</a>] J’adore ce film.</p></div>
https://open-time.net/post/2022/07/08/Ni-fleurs-ni-couronnes#comment-formhttps://open-time.net/feed/atom/comments/15354Turn-overurn:md5:83baf446bbbfa59ab8b8f25e0a2eec912022-07-07T10:34:00+02:002022-07-07T10:34:00+02:00FranckMotsjeuécriture <p><details><summary>Résumé</summary>
Un trio, une nuit interrompue, une autre pas commencée, quelques mots, beaucoup de tracas et de questions et pas de réponses !
</details></p>
<p>« Il est complètement fou ce mec. Mais moi, les dingues, je les soigne. Je vais lui faire une ordonnance, et une sévère… Je vais lui montrer qui c’est Henri. Aux quatre coins de Paris qu’on va le retrouver, éparpillé par petits bouts, façon puzzle. Moi, quand on m’en fait trop, je correctionne plus : je dynamite, je disperse, je ventile ! »</p>
<p>Ça résume bien<sup>[<a href="https://open-time.net/post/2022/07/07/Turn-over#wiki-footnote-1" id="rev-wiki-footnote-1">1</a>]</sup> ce que j’ai comme programme pour le Toni si jamais ça lui prenait l’envie de pointer le bout de son tarin dans le coin… À bon entendeur !</p>
<p>Je vous fait pas le détail mais en gros il a lâché Natou — tu sais la petite marseillaise qui pêche si bien — comme un malpropre et ça l’a d’ailleurs rendu fumasse la petiote ! Avantage de la situation, elle va faire partie du staff bientôt et c’est pas pour me déplaire, elle met du soleil partout <em>avé son assent</em> !</p>
<p>Cela dit, une personne en plus dans le personnel, c’est pas ça qui va arranger le moral (financier) de la p’tite patronne ; ils ont trouvé des projections économiques calculées par le Denis, projections qui mèneraient tout droit dans le mur paraît-il ! Alors tu le sens comment ça peut la tournebouler la boss ?</p>
<p>On a appris tout ça avec Lucien, alors qu’on silençait religieusement ensemble de la vie et de toutes ces sortes de choses quand on a vu descendre la p’tite patronne avec une gueule de déterrée ; rapport au manque de sommeil, ou aux tracas, ou aux deux m’est avis…</p>
<p>Seulement ce qu’on a appris aussi c’est que les « chiffres » avaient l’air un peu louches, dixit le gars Gaston qui va jeter un œil dessus, vu qu’il sait un peu y faire avec ce genre de trucs — avoir fait plusieurs métiers, ça peut aider. Tiens, en parlant de Gaston j’ai la bizarre impression qu’il me cache un truc ; il va falloir que j’enquête un peu du côté des filles, des fois qu’il ne soit pas en train de retomber dans un de ses travers chimiques, mais j’ai l’intuition que c’est autre chose.</p>
<hr />
<p>J’aime assez trainer à l’auberge avant de rentrer me mettre au pageot ; On a une sorte de routine avec Lucien, une fois que les clients sont montés ou partis, c’est selon. On verrouille et on sort sur la terrasse observer le lac, ou de l’autre côté pour voir si son troupeau de renardeaux seraient dans le coin à quémander à bouffer — d’ailleurs est-ce que c’est réellement une bonne idée de les nourrir, me suis-je souvent dit <em>in petto</em>, mais bon, Lucien est un grand garçon, il doit savoir ce qu’il fait.</p>
<p>Et puis un petit verre, ou deux, mais pas plus parce qu’après j’ai un peu de mal pour rentrer droit, ça aide bien à dormir sur ses deux zoreilles, comme ils disent en métropole !</p>
<p>Lucien est pas du genre bavard et c’est à demi-mots que j’ai capté quelques bribes de son passé, pas assez cependant pour m’en faire un tableau complet. Il paraît bon vivant mais je pense qu’il a du passif question vie privée ; reste à savoir lequel, si jamais je l’apprends un jour. C’est quand même une sacrée tribu de gueules cassées le staff de l’auberge, au sens relatif évidemment, quoiqu’avec Gaston c’est pas toujours du figuratif, si tu vois ce que je veux dire !</p>
<hr />
<p>On a causé de tout et de rien avec la p’tite patronne et Lucien hier soir, surtout de rien quand on a compris qu’il fallait éviter de mentionner le bazar de Denis — cela dit il va bien falloir tirer ça au clair et éventuellement prendre des décisions, mais le jour est pas arrivé et il n’y a pas le feu au lac, comme disent les amis suisses.</p>
<p>Une porte réparée, l’ascensoriste avec qui on a un contrat de maintenance qui se fait tirer l’oreille pour inclure un passage à l’auberge avant la saint-Glinglin — j’ai l’impression qu’il y a une porte palière qui ferme mal et ça bloque l’ascenceur, avec son lot de désagréments, ai-je cru comprendre, pour quelques clients.</p>
<p>Un barbecue prêt pour le Jojoff qui revient avec sa régulière dans pas tard ; on a discuté de l’endroit où on pourrait l’installer pour éviter les foudres des contrôleurs des assurances, si jamais il y avait un accident. Faut dire qu’avec une auberge construite à l’ancienne, le bois c’est bien, c’est beau et ça brûle bien, ça serait bien de limiter les risques… Alors du côté de la plage, a priori, serait une bonne idée. Reste à voir si ça conviendra.</p>
<p>On a eu de quoi faire deux ou trois phrases, ponctuées d’une ou deux gorgées, ponctuées d’un long silence pensif, à tour de rôle ou avec l’ange qui passe, d’évoquer le chassé-croisé des clients le week-end dernier, ce qui arrange bien la trésorerie me suis-je permis de dire à la patronne pour tenter de lui remonter un peu le moral de ses chaussettes, mais on sentait bien qu’il allait en falloir beaucoup plus, d’arguments, et du genre solides et chiffrés, pour qu’elle s’en remette…</p>
<hr />
<p>— Bon, Lucien, tu m’en mets un p’tit dernier et ensuite je file ? Lui ai-je demandé une fois la patronne remontée dans ses quartiers.<br />
— Yup…</p>
<p>Une fois bien silencé de nouveau, j’ai enfourché mon vélo en me disant qu’il était décidément pas bien causant ce taiseux de Lucien. Je me suis demandé s’il avait pas un problème qui le rongeait, lui aussi…</p>
<hr />
<p><em>Texte écrit à l’occasion de <a href="https://auberge.des-blogueurs.org/">l’Auberge des blogueurs</a>, pendant l’été 2020</em></p>
<div class="footnotes"><h4>Note</h4>
<p>[<a href="https://open-time.net/post/2022/07/07/Turn-over#rev-wiki-footnote-1" id="wiki-footnote-1">1</a>] J’adore ce film !</p></div>
https://open-time.net/post/2022/07/07/Turn-over#comment-formhttps://open-time.net/feed/atom/comments/15353Mais qui est Charlie ?urn:md5:166f3685afd3debe94293e520d7816a42022-07-06T10:33:00+02:002022-07-06T10:33:00+02:00FranckMotsjeuécriture <p><details><summary>Résumé</summary>
Les tribulations du début de semaine d’Henri et quelques détails sur ses relations avec la tribu Gumowski.
