Encore ce matin, il va falloir monter pour aller le chercher. Encore ce matin la montée sera dangereuse. Encore ce matin j'arriverai fatigué. Et puis que vais-je trouver en route ? Un congénère qui m'aura doublé ? Un petit qui n'aura pas encore chuté ? Le vent qui fait parfois frissonner, ou la pluie qui fait glisser.
Il faudra du temps pour arriver là haut. Mouvement après mouvement, sans se précipiter, en assurant correctement ses prises, celles du bas surtout. Elles sont importantes celles du bas, elles supportent le poids du corps, elles permettent de soulager celles du haut et d'avancer. Petit à petit le bas devient plus petit, le haut devient moins haut. Petit à petit le tronc devient plus petit, les branches deviennent plus petites. Petit à petit la pénombre disparait. Tout change doucement. Tout s'éclaire tranquillement. Ne pas se précipiter, ne pas se dépêcher. La fin est proche.
Voilà. Je suis arrivé et je vais pouvoir m'abreuver et me restaurer. Elles sont beaucoup. Elles sont tout autour. Elles sont agitées, elles sont énervées. Et je suis équipé et habitué. Alors il n'y a pas d'embarras, pas d'hésitation. Je plonge enfin vers le trésor. Le miel doré !
Carnet d'ours, 1er décembre 2006
Ceci est ma participation au Dyptique 3.2 d'Akynou.
1 De Akynou -
Voilà qui devrait plaire à Moukmouk, une suite à ta photo d'une précédente session ? ;-)
2 De Franck -
Tu sais qu'il m'a fallu un moment avant de comprendre ta dernière remarque ! Evidemment, l'ours. Mais est-ce le même ? Peut-être après tout.
3 De dda -
Joli texte qui illustre bien cette belle photo. J'aime beaucoup. C'était du milles-fleurs ? Merci Franck. ;-)