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Vendredi 22 juillet, 15 heures 20

Escapade

Aujourd’hui je me suis offert une escapade à Honfleur en célibataire, plus précisement à La Ferme Saint-Siméon que m’avait signalé notre Maître queue. Voilà le menu que j’ai choisi :

(Spécialités de Patrick OGHEARD, Chef de Cuisine)

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Homard façon « Tourville »…

La queue et les pinces rôties

Risotto au jus de homard

Huîtres « noisette » et moules présentées en coquilles

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Turbot, crevettes et légumes nouveaux…

Un tronçon préparé au sautoir

Légumes nouveaux du moment

Jus émulsionné au beurre de crevette

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Agneau de pré-salé dit « Grévin », tomates et pistou…

Morceaux d’agneau de pré-salé préparés au sautoir

Tomates farcies d’une fine ratatouille légèrement crémée

Jus tranché d’un pistou

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Pommes et confiture de lait…

Tarte fine aux pommes

Caramel au Calvados

Glace à la confiture de lait

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Un régal !

Bon, après ces légères agapes, je vais aller faire une petite sieste car ce soir il y a un nouveau concert prévu et je ne voudrais pas le manquer comme la dernière fois …

Samedi 23 juillet, 16 heures 30

Au feu !

Hier soir nous avions donc un concert organisé sous un chapiteau où se produisait …, ah mince j’ai oublié le nom ! Enfin, c’est pas grave, de toute façon je n’ai pas bien suivi le récital. A peine installé, Alexandre n’a eu de cesse de me faire comprendre que ses vacances étaient gâchées, qu’il n’avait plus goût à rien, etc, etc. Une petite idée derrière la tête, je suis alors retourné à l’hôtel pour récupérer mon portable, appeler Max et lui demander si elle ne pouvait pas accueillir Alexandre pendant quelques jours à la Guadeloupe. Elle a gentiment accepté en me demandant de mettre Alexandre dans l’avion à destination de Pointe-à-Pitre et de me rappeler à ce moment pour lui dire l’heure d’arrivée. Je l’ai chaudement remerciée et je suis vite retourné annoncer la bonne nouvelle à Alexandre. Ni une ni deux, il a filé comme une flèche pour préparer son sac avec sur son visage un sourire radieux …

J’ai l’impression que je ne vais pas le revoir de sitôt, et c’est tant mieux. En plus je récupère l’usage exclusif de notre chambre et ce n’est pas pour me déplaire. Pour en revenir au spectacle, je me suis donc retrouvé entre Antoine, le confident d’Alexandre, enfin je crois, et Mme Célestine Crémieux, une charmante vieille dame, avec qui nous avons pu deviser gentiment des enfants. Quand je dis deviser, on hurlait plutôt pour couvrir les bruits stridents qui provenaient de la scène. Pas facile de se faire comprendre avec un vacarme pareil. Surtout qu’à un moment, une sirène c’est mise de la partie, mais j’avais l’impression qu’elle venait de l’extérieur. Je me suis levé pour aller voir, comme beaucoup d’ailleurs, mais Violette nous a enjoint de rester ici en attendant l’arrivée des pompiers ! C’était l’alarme incendie qui hurlait comme cela. Je me suis inquiété d’Alexandre qui devait se trouver dans notre chambre, mais Célestine, qui à l’œil à tout, m’a dit qu’il était déjà revenu et se trouvait au fond.

Nous sommes alors retournés nous asseoir en attendant d’en savoir plus. Sur la scène, la chanteuse avait visiblement un petit coup dans le nez. Elle avait une sorte de baignoire sur la scène et allait régulièrement y puiser un peu de liquide pour le boire. Je suis quasiment sûr que ce n’était pas de l’eau. Enfin ça n’avait pas l’air de diminuer son enthousiasme ! J’ai eu un peu peur qu’elle s’électrocute avec le micro, mais il devait être bien étanche !

En discutant avec Célestine, j’ai fini par apprendre que Michel et sa femme sont au cœur d’un trafic de drogue, je lui ai fait remarqué qu’ils n’avaient vraiment pas la tête de délinquants, mais d’après elle, il ne faut pas se fier aux apparences ! Curieux tout de même. Il faudra que j’en touche deux mots à Antoine qui à l’air de bien s’entendre avec Michel, seulement ce soir là, il avait l’air plutôt obnubilé par Angèle. Si j’étais ma femme, je n’aurai pas hésité à lui raconter nos aventures de la veille sur la plage, mais je suis plutôt fair-play, alors je n’ai rien dit …

