Hôtel des Blogueurs - Semaine n°1

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Mes billets de la première semaine à l’hôtel, du vendredi 1er au jeudi 7 juillet.

Les références aux résidents de l’hôtel sont signalés par une forte emphase.

Vendredi 1er juillet, 11 heures

Etonnant !

En arrivant à l’hôtel, nous avons eu la surprise de voir arriver une montgolfière avec à bord un homme accompagné d’un toucan ! Oui un toucan ! J’espère que ce volatile n’est pas trop bruyant la nuit, déjà que les ronflements de madame DE (mon épouse) m’agacent. Alexandre était aux anges de voir cet engin extraordinaire de si près. Nous avons appris par la suite que cet équipage occupera la chambre voisine (la 16). Il va falloir que je me lie d’amitié avec ce pilote, après tout nous avons tous les deux la passion du vent, lui avec son engin, moi avec mes cerfs-volants !

Nous avons été accueillis de façon très courtoise par Mme Rossignol, une des gérantes ou propriétaires, je ne sais pas trop. Aussitôt les formalités remplies, je lache Alexandre qui part comme un fou dans le pré où la montgolfière git dégonflée et je vais jeter un oeil à la carte du restaurant, pendant que madame DE s’informe des activités organisées par la direction. Cette manie de vouloir tout savoir alors qu’elle ne participe jamais à ce genre d’occupation.

Nous avons la chambre 17 avec une vue magnifique sur … le parking et l’accès des fournisseurs ! Bizzarement madame DE ne s’en est pas encore plaint, peut-être la lassitude du voyage, nous verrons bien demain. Il faut maintenant déballer les valises avant le diner.


Lundi 4 juillet, midi

Ronflements

Madame DE a repris son activité nocturne favorite, je veux bien sûr parler de ses ronflements ! J’ai vaguement entendu certains des résidents en parler entre eux. Mme Rossignol a aussi envisagé de renforcer l’isolation sonore des chambres. Tout ça va me contraindre une fois de plus a endosser publiquement le rôle du ronfleur pour m’éviter une énième dissertation sur les devoirs d’un mari prévenant !

J’ai rencontré lors du coktail organisé par l’Hôtel vendredi soir dernier un monsieur qui a le bon goût d’avoir une femme capable d’occuper Madame DE pendant de longues minutes et du coup nous avons pu bavarder très simplement comme j’aime à propos d’un chantier du Nouveau Siècle (je crois), je n’ai pas tout bien compris. J’espère avoir l’occasion de m’eclipser discrètement pour continuer plus tard cette discussion avec lui. Ce Michel Jouffreau me plait bien. J’espère que nous nous tutoierons rapidement, je suis toujours mal à l’aise quand je vouvoie les gens.

Je regrette de n’avoir pas pu participer à une de ces balades en montgolfière si gentiment proposées par Mr. Raphaël. Tout çà parce qu’Alexandre voulait absolument rester à courrir après le Toucan et que Madame DE a bien d’autres choses à faire que de surveiller le rejeton. Causes toujours, dès cet après-midi je m’équipe et je file à la plage tester le vent et mes nouveaux cerf-volants, si toutefois la pluie cesse, un cerf-volant mouillé n’a jamais très bien volé. J’ai remarqué une petite fille nommée Aïcha qui a l’air bien dégourdie. Je me demande si celà lui plairait d’apprendre à piloter un cerf-volant ? Il faudra que je lui pose la question un de ces jours, de plus Alexandre serait également ravi d’avoir une petite copine pour jouer - il y a peu d’enfants ici et j’ai l’impression qu’il s’ennuie un peu !

Si j’osais j’irai bien gouter au kite-surf au club Zeph-Control d’Houlgate, mais j’ai un peu peur d’avoir l’air ridicule avec ma bedaine débordant de la combinaison ! Pourtant je devrai pouvoir m’en sortir vu ma connaissance des voiles tractantes. Je verrai plus tard.

Heureusement que Mme Rossignol a de la ressource. En effet, notre douche s’est soudainement arretée de fournir de l’eau juste au moment ou Madame DE terminait de se laver les cheveux. Elle en est sortie comme une furie, pestant contre tout et n’importe quoi jusqu’au moment où elle m’a vu en train d’écrire sur mon petit ordinateur portable. Ni une ni deux elle m’a envoyé en expédition pour régler ce problème séance tenante non sans me faire part de son sentiment à propos de cet hôtel mal tenu, etc… J’ai eu de la chance en rencontrant Mme Rossignol dans l’escalier, à qui j’ai pu faire part de notre soucis. Elle a aussitôt été cherché la clef de la chambre voisine (la n°1) qui était encore inoccupée. Une chance !

J’espère avoir de temps l’occasion de m’isoler pour continuer ce petit journal de vacances, ça me sert de défouloir quand l’envie me prends de dire ses quatre vérités à Madame DE. Si seulement nous n’avions pas Alexandre, j’envisagerais avec un plaisir certain l’idée d’un divorce. Quelle bonne rigolade je me préparerai au moment de la déclaration de divorce lorsqu’elle reprendra son nom de jeune fille : Vicelard. A t-on idée de s’appeler comme celà ?

Un petit mot pour finir sur les résidents de l’Hôtel. Un étrange concentré de notre humanité, du plus loufoque au plus pervers. J’aime assez observer ce petit monde en vase clos. Curieux comme les gens qui sont venus ici de leur plein gré (j’espère) passent leur temps à vouloir s’en échapper !