</details></p>
<p>Quel début de semaine mes aïeux ! Je résume vite fait…</p>
<hr />
<p>Lundi virée ravitaillement vodka — <i lang="ru">ваше здоровье</i> ! — dont on est rentrés torchés façon minables vu qu’on avait pas trouvé une seule boutanche de pomme-de-terre fermentée et qu’on avait du se rabattre sur du bizarre bien goûtu, tout ça avant de devoir se mettre à la baille, au retour à l’auberge, quand il a fallu récupérer la plate garnie du russkoff qui paradait au milieu du lac en chantant de l’opéra et qui refusait obstinément de rentrer à bon port.</p>
<p>Mardi coup de pêche <i>avé l’assent</i> de Marseille pour pêcher une sardine ou deux ; j’me moque mais Natou, la marseillaise en question n’avait rien à apprendre de moi et elle s’est chargée d’éduquer comme il faut la minote de la p’tite patronne sur la meilleure façon de sortir de la truite ou du brochet — et ça tombe bien j’ai un truc prévu pour bientôt qui la concerne. Quant à mon sandre… Voilà.</p>
<p>Mercredi, virée avec un bout de l’équipe (la p’tite patronne, Gaston et moi) pour aller encourager le Denis qui s’était mis en vrac et avait gagné un séjour trois étoiles à l’hosto, le pôvre ! On sait tous comment c’est l’hosto, surtout du côté du gastro, alors on avait prévu de quoi arrondir la cerise sur le gâteau ! Sauf que pas de bol, on était persona non grata là-bas, « Les visites sont interdites si vous n’êtes pas de la famille ! » qu’on nous avait dit ; va leur expliquer ce qu’on entend par famille, à ces stakhanovistes du réglement. On s’était retrouvés comme deux ronds de flan, à se demander ce qu’on fichait là.</p>
<p>Il faut bien admettre qu’exceptionnellement, Dieu n’est pas avec nous ! Mais il ne sera pas dit que nous avons sorti le matériel pour rien …<sup>[<a href="https://open-time.net/post/2022/07/06/Mais-qui-est-Charlie#wiki-footnote-1" id="rev-wiki-footnote-1">1</a>]</sup> ; Alors j’avais proposé qu’on ne gâche pas la boustifaille et le liquide qui allait avec, sinon c’est péché, et qu’on aille s’occuper de ça chez moi. J’avais déjà quelques bières au frais et un barbecue qui n’attendait que ça… J’vous raconte pas la suite, j’ai pas trop le temps là, on m’attend, à part qu’on avait juste fait un détour par la librairie pour récupérer une commande de Gaston et ensuite filé <i lang="en">at home</i>.</p>
<hr />
<p>Et ça c’est pour le tout-venant, parce qu’il y a eu aussi des événements un peu plus … Comment dire, personnels…</p>
<hr />
<p>Léo m’avait attrapé l’autre jour pour me dire que Charlie me cherchait ce à quoi j’avais répondu qu’il n’y avait pas de souci, que j’étais dans les parages toute la journée, facile à trouver, éventuellement dans mon hamac, elle savait où.</p>
<p>Et c’est alors que j’étais confortablement installé dans ce hamac où je piquais un roupillon bien mérité que Charlie m’a débusqué.</p>
<p>— Tu as deux minutes à m’accorder ?<br />
— Bien sûr, lui ai-je répondu en levant un œil de son côté.<br />
— Tu connais Léo, tu me connais un peu, et on a un projet…<br />
— Casses pas la tête, lui ai-je rétorqué aussitôt, tu veux un témoin pour une union un peu plus officielle que l’actuelle ou me trompè-je ?<br />
— …</p>
<p>Elle est restée coite quelques secondes, avec les yeux qui s’arrondissaient façon hibou puis elle a éclaté de rire.</p>
<p>— Fin valab’, comme tu dirais, hein Henri ?<br />
— Fin valab’ !</p>
<hr />
<p>Parce qu’il était une fois une famille, bizarre comme toutes les familles du monde, avec un panda bourru doté d’une frangine montée en 380V continu.</p>
<p>J’avoue que la mienne était réduite à la simple expression de moi-même seulement, mes géniteurs ayant pris soit la poudre d’escampette soit une plate pour traverser la <i lang="jp">三途の川</i> (<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Sanzu-no-kawa">Sanzu-no-kawa</a>), alors j’avais choisi de l’adopter, lui comme pseudo-frangin, elle comme si elle était ma fillotte, rapport à la différence d’âge, tu comprends ?</p>
<p>Parce que sans fratrie connue de mon côté, et encore moins de descendants ou d’aïeux en vie — je n’en avais jamais entendu parler, sauf quelques bribes de la part de ma mère, quant elle était en veine d’histoire familiale —, c’était Byzance de les avoir et qu’ils l’aient accepté.</p>
<p>Avec Charlie on a eu de longues discussions, quand elle se questionnait sur elle-même, sa façon de voir et ressentir les sentiments qu’elle pouvait éprouver et des attirances qu’elle refusait alors d’accepter.</p>
<p>Pas facile d’assumer cette différence et le regard d’autrui alors quand elle a commencé, à mots couverts, à suggérer ici et là, ses appétences, j’ai tendu une oreille attentive et on a dénoué, petit à petit, les nœuds qu’elle s’était construits.</p>
<p>Je crois que c’est à ce moment que j’ai compris la valeur des relations forgées hors la biologie.</p>
<p>Quelque temps plus tard elle était revenue, avec Léo, que je ne connaissais pas encore à l’époque.</p>
<p>— Henri, je voudrais te présenter quelqu’un de spécial.<br />
— Spéciale comme spécialement spéciale ? Lui avais-je répondu.<br />
— Son simple « Oui ! » avait suffi.</p>
<p>J’avais embrassé Léo légèrement rougissante, puis Charlie, radieuse, puis les avait prises chacune par la main et on était parti fêter ça…</p>
<p>C’était bien !</p>
<p>Et puis il y a Gaston, le gars Gaston, celui avec lequel je passe mon temps à me fritter comme le grand frangin que j’avais toujours espéré. Il a une histoire particulière, qu’il conviendra qu’il dise, un jour, si l’envie l’en prend et que je me garderai bien de dévoiler ici, car elle n’appartient qu’à lui.</p>
<p>C’est lui qu’il a fallu dénoyauter alors qu’il était trop le nez dans sa farine chimique ; lui aussi qu’il a fallu bousculer pour lui sortir les vers du nez — c’est étrange d’ailleurs, chez lui, ça se passe souvent du côté du pif, allez savoir ce qu’un réducteur de tête en dirait ! — après ses cascades motorisées, parce que l’air de rien il était un livre ouvert et on, je, lisais parfaitement entre ses lignes, de ses mains, de ses rides au gars.</p>
<p>Je crois qu’il a — avait, peut-être ? — un don, furieux, pour détruire son bonheur quand il est trop parfait, comme s’il avait un syndrome de l’imposteur en permanence en train de lui souffler que non, ça n’était pas possible, qu’il n’en était pas digne.</p>
<p>Et malgré tout ça, ou à cause de tout ça, finalement, c’est le gars le plus fiable de la terre, de ma tribu, comme j’aime à les appeler.</p>
<p>C’était étrange, ces jours derniers, quand j’ai découvert cette cliente nommée Fox ; c’était étrange son attirance vers cette couleur renarde ; c’était étrange de le voir tenter de reconstruire quelque chose, d’un peu spécial. D’ailleurs je crois que ça a mis le feu aux poudres avec Charlie…</p>
<p>On en reparlera peut-être un jour, mais p’tain, tu peux pas savoir comment je les aime !</p>
<hr />
<p><em>Texte écrit à l’occasion de <a href="https://auberge.des-blogueurs.org/">l’Auberge des blogueurs</a>, pendant l’été 2020</em></p>