Juste après le petit déjeuner (encore possible à 11 heures ce matin, Joe avait heureusement prévu un réveil tardif des occupants de l’hôtel), nous sommes partis à Paris avec Alexandre. J’avais pu consulter rapidement les horaires des vols sur internet et j’avais trouvé une place en classe économique pour lui. Il était ravi. En ce moment, il est à l’aéroport en attendant son vol et m’a promis de m’appeler une fois arrivé. Bon allez, je referme les volets de la maison et je retourne à Houlgate, c’est que je n’ai pas fini mes vacances moi …

Lundi 25 juillet, 13 heures 30

Analyste

Un week-end plutôt tranquille où j’ai pu mettre à profit ma pseudo-liberté (Alexandre est enfin arrivé, crevé mais heureux à Pointe-à-Pitre) pour me balader dans la région. Je suis passé par Honfleur, Les Petites Dalles, puis après direction l’arrière pays. J’ai retrouvé l’endroit où j’allais il y a 30 ans avec mon grand-père chercher sa ration de calva comme il disait : la maison Boulard à Coquainvilliers. Eh bien rien n’a changé, toujours les mêmes bâtiments, les mêmes caves, et ces odeurs !!! Du coup j’ai acheté une caisse de Calvados (hors d’âge) en prévision de mon retour à Paris la semaine prochaine.*

J’ai fait connaissance hier avec une certaine Paula, une analyste informatique si mes souvenirs sont bons. Je ne savais pas que les ordinateurs aussi en avaient besoin ! En parlant de psy, je crois que le mien sera enchanté de tout ce qui m’est arrivé pendant ce séjour, il y a du grain à moudre, des rêves à décortiquer, des décisions à commenter, etc. Dommage que je n’ai pas son adresse e-mail, j’aurais pu lui envoyer l’adresse de mon site. Ceci-dit, vu comme il est pingre, il aurait été capable de me facturer le temps passé à le lire !

J’ai un peu laissé de côté mes cerf-volants, de toute façon avec le temps qu’il fait en ce moment, ce n’est pas très agréable. Violette m’a signalé qu’il y avait un club de vol à voile à Houlgate et je m’y suis rendu pour voir s’il était possible de faire un essai, en duo bien sûr, je ne sais pas piloter ce genre d’engins malgré mes compétences lucanophiles. Nous avons discuté un moment avec le responsable et avons convenus un rendez-vous pour demain après-midi. Je vais proposer à Violette de m’y accompagner, cela la changera un peu du remue-ménage de la semaine passée. D’ailleurs, je vais de ce pas lui poser la question …

* Attention l’abus d’alcool peut nuire à votre santé. Consommez avec modération.

Mardi 26 juillet, midi et demi

Changement de programme

J’avais prévu d’emmener Violette cet après-midi pour un baptême de vol à voile, mais elle m’a annoncé, au moment où je le lui proposait hier midi, qu’un anniversaire un peu particulier était organisé pour David hier soir et aujourd’hui. Nous avons donc vu arriver hier soir à l’hôtel un car remplit de ses amis et connaissances pour participer à un buffet gastronomique suivi d’une petite fête. Les festivités devant continuer aujourd’hui, il y a un pique-nique géant organisé sur la plage, Violette m’a proposé de remettre l’expérience aérienne à plus tard. Elle m’a seulement demandé de garder l’information pour moi, et de ne surtout pas en dévoiler la teneur à David.

Le buffet, hier soir, était somptueux ! A l’image de notre Docteur es fourneaux. Un régal des sens ! C’est incroyable ce que cette femme peut composer avec les produits de nos régions. La fête qui a suivie était, comment dire, toujours aussi décalée que les précédentes, mais à mon avis, c’est délibéré, certainement pour donner un petit cachet particulier à cet hôtel. Je me demande tout de même si ça sera toujours bien apprécié ! Surtout les choix musicaux très, comment dire, surprenants de nos hôtesses. Ceci dit, je n’ai pas un goût très sûr pour toutes ces choses du domaine des arts.

Bon, il faut que je me dépêche de descendre à la plage ou il ne va plus rien rester à manger, c’est qu’ils sont gloutons les amis de David, j’ai bien vu hier soir la vitesse à laquelle ils se sont précipités sur le buffet … et sur David ! Tiens je vais en profiter pour essayer ces Rollers que mes collègues de bureau m’ont offerts à mon anniversaire, d’ailleurs je me demande si c’était un cadeau sincère ou une blague. Enfin, je vais m’efforcer de ne pas avoir l’air ridicule et pourquoi pas, en remontrer à certains. Ça ne doit pas être très différent du patin à glace tout de même ! Et j’étais plutôt à l’aise sur les lames quand j’étais gamin. Haut les cœurs mon gaillard, le chemin est long …

Mercredi 27 juillet, 13 heures 20

Rien de cassé !