Bon direction le restaurant puis la plage avec mon équipement …


Lundi 4 juillet, minuit moins le quart

Lucane

Cet après-midi j’ai pu montrer à Aïcha comment se servir d’un cerf-volant. Cette petite est d’une rare intelligence vu la rapidité avec laquelle elle a compris le maniement de cet engin pas forcément facile au premier abord. Alexandre était ravi de la voir s’acharner après les quelques mouettes qui passaient dans les parages.

Un peu plus tard, un certain David nous a rejoint visiblement intrigué par nos pirouettes. J’ai essayé de lui inculquer les quelques bases du pilotage de cerf-volant, mais j’ai bien senti que le courant ne passait pas. Alors dans ce cas, je ne connais qu’un seul moyen : je lui ai mis les poignées d’un de mes vieux cerf-volant dans les mains et je lui ai proposé d’essayer. Ca n’a pas duré très longtemps, après quelques minutes passées avec Alexandre à nous entrainer sur un enchainement à deux, j’ai clairement entendu le bruit ô combien familier d’une tige en carbone qui se casse et celui de la voile qui se déchire ! Un peu en colère je suis retourné m’enquérir des dégâts, mais à peine arrivé sur les lieux de l’accident ma colère est tombée d’un seul coup lorsque j’ai vu la mine déconfite de David. J’ai bien vu que la petite Aïcha avait du mal à retenir un fou rire. Dieu que cette fille est rafraichissante. Si seulement Alexandre pouvait s’en inspirer !

J’ai bien sûr refusé l’offre de remboursement faite par David me souvenant mes propres déboires avec Monsieur Fabre qui m’avait initié à ce sport/loisir lorsque j’étais adolescent. Il faudra d’ailleurs que je lui écrive pour qu’il m’envoie du matériel de réparation, parce qu’à ce train là, je vais rapidement manquer d’appareil en état de voler.

Si j’osais, je descendrai bien faire un tour du côté du bar voir s’il n’y a pas une âme ou deux, seulement Madame DE s’est remise à ronfler et il faut que je tienne mon rôle de mari dévoué. Dommage ! Il va falloir que je trouve une astuce pour dévoiler le pot aux roses sans pour autant me mettre en cause …


Mercredi 6 juillet, 10 heures

Disparition

Hier, Alexandre a disparu toute la journée, pas moyen de mettre la main dessus. Je me demande ce qu’il peut bien avoir fait. Il a peut-être été accaparé par la petite Aïcha lorsque je lui ai demandé d’aller lui demander des nouvelles vu qu’elle était consignée toute la journée ? Enfin, tant que Madame DE ne s’en aperçoit pas, je laisse courir, après tout je me souviens comment j’appréciais ces moments de liberté pendant les grandes vacances quand j’étais gamin !

Nous avons profité de la journée d’hier pour aller nous promener du côté de Trouville et de Deauville. J’aurai préféré parcourir l’arrière-pays mais Madame DE a une conception bien à elle de la villégiature normande : shopping, repos, pas de gamin dans les pattes et un mari/chauffeur/majordome au garde-à-vous !

En parlant de ma femme, il faut absolument que je trouve une idée pour m’affranchir de mon rôle de ronfleur par procuration. Peut-être que notre voisine (celle qui occupe la chambre n°1), un peu étrange au premier chef, pourrait accidentellement en découvrir l’origine et le rendre publique par inadvertence ? Ca me permettrait de m’évader le soir pour aller au bar où j’espère y faire de nouvelles rencontres. Bah, il me reste encore du temps pour parvenir à mes fins.

Ah oui j’oubliais, je vous livre le mot de passe que j’ai choisi pour protéger mon ordinateur : vicelard ! Le nom de jeune fille de mon épouse ! Jamais elle n’imaginera que j’utilise ce nom qu’elle a en horreur. J’en ris encore …


Jeudi 7 juillet, 11 heures

Fin de la représentation

Hier soir, David, le jeune homme qui s’était essayé au cerf-volant sans grands résultats autres que la destruction finale de ce dernier, a toqué discrètement à notre porte hier soir alors que Madame DE ronflaitdormait. Il m’a tendu un petit paquet joliment enrubanné. J’ai aussitôt ouvert le présent et ai découvert un petit livre sur le vol à voile. “Charmante attention” lui ai-je dis. Il m’a rétorqué que c’était bien le moins qu’il pouvait faire suite à l’accident sur la plage. Je l’ai chaudement remercié et ai refermé la porte derrière moi.

Seulement une fois fermée, j’étais du bon côté de la porte ! Côté couloir. J’ai bien vu que David s’était rendu-compte de l’origine du bruit de soufflet de forge que faisais mon épouse ! De plus, à 21 heures, peu de personnes sont en train de dormir. Bingo ! Libéré de mon rôle, et le sourire aux lèvres, j’ai aussitôt emboîté le pas de David qui redescendait au rez-de-chaussée.

Par ailleurs, j’ai bien vu hier en fin d’après-midi que la femme de monsieur Jouffreau, Martine je crois, regardait du côté de mon épouse avec insistance lorsque nous nous sommes croisés. Il n’y a pas eu un mot, juste un long regard. Je me demande ce qu’elles trament toutes les deux. Il faudrait que cette Martine apprenne d’une manière ou d’une autre le nom de jeune fille de Madame DE, ça devrait les rapprocher, mais je redoute la scène de ménage qui s’en suivra immanquablement !


La suite dimanche prochain …

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