Je me suis pris au jeu proposé par StellaMaris sur son blog. Il s'agit de retrouver une contrainte d'écriture utilisée pour écrire un texte. Le premier texte disait ceci :
Suis-je donc un si mauvais joueur ? Seulement le deuxième en partant de la fin, m’a-t-on dit. Même si, dans les troisièmes mi-temps, comme disent les rugbymen, je ne fais pas figure de leader, je ne décroche pas – pas encore – le prix Citron ! Pourtant, dès que j’essaie de m’approcher de nos adversaire pour déjouer leurs pièges, c’est comme si les quatre boules de cuir chantées par Nougaro entraient dans la lumière et frappaient sur mon crâne. Je déraille et brusquement je vois s’incarner devant mes yeux un Cosaque, un grizzli, bientôt ce sera un éléphant rose. Si c’est pour devenir fou, c’est bien trouvé. Cette manche me semble pourtant facile et j’ai un peu d’inspiration. Mais je me demande si je ne devrais pas plutôt aller au bar, jouer au huit-et-demi avec les copains. Ce n’est pas très neuf, comme jeu, mais au moins c’est simple. Ca permet de discuter de la pluie et du beau temps. On pique la télécommande derrière le bar et on zappe sur la télé, histoire d’écouter de la musique. Moi, j’adore Douze semaines et demi, c’est mon feuilleton préféré. Mais c’est à midi et il est très exactement minuit : il va me falloir encore un peu de patience !
Je vous le remet avec ce que j'avais trouvé à l'époque :
Suis-je donc un si mauvais joueur ? Seulement le deuxième en partant de la fin, m’a-t-on dit. Même si, dans les troisièmes mi-temps, comme disent les rugbymen, je ne fais pas figure de leader, je ne décroche pas – pas encore – le prix Citron ! Pourtant, dès que j’essaie de m’approcher de nos adversaire pour déjouer leurs pièges, c’est comme si les quatre boules de cuir chantées par Nougaro entraient dans la lumière et frappaient sur mon crâne. Je déraille et brusquement je vois s’incarner devant mes yeux un Cosaque, un grizzli, bientôt ce sera un éléphant rose. Si c’est pour devenir fou, c’est bien trouvé. Cette manche me semble pourtant facile et j’ai un peu d’inspiration. Mais je me demande si je ne devrais pas plutôt aller au bar, jouer au huit-et-demi avec les copains. Ce n’est pas très neuf, comme jeu, mais au moins c’est simple. Ca permet de discuter de la pluie et du beau temps. On pique la télécommande derrière le bar et on zappe sur la télé, histoire d’écouter de la musique. Moi, j’adore Douze semaines et demi, c’est mon feuilleton préféré. Mais c’est à midi et il est très exactement minuit : il va me falloir encore un peu de patience !
Vous voyez ?
Le texte suivant était celui-là :
Ne vous a-t-on pas raconté que l’autre jour, j’ai croisé place Colette le chevalier de Rostand ? Forçons le destin, me dit-je, allons vers lui. Point n’est besoin d’avoir été présentés pour se saluer en passant. Notre passion est commune, nous pourrions nous entendre… Talent et intelligence se conjuguent chez cet homme, il ne peut être que passionnant.
Nous commençâmes la discussion mollement, sur la pluie et le beau temps. Ne trouvez-vous pas cette place charmante, lui dis-je poliment. « Ferions mieux d’aller boire un café, fait froid », me lança-t-il abruptement. Rien que d’entendre sa voix célèbre, j’en défaillais quasiment. Avec vous, mais quel plaisir, lui sussurai-je. « Grâce au ciel, il peut rien m’arriver de pire » me rembarra-t-il rudement. Jamais je n’aurais imaginé qu’il était à ce point timide. Un homme si célèbre, si universel ! « Lourdaud » l’insultai-je in petto, tremblant cependant qu’il ne remarque et ne s’offusque de mon étonnement. « Quoiqu’il fasse froid, on peut pas dire que c’est pas un temps d’saison », compléta-t-il doctement. « Fasse le ciel que je puisse l’entraîner vers des propos plus intéressants », priai-je un instant en moi-même, désarçonné par l’individu bourru qui se dessinait maintenant sous mes yeux. « Ne pourrait-on pas plutôt aller boire un verre au bar du théâtre Français », lui proposai-je, conciliant. Saurait-il apprécier un tel lieu, finalement ? Passer un moment en sa compagnie mérite tous les sacrifices, pensais-je tout bonnement. Pour aimer le théâtre, je n’en suis pas moins gentilhomme. Galant en toutes circonstance, même imprudemment.