<div class="footnotes"><h4>Note</h4>
<p>[<a href="https://open-time.net/post/2022/07/06/Mais-qui-est-Charlie#rev-wiki-footnote-1" id="wiki-footnote-1">1</a>] J’adore ce film !</p></div>
https://open-time.net/post/2022/07/06/Mais-qui-est-Charlie#comment-formhttps://open-time.net/feed/atom/comments/15352De l'universalité du moi versatileurn:md5:0db0f9af82a79f6049272b143031402c2022-07-05T10:31:00+02:002022-07-05T10:31:00+02:00FranckMotsjeuécriture <p><details><summary>Résumé</summary>
Henri explique son absence d’ici pour cause d’un peu plus de boulot — c’est pas du transfert de masse, c’est du transfert de taf’ — et raconte par le menu les quelques jours passés et le programme des trois à venir…
</details></p>
<p>Yo les minots !</p>
<p>Pas eu trop le temps de causer depuis quelques jours, à cause qu’on a un peu déchargé la plate de la p’tite patronne avant qu’elle nous fasse un <i>nervousse brékdone</i><sup>[<a href="https://open-time.net/post/2022/07/05/De-l-universalite-du-moi-versatile#wiki-footnote-1" id="rev-wiki-footnote-1">1</a>]</sup> ! Donc je vais faire fissa, y’a le lait sur le feu qui bout — remets les mots dans l’ordre !</p>
<p>J’ai inauguré la plonge jurassienne et la mise en place avec Janette toute la semaine dernière et on a bien causé de <i lang="en">Big-Easy</i> et de la zik’ qui fait bien bouger les indiens et les cadiens, c’était bien cool même si j’ai toujours un poil de mal avec certaines de ses expressions ; cela dit j’ai bien aimé son « Laissez les bons temps rouler » qu’elle m’a sorti à un moment, qui doit à peu près vouloir dire « Casses pas la tête ». J’aime bien, c’est universel comme principe !</p>
<p>Tout ça m’a un peu rappelé les extras que je faisais à Nantua pendant l’été histoire d’avoir de quoi survivre pendant l’hiver qui venait…</p>
<p>Cela dit faudrait pas que ça dure trop, sinon je vais finir un peu fatigué, et c’était pas le but initial en attendant ma future virée aux antipodes.</p>
<blockquote><p>Chacun cherche sa route ; nous cherchons la nôtre et nous pensons que le jour où le règne de la liberté et de l’égalité sera arrivé, le genre humain sera heureux.</p>
<p>
<em>Louise Michel</em></p></blockquote>
<p>C’est pas gagné gagné mais j’y songe souvent, dans mon hamac…</p>
<hr />
<p>Parce que je vous ai pas (encore) dit, aujourd’hui on fait la tournée des grands ducs, histoire de ravitailler les russkoffs de l’auberge en vodka. Il paraît qu’ils boivent ça en infusion quand ils veulent quelque chose de léger. On va être obligé de goûter, forcément, et moi, cracher, on m’a toujours dit que c’était malpoli — le on c’était ma mère, et souvent elle y mettait un peu de physique élémentaire de sa main droite de préférence, j’te fais pas un dessin, hein ?</p>
<p>Donc ce soir, j’aurai surement quelques indiens dans la caboche… Heureusement, demain, ça sera j’espère plus tranquille avec ce petit coup de pêche prévu pour aller débusquer la sardine du port de Marseille, à défaut de remonter mon sandre. J’vous raconterai…</p>
<p>Et puis mercredi virée à l’hosto pour aller voir Denis, j’vous raconterai aussi, peut-être…</p>
<hr />
<p>Et on est que lundi, ça promet !</p>
<blockquote><p>L’histoire de l’humanité est une statistique de la contrainte.</p>
<p>
<em>Léo Ferré</em></p></blockquote>
<hr />
<p><em>Texte écrit à l’occasion de <a href="https://auberge.des-blogueurs.org/">l’Auberge des blogueurs</a>, pendant l’été 2020</em></p>
<div class="footnotes"><h4>Note</h4>
<p>[<a href="https://open-time.net/post/2022/07/05/De-l-universalite-du-moi-versatile#rev-wiki-footnote-1" id="wiki-footnote-1">1</a>] J’adore ce film !</p></div>
https://open-time.net/post/2022/07/05/De-l-universalite-du-moi-versatile#comment-formhttps://open-time.net/feed/atom/comments/15351Mélange des genresurn:md5:9f9c263a3230bb1f055ca2b93e6d8f7f2022-07-04T10:30:00+02:002022-07-04T10:30:00+02:00FranckMotsjeuécriture <p><details><summary>Résumé</summary>
Henri arrive en retard — qui a dit comme d’habitude ? — au dîner organisé par Gaston chez lui, avec Lucien, Jeanne et Adèle, Anna Fox, Marco, Charlie et Léo en guest stars. Du solide, du liquide, et des anguilles sous les rochers…
</details></p>
<p>Fin valab’ la soirée chez le gars Gaston !</p>
<p>Tiens, ma minote, je vais te le faire façon <i lang="en">pitch</i> de cinéma :</p>
<p>D’abord les personnages :</p>
<ul>
<li>Gaston, obligé vu que c’est quand même lui qu’avait organisé les festivités !</li>
<li>Léo et Charlie, mes deux minotes préférées après toi</li>
<li>Marco, pour une fois tout seul, étrange mais bon, c’est pas mes oignons</li>
<li>La p’tite patronne et sa minote, une future comme mes deux préférées après toi</li>
<li>Lucien le veilleur de nuit de l’auberge avec la permission de minuit, pour une fois</li>
<li>Anna, une résidente de l’auberge, étonnamment (<i lang="en">spoiler</i> : non)</li>
</ul>
<p>Autant te dire que ça faisait bizarre d’avoir sa patronne et une cliente à dîner chez lui ! J’ai pas bien compris comment ça c’était goupillé mais j’ai comme l’impression qu’il y a des anguilles bien frétillantes dans le coin.</p>
<p>Ensuite le décor :</p>
<ul>
<li>Chez Gaston, barbecue dehors, obligé vu la saison, avec un épisode au chaud dans le salon vu que ça pique un peu le Jura le soir et que certains sont pas trop isothermes …</li>
<li>Quelques bizarreries à picorer et du sérieux genre côtes de bœuf et <i lang="it">tutti quanti</i>, avec le liquide qui va bien pour faire glisser.</li>
</ul>
<p>Bon, en fait, je sais pas trop comment poursuivre alors je vais reprendre comme j’ai l’habitude ; j’suis pas Nabokov, moi, même si Feu Pâle et Lolita m’avait passablement marqué quand je les avais découverts, avec Svetlana, c’est une vieille histoire. Y’a un client de l’auberge qui mélange ça avec du San-Antonio. À première vue, c’est bizarre, mais quand tu sais le contexte, ça se comprend. Je t’expliquerai, mais pas maintenant.</p>
<blockquote><p>Un prince sans pognon, c’est un taxi londonien sans essuie-glaces.</p>
<p>
<em>« San Antonio»</em>, Frédéric Dard</p></blockquote>
<p>Sauf que là il s’agit d’un comte qu’a fait taxi à Paname, mais bon…</p>
<p>Évidemment avec Gaston ça n’a pas manqué, vachard comme toujours — c’est rassurant les habitudes quand même — quand il a vu mes pognes dégueulasses, le salopiaud, d’ailleurs je m’demande comment il ferait si j’existais pas ! Alors que j’avais apporté un vieux jambon de pays de derrière les fagots, histoire d’avoir un peu à coincer sous la dent pendant l’apéro…</p>
<p>Vous la voyez, ce coup-là, l’embrouille ? Dans le monde des caves, on appelle ça, un « cas de conscience «. Nous, on dit : un « point d’honneur »<sup>[<a href="https://open-time.net/post/2022/07/04/Melange-des-genres#wiki-footnote-1" id="rev-wiki-footnote-1">1</a>]</sup>. Faut dire pour ma défense que ma chaîne avait déraillé et que je m’étais mis minable pour la remettre en place !</p>
<p>J’allais pour remettre l’olibrius à sa place quand Charlie s’en est mêlée, et quand Charlie s’en mêle, tu écoutes et tu te tais, point.</p>