Finalement je n’ai rien. Je suis vraiment touché par votre sollicitude ! Pour tout dire, j’ai eu très peur. J’avais donc décidé de chausser mes rollers hier midi pour descendre à la plage où était organisé le pique-nique géant pour David. Je m’engage avec difficulté dans le chemin gravillonné qui sort de l’hôtel et une fois arrivé à la route, je me lance. Elle est légèrement en descente au départ donc ça été facile. Après, j’ai beaucoup moins rigolé parce qu’en voiture on ne fait pas attention, mais en rollers on voit tout de suite de quoi il retourne, une pente à, allez, au moins 10% si ce n’est plus ! Et puis moi confiant, je n’avais pas lu la notice, je me disais C’est comme le patin à glace, c’est aussi facile., eh bien non, ça ne freine pas du tout de la même manière ! Et puis vous en connaissez beaucoup, vous, des patinoires en pente ? Résultat, je n’avais pas fait 300 mètres que j’embrassais assez douloureusement le mur qui longeait le virage.

Quelques temps après, je ne sais pas combien vu que je suis resté sonné un bon moment, j’ai vu s’arrêter une voiture et un charmant jeune homme venir s’enquérir de ma santé. Je lui ai brièvement raconté mes déboires et il a aussitôt proposé de me ramener à l’hôtel. D’ailleurs c’est là qu’il se rendait pour l’anniversaire de David ! Il m’a expliqué que le pique-nique avait été transformé en buffet dans la véranda vu la météo menaçante de ce matin et qu’il avait dû échanger son dirigeable par cette vieille guimbarde trouée. Tout compte fait, j’aurai évité un aller-retour à la plage !

Une fois arrivé à l’hôtel, nous nous sommes dirigés, Bruno et moi-même (j’ai appris par la suite qu’il était le compagnon de David), en direction du buffet. A peine avais-je passé la porte que Violette et Charlène, alors en grande discussion, et voyant mon état (j’avais quelques déchirures sur mon pantalon, et quelques plaies plutôt vilaines sur les bras et le visage) m’ont proposé d’aller soigner tout cela. Deux femmes à mes petits soins, et pour moi tout seul, le bonheur vous dis-je ! Et c’est donc copieusement bandé que j’ai fait ma deuxième entrée dans la véranda, entouré par mes deux infirmières ravies.

Je peux aujourd’hui vous dire que, instinct maternel des femmes aidant, je suis resté très bien entouré pendant le buffet et que finalement être diminué peut offrir des perspectives très agréables. Je vais rester muet sur la suite de la journée et de la nuit pour ne pas choquer mes plus jeunes lecteurs, mais sachez toutefois que le petit-déjeuner pris exceptionnellement dans ma chambre ce matin, était très animé !

PS: J’ai eu droit aux excuses gênées de David ce matin à propos de l’altercation qu’il avait eu avec Michaël hier soir et où, avec l’aide d’Ève Migneron, nous nous étions interposés. Je les ai bien sûr acceptées sans toutefois bien saisir les tenants et les aboutissants de leurs histoires. Ça à l’air très compliqué et il faut dire que ses explications étaient légèrement confuses.

Jeudi 28 juillet, 20 heures 45

Champagne !

Ce soir j’offre le champagne à tout le monde. Pourquoi ? Parce que Madame DE ne m’a pas oublié comme je l’espérais. Bien au contraire ! Elle m’a fait connaître, par son avocat, son intention de divorcer dans les plus brefs délais ! Alors champagne ! Visiblement tout le monde à l’air ravi pour moi, sauf peut-être Martine, la femme de Michel, qui a l’air plutôt ennuyée.

Demain, dans la matinée, je repars de l’hôtel, mes vacances sont terminées … en fait non … elles commencent ! Je me sens comme un adolescent qui a pour la première fois la permission de passer la nuit dehors, excité et déboussolé à la fois.

Ah oui, il ne faut pas que j’oublie de laisser le petit cerf-volant que j’ai construit pour Aïcha à Violette. J’ai emprunté un appareil photo numérique et j’ai enfin réussi à transférer la photo sur mon ordinateur, ce qui me permet de vous le présenter :

Le plus difficile a été de découper l’image autour du cerf-volant, c’était la première fois que je faisais cela et ça m’a pris pas mal de temps. J’espère que cela lui fera plaisir et qu’elle aura l’occasion de l’essayer lorsqu’elle reviendra à l’hôtel.

Curieuses vacances tout de même, je suis arrivé en famille et je repars seul, j’ai rencontré des personnages fantastiques ou illustres, parfois les deux, j’ai vécu des événements étranges, j’ai eu aussi un peu peur. Il y aurait, j’en suis sûr, de quoi en faire un thriller, avec tous les rebondissements que nous avons connus. Des drames, des petits et grands bonheurs, même un décès …

… et vous savez quoi ? J’ai déjà réservé pour l’année prochaine et d’ici là je pars construire ma nouvelle vie !

Voilà qui clos ma contribution à cette aventure.