Je le recite en mettant en emphase ce que j'avais repéré :
Ne vous a-t-on pas raconté que l’autre jour, j’ai croisé place Colette le chevalier de Rostand ? Forçons le destin, me dit-je, allons vers lui. Point n’est besoin d’avoir été présentés pour se saluer en passant. Notre passion est commune, nous pourrions nous entendre… Talent et intelligence se conjuguent chez cet homme, il ne peut être que passionnant.
Nous commençâmes la discussion mollement, sur la pluie et le beau temps. Ne trouvez-vous pas cette place charmante, lui dis-je poliment. « Ferions mieux d’aller boire un café, fait froid », me lança-t-il abruptement. Rien que d’entendre sa voix célèbre, j’en défaillais quasiment. Avec vous, mais quel plaisir, lui sussurai-je. « Grâce au ciel, il peut rien m’arriver de pire » me rembarra-t-il rudement. Jamais je n’aurais imaginé qu’il était à ce point timide. Un homme si célèbre, si universel ! « Lourdaud » l’insultai-je in petto, tremblant cependant qu’il ne remarque et ne s’offusque de mon étonnement. « Quoiqu’il fasse froid, on peut pas dire que c’est pas un temps d’saison », compléta-t-il doctement. « Fasse le ciel que je puisse l’entraîner vers des propos plus intéressants », priai-je un instant en moi-même, désarçonné par l’individu bourru qui se dessinait maintenant sous mes yeux. « Ne pourrait-on pas plutôt aller boire un verre au bar du théâtre Français », lui proposai-je, conciliant. Saurait-il apprécier un tel lieu, finalement ? Passer un moment en sa compagnie mérite tous les sacrifices, pensais-je tout bonnement. Pour aimer le théâtre, je n’en suis pas moins gentilhomme. Galant en toutes circonstance, même imprudemment.
Celui-là m'avait donné un peu de fil à retordre je l'avoue, j'étais en premier parti à compter les mots, vérifier les rimes, … !
Par contre le troisième texte me laisse perplexe ! Le voici :
Je suis allé récemment dans un endroit merveilleux où tous les amoureux de la nature devraient se rendre un moment donné de leur vie. C’est une île déserte dont les rives intactes ne subissent aucun affront hormis celui d’une eau bleue et câline. Un vent délicat balaie ici et là ce miroir. Les oiseaux chantonnent à la cime des arbres. Ils fêtent la beauté éternelle du lieu et son enchantement saisissant. Comment visiter cet étonnant endroit ? En buvant de la camomille bleue le soir avant de se coucher. C’est-à-dire ? Oui lecteur assidu et néanmoins curieux ! De la camomille bleue ! C’est une fleur issue de cette île et dont le but est de rendre heureux. C’est loin d’être un de ces additifs artificiels dont les effets sont néfastes voire nuisibles. Ce sont de modestes herbes trouvées au bord des chemins. En décoction dans la cuisine il n’est rien de meilleur. Elles entraînent un sommeil heureux et débarrassé de tous les soucis du moment. On rêve alors sans contrainte et sans heurt de moments merveilleux et charmants. Au matin parfaitement relaxés on se lève et la vie tient enfin ses serments.
1 De Sou. -
Il y a de quoi rester perplexe effectivement. Une sacré gymnastique de l'esprit. As-tu une piste ?
2 De Franck -
Non pas vraiment. Là ce n'est plus une construction particulière mais une règle d'écriture qui a été suivie, j'en ai l'intuition, mais rien de concluant encore.
3 De obni -
ça ressemble bougrement aux jeux que nous avons faits sur Ping Pong
4 De TiBen -
Oula, effectivement, c'est du costaud.. je n'ai pas le temps de m'y plonger, mais ce genre de jeu aurait sa place sur mon site. Je songerais à envoyer des invitations à tout ce petit monde amoureux des lettres dès que j'aurai fini mon thème !
5 De Droop -
Oui Stella et Colin Vian ne font qu'un je crois puisqu'il republie texto un de ses textes du ping pong ! Donc on sait où trouver les solutions ! ;-)
6 De Franck -
Oui mais non, à moins de soudoyer Mme la Fée, car les contraintes n'ont pas toutes été publiées et d'après ce que j'ai vu, le texte de Colin Vian (aka Stella ?) n'était pas valide vis à vis de la contrainte. Donc c'est autre chose, mais quoi ?
7 De Vroumette -
ah ah si tu avais participé au ping pong de koz, tu maitriserai les contraintes ardues (gniark, gniark, gniark).
Demande à Brol, il pourra peut-être te filer un coup de main.
8 De Dracula Stoker -
Je confirme les propos de Daphnis Longus.