<hr />
<p>Gaston et les petites, avaient fait les choses comme il faut ; je détaille pas vu que c’est en vrac dans l’estomac, mais purée, quel régal, un vrai kaï-kaï<sup>[<a href="https://open-time.net/post/2022/07/04/Melange-des-genres#wiki-footnote-2" id="rev-wiki-footnote-2">2</a>]</sup> ! Jusqu’au clafoutis divin que Jeannette et Jeannette (hé hé) avaient fabriqué dans la 2e cuisine — j’me comprends.</p>
<p>Du côté des anguilles, ça a eu l’air de pas mal se passer non plus, vu que Gaston à l’air d’en pincer sérieusement pour Anna — je me demande si c’est réciproque d’ailleurs, j’arrive pas à la situer, pour l’instant — tandis que Marco avait visiblement pas l’œil dans sa poche quand la p’tite patronne était dans le coin. Ça a un peu électrifié la soirée ! L’avenir nous dira…</p>
<p>Le problème c’était le temps ; c’est relatif le temps, mais jamais dans le bon sens, c’est mal fichu cette invention des zoreilles ! Quand t’en as besoin ou envie, y’en a jamais assez, quand t’en peux plus, ça dure des plombes.<br />
Il était déjà une heure plutôt avancée et la plus jeune des minotes était pas loin des bras de Morphée.</p>
<p>La p’tite patronne a alors donné le signal du départ pour ramener tout le monde à l’auberge — j’ai bien senti que ça plaisait pas trop aux anguilles, mais bon, faut être raisonnable, parfois ! — et on s’est retrouvé tous les cinq, Gaston, les deux minotes, Marco et moi, de retour dehors à côté du brasero.</p>
<p>Léo et Charlie ont asticoté Gaston pendant quelques minutes pour savoir ce qu’il en était vraiment avec Anna et puis vu comment il peut être une tombe quand il veut — il a eu juste quelques regards en coin de mon côté, avec son œil qui riait —, elles sont tombées à bras raccourcis sur Marco pour le chambrer sur sa future villégiature à l’auberge, le temps de jeter un œil sur le combi et un autre sur sa proprio — j’me comprends.</p>
<hr />
<p>Bon, c’est l’heure du gastro et ensuite, une petite sieste dans mon hamac préféré ! Après faut que je bricole un barbecue pour un des clients de l’auberge, une commande spéciale que j’ai pas pu refuser, on en recausera !</p>
<hr />
<p><em>Texte écrit à l’occasion de <a href="https://auberge.des-blogueurs.org/">l’Auberge des blogueurs</a>, pendant l’été 2020</em></p>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="https://open-time.net/post/2022/07/04/Melange-des-genres#rev-wiki-footnote-1" id="wiki-footnote-1">1</a>] J’adore ce film !</p>
<p>[<a href="https://open-time.net/post/2022/07/04/Melange-des-genres#rev-wiki-footnote-2" id="wiki-footnote-2">2</a>] Encore une expression piquée à mon daron.</p></div>
https://open-time.net/post/2022/07/04/Melange-des-genres#comment-formhttps://open-time.net/feed/atom/comments/15350Des fois, on se demande !urn:md5:a92c06e6427aca43252b8438fbedac642022-07-03T10:29:00+02:002022-07-03T10:29:00+02:00FranckMotsjeuécriture <p><details><summary>Résumé</summary>
On en apprend un peu plus sur la rencontre des deux parents d’Henri ; il va par ailleurs à Pollox peut-être acheter une auto.
</details></p>
<p>Ça tient à peu de choses des fois la vie, hein mon fils ?</p>
<p>Tiens, ma daronne m’avait expliqué un jour pourquoi elle était tombée amoureuse de mon daron : il ressemblait à Yul Brynner, pour de vrai, chauve ou quasi comme lui, plutôt grand, bref voilà toute l’explication. En écrivant ça, tout d’un coup, j’me dit que c’est couillon qu’elle se soit marié à mon père, plutôt qu’avec Yul Brynner ! Ça m’aurait un peu plus plu, probablement, et il ne se serait pas tiré avant que je sache marcher, probablement !</p>
<p>Et en conséquence de quoi, je n’aurai pas été factotum allant à Pollox sur mon vieux peugeot, mais dans ma Ferrari rouge, ou dans ma Porsche bleue, pour aller faire un tour avec mon Avion privé sur la Côte d’Azur ; va savoir ! Mais non, il a fallu qu’elle tombe sur lui pour n’en profiter — et quand je dis profiter, c’est dans les toutes petites largeurs, parce que c’était plutôt l’inverse disait-elle — que quelques années, le temps qu’elle attrape un polichinelle dans le tiroir.</p>
<p>Tu vois, plutôt que d’avoir des origines caldoches, j’aurais pu en avoir du côté de la Mongolie, de la Suisse et de la Russie !</p>
<p>Mais comme disait celui qui aurait pu être mon père :</p>
<blockquote><p>En somme, d’où on vient, où on est né, de quelle famille on vient, ça n’a aucune importance. Ce qui est important dans la vie de n’importe quel être humain, c’est ce qu’il a pensé, ce qu’il a fait, ce qu’il a accompli, en lui-même en tant qu’être humain, ou dans son travail, par lequel il s’exprime.</p>
<p>
<em>Interview de Yul Brynner par Pierre Dumayet, 1959</em></p></blockquote>
<p>Y’a un truc qui me chiffonne quand même dans ce qu’il dit, rapport au boulot, parce que j’ai dans l’idée que c’est plutôt un truc qui fatigue si t’en as pas un qui t’intéresse et qui te plait !</p>
<p>Donc pour résumer voilà pourquoi j’ai du caldoche dans la caboche et du parigot dans le ciboulot !</p>
<p>Pour en revenir à mes affaires, je disais donc que j’étais sur mon biclou en direction de Pollox, pour aller voir de plus près cette petite bagnole que le neveu à la mère Grolleix veut vendre d’après la petite annonce que j’ai vu dans le journal. Y’a des impulsifs qui téléphonent, y’en a d’autres qui se déplacent<sup>[<a href="https://open-time.net/post/2022/07/03/Des-fois-on-se-demande-#wiki-footnote-1" id="rev-wiki-footnote-1">1</a>]</sup>. Moi j’me déplace, donc me voilà sur la route, tôt ce matin, pour aller voir l’état de l’objet en question et éventuellement faire un tour avec et claquer une soupape, histoire de voir si ça vaut les quelques billets qu’il en demande…</p>
<p>Faut dire que ça me déplairait pas d’avoir un carrosse, plutôt qu’un âne avec porte-bagages, pour aller au bal du 14 juillet mardi soir prochain, si tu me vois venir… En fait non, oublie, c’est pas pour les pyjamas ce que j’ai en tête !</p>
<p>Parce que la petite patronne aura surement besoin de son combi et Gaston de sa limousine comme il l’appelle ; quant à son tracteur qui sent le gas-oil… Voilà !</p>
<p>J’ai mis un peu d’oseille de côté depuis quelques années, autant que ça serve à quelque chose.</p>
<p>Bon c’est pas tout ça, faut que j’y aille…</p>
<hr />
<p><em>Texte écrit à l’occasion de <a href="https://auberge.des-blogueurs.org/">l’Auberge des blogueurs</a>, pendant l’été 2020</em></p>
<div class="footnotes"><h4>Note</h4>
<p>[<a href="https://open-time.net/post/2022/07/03/Des-fois-on-se-demande-#rev-wiki-footnote-1" id="wiki-footnote-1">1</a>] J’adore ce film !</p></div>
https://open-time.net/post/2022/07/03/Des-fois-on-se-demande-#comment-formhttps://open-time.net/feed/atom/comments/15349... et c'est tant mieux parce que j'f'rai pas ça tous les jours !urn:md5:a2fecacbd0eaabf84460e9eb094ec5332022-07-02T10:27:00+02:002022-07-02T10:27:00+02:00FranckMotsjeuécriture <p><details><summary>Résumé</summary>
Magasiner avec Natou et Adèle, c’est éprouvant pour Henri.