9 De dda -
Ne serait-ce pas une histoire de singulier et de pluriel. Je m'explique (enfin, j'essaie ;-)) Il y a des phrases qui commencent avec des mots ou verbes au singulier et qui finissent au pluriel. Et d'autres, c'est l'inverse. exemple : en italique = singulier et en gras = pluriel.
Je suis allé récemment dans un endroit merveilleux où tous les amoureux de la nature devraient se rendre un moment donné de leur vie. C’est une île déserte dont les rives intactes ne subissent aucun affront hormis celui d’une eau bleue et câline. Un vent délicat balaie ici et là ce miroir. Les oiseaux chantonnent à la cime des arbres. Ils fêtent la beauté éternelle du lieu et son enchantement saisissant. Comment visiter cet étonnant endroit ? En buvant de la camomille bleue le soir avant de se coucher. C’est-à-dire ? Oui lecteur assidu et néanmoins curieux ! De la camomille bleue ! C’est une fleur issue de cette île et dont le but est de rendre heureux. C’est loin d’être un de ces additifs artificiels dont les effets sont néfastes voire nuisibles. Ce sont de modestes herbes trouvées au bord des chemins. En décoction dans la cuisine il n’est rien de meilleur. Elles entraînent un sommeil heureux et débarrassé de tous les soucis du moment. On rêve alors sans contrainte et sans heurt on se lève et la vie de moments merveilleux et charmants. Au matin parfaitement relaxés tient enfin ses serments.
Je note aussi l'absence totale de virgule. Cà se trouve, j'ai un peu trop abusé de la camomille bleue, moi aussi. Tiens, pour la peine, je vais me faire un tilleul. Si tu trouves, Franck, tu nous diras ???
10 De akynou/racontars -
J'ai abandonné toute vélléïté de trouver et ça m'a même réjouie de ne pas avoir participé au ping pong alors que jusque là, je le regrettais. S'amuser à écrire des texte comme dans le diptyque ou dis mois dix mots (deux jeux en cours), j'aime bien. Mais faire des exercice de haut vol, là, ça me donne limite l'impression de me retrouver à la fac.
cela dit, j'applaudis sans réserve la façon dont tu as réglé le 2.
11 De Kozlika -
Oh oui, soudoyez-moi ;-)
>dda : spa ça
Peut-être pouvez vous vous aider des autres textes de l'équipe C sur la même phase de jeu (manche 1, semaine ping) ?
(et je me rends compte qu'en effet je n'avais pas publié sur le blog a posteriori quelle était la contrainte du groupe, cela n'a été fait que sur le forum).
12 De Franck -
Et donc il y a tout sur le forum qui est encore en ligne ? Alors pourquoi te soudoyer ?
Toute l'équipe avait la même contrainte ? Je pensais que seule la consigne était commune. Pfff j'ai encore rien compris à ce jeu moi !
13 De akynou/racontars -
Ça, c'est tout le talent de Kozlika, après le jeu, y a le jeu ;-)
14 De Stella -
Eh bien, je ne savais pas que mes divagations bloguesques avaient suscité tant d'échanges... Oui, je suis bien Colin Vian et les trois textes sélectionnés ci-dessus sont mes participations au Ping Pong. J'ai révisé le troisième texte, qui n'était pas conforme, dans sa première version mise en ligne dans le Ping Pong, aux contraintes éditées alors par LaPeste... Je crois que cette fois-ci, il n'y a plus d'erreurs... Donc je reprends : la contrainte est de ne pas utiliser de lettre dont le jambage descend sous la ligne (imaginaire) de l'écriture. Mais je n'ai même plus besoin de le préciser, vous avez abominablement trichouillé en allant voir le (génialissime) Ping Pong ! Ah, qu'importe, je dois dire que je me suis bien amusée avec consignes et contraintes. Ravie d'avoir pu vous distraire, trinquons ensemble à la camomille bleue !
Au passage : vous avez l'air d'avoir bien rigolé lors du dernier Paris Carnet. Si j'étais moins timide, je viendrais...
Poka, do skorovo !
15 De Franck -
J'ai bien été voir le forum et le blog du Ping-pong, et ça à la faveur d'une recherche Google sur le terme
mais j'en suis revenu bien vite lorsque j'ai vu que ce texte ne validait pas la contrainte. D'autre part, j'ai longtemps hésité avant de proposer cette histoire de jambage car un mot de la dernière phrase l'invalide ( ). Je serai ravi de vous rencontrer au prochain Paris-Carnet !16 De Dracula Stoker -
Ah ! Cette fameuse contrainte de l'absence de jambage descendant ! Je m'y suis fait avoir également… pourtant j'avais lu et relu… mon texte ! ;-)