</details></p>
<p>Ah mes aïeux — tiens d’ailleurs ça me fait penser que je ne les connais pas trop non plus ceux là… —, quelle journée !</p>
<p>Je t’explique…</p>
<p>Hier, au petit matin, j’embarque la marseillaise — non pas la mitraillette, elle, elle est déjà repartie d’ici, faut suivre —, la marseillaise donc et la minote de la petite patronne<sup>[<a href="https://open-time.net/post/2022/07/02/-et-c-est-tant-mieux-parce-que-j-f-rai-pas-ca-tous-les-jours-#wiki-footnote-1" id="rev-wiki-footnote-1">1</a>]</sup> pour aller magasiner à Bourg vu que la première avait des valises pleines et lourdes de fringues de plage, en gros et qu’ici, passé six heures l’après-midi ou avant neuf heures le matin, ça pique un peu.</p>
<p>Elle m’avait demandé si je pouvais lui servir de taxi et Adèle, la minote, s’était auto-proclamée conseillère spéciale es mode et tenait absolument à nous accompagner.</p>
<p>Direction Bourg où je devais refaire le plein question pêche, un moulinet à faire réparer, quelques lignes à renouveler et peut-être une nouvelle épuisette, l’ancienne étant bien fatiguée.</p>
<p>C’est dans les premiers mètres du trajet que ça avait commencé et ça s’est arrêté, dans ma tête et mes esgourdes qui bourdonnaient, pile au moment où je me suis allongé dans mon hamac, six ou sept heures plus tard, j’exagère à peine…</p>
<p>Des vraies pipelettes, celle du Sud et celle du … Tiens d’ailleurs d’où qu’elle est la petite patronne, je me demande si je l’ai jamais su !</p>
<p>Et patati et patata, … Je vais pas tout vous raconter, d’ailleurs j’en ai oublié la moitié, reste qu’Adèle avait réussi à vouloir faire de Natou une aubergiste comme sa daronne. Autant dire que c’était pas gagné gagné vu le personnage, super gentille, peut-être même trop gentille pour ce métier si tu vois ce que je veux dire.</p>
<p>On a donc commencé par ce qu’il me fallait, j’avais préféré commencer par le sûr question délais, et ensuite je ne me souviens plus très bien à part que j’ai servi de porte-manteaux pendant des heures. J’ai dit oui à tout quand on me demandait mon avis, même quand c’était moche, après tout j’suis qui pour juger, hein ? Pas comme Adèle qui avait décrété ce qu’il fallait ou ne fallait pas.</p>
<p>Trois jours en durée ressentie plus tard on était enfin ressorti du magasin et j’ai lutté — environ 17 secondes, j’ai ma fierté — pour refuser le resto gentiment offert par Natou avant le retour à la cabane, heureusement franchement plus calme qu’à l’aller, visiblement faire des courses de fringues, ça fatigue sévère — c’est bizarre d’ailleurs, moi quand je m’y mets, ça dure environ dix minutes, le temps d’essayer et de payer ; les deux s’étaient endormies passé la sortie de Bourg.</p>
<p>J’ai juste un doute sur la possibilité de ranger tout ce qu’elle a acheté dans les valises bourrées à craquer qu’elle avait à son arrivée…</p>
<p>Sinon elle est un peu bizarre la bagnole à Gaston, à causer en portugais !</p>
<hr />
<p><em>Texte écrit à l’occasion de <a href="https://auberge.des-blogueurs.org/">l’Auberge des blogueurs</a>, pendant l’été 2020</em></p>
<div class="footnotes"><h4>Note</h4>
<p>[<a href="https://open-time.net/post/2022/07/02/-et-c-est-tant-mieux-parce-que-j-f-rai-pas-ca-tous-les-jours-#rev-wiki-footnote-1" id="wiki-footnote-1">1</a>] Avec son autorisation bien sûr ! S’agirait pas de faire ça en douce.</p></div>
https://open-time.net/post/2022/07/02/-et-c-est-tant-mieux-parce-que-j-f-rai-pas-ca-tous-les-jours-#comment-formhttps://open-time.net/feed/atom/comments/15348Le pied dans l'eauurn:md5:b2b4aa9fae204b7ffd5e45785ffe96812022-07-01T10:24:00+02:002022-07-01T10:24:00+02:00FranckMotsjeuécriture <p><details><summary>Résumé</summary>
Une partie de pêche où Henri emmène P. Vergnes, Pâquerette et Gaston ; récit d’une bataille acharnée entre l’homme et l’animal. Du sang, des larmes, de la sueur, la vie quoi !
</details></p>
<p>Lundi matin, potron-minet que je m’étais réveillé et il fallait parce qu’il y a avait un coup de pêche au programme avec un des résidents — tu m’excuseras fillot, j’ai encore oublié son nom ! Donc j’avais avalé un café fissa, tant pis pour les tartines de confiture et je m’étais dirigé avec mon client vers la plate qui m’attendait depuis la veille au bord du lac.</p>
<p>Chemin faisant on avait retrouvé l’une des résidentes — attends, elle a un nom de fleur, ah oui : Pâquerette qu’elle s’appelait, elle s’appelle toujours d’ailleurs mais passons — avec qui on avait convenu du rendez-vous de ce matin et qui attendait près de la barque.</p>
<p>On avait attrapé le matériel dans la remise, et on était retourné au lac et trouvé Gaston, qui tirait sur sa clope, confortablement installé sur la coque.</p>
<p>— Dis gars, t’as une place dans ta galère ? M’avait-il demandé. Je serai pas contre un petit tour en mer histoire de taquiner le goujon !<br />
— Euh, c’est curieux chez les marins ce besoin de faire des phrases<sup>[<a href="https://open-time.net/post/2022/07/01/Le-pied-dans-l-eau#wiki-footnote-1" id="rev-wiki-footnote-1">1</a>]</sup>. Tiens, bouge plutôt ton luc et aide moi à retourner la plate…</p>
<p>Mise à l’eau, tous les quatre bien installés, Gaston et moi faisant office de rameurs le temps d’aller dans le coin que j’affectionnais depuis quelque temps et j’ai commencé à expliquer deux-trois bricoles à nos clients pendant que Gaston s’amusait avec les vers…</p>
<p>— Alors voilà, avais-je commencé, on va d’abord faire un peu de vifs avec les vers et ensuite on verra s’il y a moyen de sortir une belle pièce ou deux.</p>
<p>J’avais commencé à équiper deux cannes pour sortir des gardons, puis leur avais expliqué comment piquer un ver avec l’hameçon et enfin je leur avais montré comment lancer et attendre que le petit bouchon frétille avant de tirer d’un petit coup sec, mais pas trop fort, s’agissait de les conserver vivants, pour les remonter.</p>
<p>Dorénavant, la Pâquerette, je l’appellerai Mitraillette, tellement elle y mettait du cœur à son ouvrage et qui nous sortait un gardon frétillant toutes les trente secondes ! On avait passé à peine dix minutes que le seau était déjà bien garni pour la suite…</p>
<p>Pendant ce temps, M. Vergnes — ah y’est je me suis souvenu de son nom — avait visiblement compris l’idée et tentait plus ou moins habilement de faire pareil, sans avoir le même succès. N’est pas Mitraillette qui veut !</p>
<p>Ensuite on était passé aux choses sérieuses, Gaston toujours avec ses vers frétillants sur son hameçon ; il en avait enfilé trois ou quatre et il avait l’air d’avoir envie de tout faire le contraire de ce qu’il faut faire quand t’es un pêcheur sérieux. Mais bon c’était pas grave, du moment qu’il ne nous mettait pas la plate à l’envers, comme l’autre fois…</p>
<p>Changer de canne, pour le carnassier faut du un peu plus costaud, surtout question fil et moulinet, montrer comment enfiler un gardon le long de l’hameçon, histoire de le garder bien vivant avec la queue frétillante, puis lancer et attendre…</p>
<p>On avait sorti, comme ça, quelques jolies perches, dont une arc-en-ciel, très belle mais imbouffable qu’on avait aussitôt remis à la baille, mais pas de brochet et pas de sandre non plus, surtout le gros que j’avais repéré il y a deux mois et que je m’échinais à sortir depuis.</p>
<p>— Attention quand vous les détachez de l’hameçon, avais-je prévenu, la dorsale est piquante, il vaut mieux les attraper avec un doigt derrière la branchie, comme ça ça ne risque rien, en voyant M. Vergnes se démener avec sa dernière perche et sucer son doigt qui commençait à perler de rouge…</p>
<p>Au bout de deux heures on s’était dit qu’avec la petite dizaine de perches, excellentes en filet accompagnées de quelques frites — faudrait qu’on en touche deux mots à Janette, voir si elle pourrait nous les préparer tout à l’heure —, on pouvait plier les gaules et rentrer à l’auberge.</p>
<p>C’est à ce moment que j’avais vu Gaston s’agiter un peu, à la proue, en tirant un peu fort, puis en relâchant la tension ; on voyait bien que son fil était quasi au max de ce qu’il pouvait supporter :</p>
<p>— T’es toujours aux vers là ? Lui avais-je demandé<br />
— Yup, ça a l’air de vouloir jouer là-dessous, m’avait-il répondu sans quitter sa ligne des yeux.</p>
<p>On s’étaient alors installés pour le regarder faire, une fois nos cannes rangées au fond de la plate et au bout de quelques minutes il avait fini par sortir…</p>
<p>… <strong>Mon sandre</strong> !</p>
<p>Oui, tu lis bien, ce grand couillon avait sorti mon sandre, celui qui devait faire pas loin de 90 cm, avec deux-trois vers au bout d’une ligne à tirer du gardon ! Comme ça, l’air de rien. Putain de karma, des fois.</p>
<p>Gaston m’avait alors dit avec un clin d’œil, tout en rejetant le monstre à l’eau :</p>
<p>— T’inquiète gars, t’auras ta chance une autre fois !</p>
<hr />
<p>Attends, c’est pas fini, tu sais quoi ? En arrivant à l’auberge, j’ai vu <a href="https://www.leprogres.fr/culture-loisirs/2020/06/29/deux-jeunes-ledoniens-prennent-trois-sandres-et-un-brochet-a-vouglans">le journal du coin</a> ouvert sur une table avec ça :</p>
<blockquote><p>Deux jeunes Lédoniens prennent trois sandres et un brochet à Vouglans</p>
<a href="https://open-time.net/public/illustrations/2022/le-progres-2020-06-29-peche.jpeg" title="Luigi Loersch et Armand Michaud avec un brochet de 75 centimètres. Photo DR, mai 2022"><figure style="display:table; margin:0 auto;"><img src="https://open-time.net/public/illustrations/2022/.le-progres-2020-06-29-peche_u.jpg" alt="Luigi Loersch et Armand Michaud avec un brochet de 75 centimètres. Photo DR, mai 2022" title="Luigi Loersch et Armand Michaud avec un brochet de 75 centimètres. Photo DR, mai 2022" height="450" width="600" /><figcaption>Le Progrès, 29 juin 2020 : Trois sandres et un brochet à Vouglans</figcaption></figure></a>
<p>
… trois sandres de 90, 90 et 85 centimètres ainsi qu’un brochet de 75 centimètres …</p></blockquote>
<p>J’te raconte pas comment j’suis vénère quand même ! Mais je l’aurai, un jour, je l’aurai.</p>
<hr />
<p><em>Texte écrit à l’occasion de <a href="https://auberge.des-blogueurs.org/">l’Auberge des blogueurs</a>, pendant l’été 2020</em></p>
<div class="footnotes"><h4>Note</h4>
<p>[<a href="https://open-time.net/post/2022/07/01/Le-pied-dans-l-eau#rev-wiki-footnote-1" id="wiki-footnote-1">1</a>] J’adore ce film !</p></div>
https://open-time.net/post/2022/07/01/Le-pied-dans-l-eau#comment-formhttps://open-time.net/feed/atom/comments/15347Planning de ministreurn:md5:b653bc35f19fcac7909293a5456aa4762022-06-30T10:22:00+02:002022-06-30T10:22:00+02:00FranckMotsjeuécriture <p><details><summary>Résumé</summary>
Où Henri a plus travaillé en deux jours ce week-end qu’en l’espace des quinze jours précédents… Accueil d’arrivants, préparation de la partie de pêche de lundi et remise en état d’une vieille moto, et pour <del>une</del><ins>des</ins> friandises.</p>
<p><em>Avec : Natou et Joseph, P. Vergnes</em>
</details></p>
<p>C’est pas croyable d’avoir eu un planning aussi chargé pour un week-end ! Ça ne m’était jamais arrivé depuis… Ah oui, quand même !</p>
<p>Bouge pas, je te raconte par le détail, ma fille<sup>[<a href="https://open-time.net/post/2022/06/30/Planning-de-ministre#wiki-footnote-1" id="rev-wiki-footnote-1">1</a>]</sup> :</p>
<p>D’abord, samedi, où il a fallu que je remplace au pied levé la petite patronne, donc dès potron-minet le matin, vu qu’elle allait manger des barbes-à-papa pour (ou avec) sa gamine à la kermesse de l’école, si j’avais bien compris.</p>
<p>Avec deux arrivées prévues d’après le registre, pour la chambre 4 et la chambre 6.</p>
<p>Pour la première, un couple, de Marseille ou des environs à en juger par leur accent. Elle, sympathique, même si elle n’avait peut-être pas le gaz à tous les étages. Il a fallu qu’on s’accorde un peu question compréhension mais on a fini par bien rigoler. Lui par contre, plutôt du genre j’me la pète et je prends tout le monde d’un peu haut, si tu vois le genre. Et puis mufle tendance machiste, t’as même pas idée.</p>
<p>Il a fallu quand même que je me monte leurs valises jusqu’à leur chambre, et encore heureux qu’il n’y avait un étage à grimper. Un cadavre d’âne mort dans chacune, minimum ! Bon j’abrège parce que sinon je vais encore en écrire des tartines et j’ai pas trop le temps…</p>
<p>Ensuite la seconde, pour un imprimeur si j’ai bien compris. On a pas trop discuté mais quand même suffisamment pour que j’apprenne qu’il allait devoir faire les aller-retours à Bourg assez fréquemment. Drôle d’idée d’aller pieuter si loin, mais bon, c’est lui que ça regarde, si ça se trouve il aime rouler. Toujours est-il qu’il était loin d’avoir l’accent de Marseille comme les précédents. Non, lui, je pense qu’on aurait pu se croiser dans le même quartier à Paname.</p>
<p>Ensuite direction la remise pour voir s’il y avait moyen de remettre en route cette vieille bécane que j’avais repéré et dont la petite patronne m’avait dit : « Vous pouvez l’utiliser si ça vous chante, de toute façon elle était déjà là quand j’ai acheté l’auberge et je ne sais pas à qui elle appartient ». Les clés étaient encore dessus et même si l’essence s’était depuis longtemps évaporée, le démarreur semblait vouloir tourner, une fois la batterie rechargée.</p>
<p>Un vieux Transalp, des années 80, un truc à peu près increvable ; fallait juste prévoir de remplacer les fluides, huile et liquide de frein, vérifier les pneus et les plaquettes et ça devrait être bon…</p>
<p>Autant dire qu’avec tout ça j’ai dormi du sommeil du juste jusqu’à ce matin.</p>
<p>J’ai enchaîné avec une visite express du côté du brunch en fin de matinée, prise de rendez-vous en passant pour le coup de pêche de demain matin avec M. … Ah ben tiens, plus moyen de remettre un nom sur sa tête à celui-là. Et puis j’ai filé, jour d’élection oblige, fallait que j’aille voter. Question politique, j’applique avec soin une vieille maxime qui ne m’a jamais trahi : « Pour ma sécurité, je roule à droite, et je vote à gauche ! » ; avec ça t’as peu de chance de te tromper, enfin dans le temps parce que maintenant c’est bonnet blanc et blanc bonnet.</p>
<p>Autant dire que la sieste y est passée (à l’as) aussi ! Par contre j’ai pu récupérer des vers tout frétillants au tabac en allant au bureau de vote et c’est tant mieux sinon on aurait pas eu de quoi se faire quelques vifs, rapport au sandre qui me nargue depuis quelques semaines.</p>
<p>De retour à l’auberge, sortir la plate, la trainer jusqu’à la plage et la retourner en attendant la mise à l’eau, préparer les cannes, récupérer les hameçons et graisser un peu les moulinets qui en avaient bien besoin, vérifier que l’épuisette et les deux seaux étaient bien là<sup>[<a href="https://open-time.net/post/2022/06/30/Planning-de-ministre#wiki-footnote-2" id="rev-wiki-footnote-2">2</a>]</sup> ; parce qu’il ne faudrait pas trop traîner demain matin si on voulait avoir de quoi se vanter avant le gastro du midi !</p>
<p>Petit bonheur de la journée, quand même, j’ai pu déguster une profiterole à tomber par terre, avec le chocolat chaud et la glace à la vanille de Madagascar, à se damner ! Heureusement que j’avais un joint à remplacer dans la cuisine, justement cette après-midi dis-donc — comme quoi les coïncidences et le vent couleur chocolat dans le bon sens, ça aide —, sinon j’aurais raté ça.</p>
<p>Eh bien tu sais pas quoi ? La seconde et même la troisième étaient aussi bonnes !</p>
<p>Le coup de pêche de demain, tranquille au calme, va me faire du bien pour me remettre de toute cette agitation…</p>
<hr />
<p><em>Texte écrit à l’occasion de <a href="https://auberge.des-blogueurs.org/">l’Auberge des blogueurs</a>, pendant l’été 2020</em></p>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="https://open-time.net/post/2022/06/30/Planning-de-ministre#rev-wiki-footnote-1" id="wiki-footnote-1">1</a>] En fait, j’ai pas encore décidé combien ni de quel genre il ou elle ou ils ou elles seront, ni les proportions ; c’est compliqué en fait les drôles comme ils disent dans le Sud-Ouest !</p>
<p>[<a href="https://open-time.net/post/2022/06/30/Planning-de-ministre#rev-wiki-footnote-2" id="wiki-footnote-2">2</a>] Note pour moi-même : penser à ne pas oublier le couteau comme la dernière fois. Parce que couper les lignes avec les dents, j’aime pas.</p></div>
https://open-time.net/post/2022/06/30/Planning-de-ministre#comment-formhttps://open-time.net/feed/atom/comments/15346La grande boucleurn:md5:d1cd583be5d17bf0f22773d56eb80e372022-06-29T10:18:00+02:002022-06-29T10:18:00+02:00FranckMotsjeuécriture <p><details><summary>Résumé</summary>
Une rêverie de faune, en musique.
</details></p>
<p>Mes chers enfants,</p>
<p>Ça fait un moment que j’avais envie, avant de reprendre mon histoire, de vous dresser un peu le portrait des gens que je côtoie depuis quelques jours à l’auberge. Alors comme je suis d’humeur fantasque ce matin, je vais vous raconter le rêve que j’ai fait cette nuit.</p>
<p>Imaginez qu’on parte faire une ronde autour du lac, aux premières lueurs du jour, la rosée juste à point, avec une petite musique de fond…</p>
<p><br /></p>
<div style="text-align: center;">
<figure>
<figcaption>
A Minha Embala (Aline Frazão e César Herranz) - Licence CC BY-NC-ND</figcaption>
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</audio>
</figure>
</div>
<p>Sur la terrasse de l’Auberge, la petite patronne en tête de cortège — une belette en tablier —, puis sa fille l’espiègle Adèle — un écureuil avec un bonnet —, Lucien qui avait gentiment décalé sa nuit — en chien de berger des Pyrénées —, Gaston — ours mal léché ou panda sympa, ça dépend des jours, pardon gars ! —, Léandre avec les yeux dans le vague — un furet en cravatte —, Jeannette la cuisinière encore en tenue, on était pourtant le matin — un (maître) coq évidemment, et enfin Denis — un serpent tout bariolé, bien sûr !</p>
<p>La petite troupe avait démarré, et les résidents commençaient à suivre…<sup>[<a href="https://open-time.net/post/2022/06/29/La-grande-boucle#wiki-footnote-1" id="rev-wiki-footnote-1">1</a>]</sup></p>
<p>Venaient deux inséparables — Mme Audiber et son mari —, une renarde feu et blanche — Mme Fox —, puis une libellule aux ailes mordorées — Mme June East —, une abeille butinante — des champs de pâquerettes.</p>
<p>Puis aussi une loutre avec des couettes — Mme DiMaggio —, suivie de près par un Sanglier en souliers rouges — M. Pict —, un âne souriant avec une dent en or — M. Robergeot, au passage ça faisait longtemps que je ne l’avais pas croisé lui —, un paon faisant la grande roue — M. Dindon, comme son nom l’indique !</p>
<p>Et encore une biche fatiguée aux grands cils — Mme Saunier —, une chimpanzé portant un casque de moto — MAX —, un rat des champs avec des lunettes — M. Mem, il avait un regard étrange, lui —, …</p>
<p><em>Et j’avoue que j’ai oublié la suite !</em></p>
<p>Je fermais la ménagerie en faisant voiture-balai — paresseux avec un coussin sous le bras, forcément !</p>
<hr />
<p>C’est à ce moment que je me suis réveillé gardant en mémoire encore quelques bribes de ce rêve un peu étrange. Ça fait un peu bizarre tout de même de rêver qu’on écrit ici et qu’on raconte un rêve…</p>
<p>Ça y’est, j’suis paumé dans mes inceptions !</p>
<p>Alors je vais arrêter mes digressions et m’occuper d’aller préparer la plate pour cet après-midi ; je vais enfin pouvoir faire ce coup de pêche que je reporte depuis le week-end dernier. <i>Yes sir !</i><sup>[<a href="https://open-time.net/post/2022/06/29/La-grande-boucle#wiki-footnote-2" id="rev-wiki-footnote-2">2</a>]</sup></p>
<p>En attendant ça m’aurait bien pris dans l’idée de dessiner ce rêve, avec tous ces animaux autour du lac, si seulement je ne tenais pas un crayon comme une tanche ! Si j’osais j’irai demander à M’sieur Artus, le peintre, de me donner deux ou trois petits cours, vite-fait, juste de quoi esquisser un truc ou deux.</p>
<p>Seulement j’ai un principe : on ne dérange pas le client s’il ne nous a pas dérangé avant !</p>
<p>Alors je compte sur vous pour vous faire les images qui vont bien, hein ?</p>
<hr />
<p>Finalement ça collait assez bien avec ce que j’avais pu observer samedi soir dernier, pour la plupart, quand on avait été faire l’excursion de nuit. Rien de très mémorable cependant, juste des petites impressions, voire des intuitions.</p>
<p>Je saute du coq à l’âne — t’as vu l’esprit d’à-propos ? —, et je me dis que ça serait sympa d’installer des lampions et de faire une soirée musette un de ces quatre ! Faudrait que j’en touche deux mots à la petite patronne. Je connais deux ou trois personnes qui pourraient s’occuper de la musique.</p>
<hr />
<p>Attends ! La musique n’est pas encore finie…</p>
<hr />
<p><em>Texte écrit à l’occasion de <a href="https://auberge.des-blogueurs.org/">l’Auberge des blogueurs</a>, pendant l’été 2020</em></p>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="https://open-time.net/post/2022/06/29/La-grande-boucle#rev-wiki-footnote-1" id="wiki-footnote-1">1</a>] J’ai demandé les blazes de chacun à Lucien, heureusement qu’il avait ça sous la main, parce que pas moyen de retenir les noms des uns et des autres, mémoire de poisson-lune aidant !</p>
<p>[<a href="https://open-time.net/post/2022/06/29/La-grande-boucle#rev-wiki-footnote-2" id="wiki-footnote-2">2</a>] j’adore ce film !</p></div>
https://open-time.net/post/2022/06/29/La-grande-boucle#comment-formhttps://open-time.net/feed/atom/comments/15345دل باغ باغ ہو گیا - Mon cœur s'est transformé en jardinurn:md5:eaa2f0ea8fcbdf20b0fde0bddc7b0dc52022-06-28T10:16:00+02:002022-06-28T10:16:00+02:00FranckMotsjeuécriture <p><details><summary>Résumé</summary>
Encore quelques bribes du passé d’Henri et son déménagement depuis Paris pour le Jura. Il prendra soin à l’avenir d’éviter celle qui l’a alpagué pour le tartiner de miel, il a sa fierté.</p>
<p>C’est l’heure d’aller pêcher dit-il.</p>
<p><em>Avec : Malia, Gaston</em>
</details></p>
<p>« Mon cœur s’est transformé en jardin » est une belle expression qui résume assez bien comment je me sens depuis que j’habite dans la région. Ça date de mes plus jeunes années, quand ma mère avait décidé de quitter Paris pour la province, ou plutôt pour le calme et la « lenteur » tranquille de cet ailleurs au-delà de la petite banlieue.</p>
<p>Un soir, après être revenue éreintée de sa journée de travail et avoir passé quelques heures serrée comme une sardine dans le métro, elle m’avait annoncé qu’elle avait trouvé un travail, loin, et qu’on allait s’installer dans une petite ville le mois suivant. On avait passé quelques week-ends et soirées à préparer les quelques cartons ou à jeter ce qui n’était vraiment pas utile dans le futur petit meublé qu’elle avait déniché.</p>
<p>C’est dans ces jeunes années — une fois installés là-bas — que j’avais découvert la campagne, la verdure, les animaux, le lait frais, les odeurs des prairies et celles des bois et forêts, la météo bien plus changeante que celle de Paname. Et puis les étoiles visibles la nuit qui m’avaient tant surpris lors de mes premières escapades nocturnes.</p>
<p>De Poulbot de Montmartre j’étais devenu une sorte d’Huckleberry Finn avec les hauts-forts du Jura pour terrain de jeu. Avouez que l’échange valait le coup !</p>
<p>« Mon cœur s’est transformé en jardin », c’est pas du caldoche, c’est pas non plus de l’argot parisien, non on dirait un mélange des deux, en fait, même si la vérité est différente (jette un œil en bas du texte, tu comprendras).</p>
<p>J’aime bien cette expression, presque autant que mon fétiche « Casse pas la tête », ce que j’avais d’ailleurs répondu à l’autre illuminée qui m’avait chopé dans l’escalier de l’auberge pour me tartiner de miel sur ma lèvre, moi qui ai horreur du sucré ! Sur le moment j’étais resté estomaqué, et j’avais d’ailleurs pas pipé jusqu’au moment où elle avait refermé la porte de sa chambre en me laissant comme deux ronds de flan dans le couloir.</p>
<p>Aussitôt à la douche, non mais. C’est vrai quoi, faudrait pas que ça cicatrise trop vite, sinon Gaston va encore me dire que c’était du cinéma les hurlements de douleur que j’avais poussés quand il m’avait envoyé un chtar bien velu ! J’vous l’avais pas dit que j’aimais bien retirer les croûtes au fur et à mesure, faut me laisser mes petits plaisirs.</p>
<p>Va falloir que je me méfie d’elle à l’avenir parce que si ça doit tomber comme à Stalingrad… une fois ça suffit. J’aime autant garder mes distances !<sup>[<a href="https://open-time.net/post/2022/06/28/-Mon-coeur-s-est-transforme-en-jardin#wiki-footnote-1" id="rev-wiki-footnote-1">1</a>]</sup></p>
<p>Bon, c’est pas tout ça, on va aller claquer ce coup de pêche et voir s’il y a pas un sandre ou deux brochets à sortir…</p>
<hr />
<blockquote><p>Petite perle linguistique : en ourdou (langue du Pakistan), il existe une expression qui signifie “mon cœur s’est transformé en jardin” pour dire que l’on est heureux (dil bagh bagh ho gaya / دل باغ باغ ہو گیا ). Fin du game du sublime</p>
<p>
<a href="https://twitter.com/lucieazm/status/1273651916640321541">Lucie Azema</a></p></blockquote>
<hr />
<p><em>Texte écrit à l’occasion de <a href="https://auberge.des-blogueurs.org/">l’Auberge des blogueurs</a>, pendant l’été 2020</em></p>
<div class="footnotes"><h4>Note</h4>
<p>[<a href="https://open-time.net/post/2022/06/28/-Mon-coeur-s-est-transforme-en-jardin#rev-wiki-footnote-1" id="wiki-footnote-1">1</a>] J’adore ce film.</p></div>
https://open-time.net/post/2022/06/28/-Mon-coeur-s-est-transforme-en-jardin#comment-formhttps://open-time.net/feed/atom/comments/15344