Depuis quelques jours, sur une initiative de Kozlika, plusieurs blogueurs ont décidé de publier en commun des billets relatant des épisodes marquants de leurs histoires personnelles, année après année, depuis leurs naissances. J'ai eu envie d'y participer et tout naturellement j'ai commencé à réfléchir à ce que je pourrais raconter. Et bien à ce jour je n'en ai encore pas la moindre idée et pour plusieurs raisons.
La première est que ce blog que vous êtes en train de lire l'est également par des gens proches et que la publication de parties de mon histoire revient parfois (si ce n'est plus) à en publier une partie des leurs et ça je ne suis pas sûr d'avoir leurs consentements. Je lisais récemment un commentaire de LeChieur sur un billet de Xave qui disait entre autre ceci (et que je trouvais très juste) :
... Quant à la frontière de l'impudeur, t'inquiète pas, elle te barrera le chemin toute seule comme une grande, si d'aventure tu t'en approchais d'un peu trop près. ...
C'est vrai, à condition bien sûr de tenir compte de la barrière de ceux qu'on implique dans son écriture et ça devient beaucoup moins évident. Quelles seront leurs réactions a postériori — parce qu'il est hors de question que je leur demande la permission avant de le faire ? Comment savoir ce qu'il sont prêt à voir déballer publiquement ? Quand à parler (ou à faire parler) ceux qui ne sont plus ? J'ai des scrupules à le faire car ce que j'écrirais alors ne pourrait être contredit, critiqué ou approuvé.
La deuxième raison est plus personnelle et tient à ma mémoire, ou plutôt à mon absence de mémoire. Mon passé est quasiment absent, à part quelques flashs, par ci par là. Je n'ai en tête que quelques instantanés très fugaces. Mais surement pas assez pour en ressortir un par an. D'ailleurs je suis admiratif de ceux qui arrivent à parler de leur prime enfance, probablement parce que leur histoire leur a été racontée par leurs parents. Où sont passées mes vingt premières années ? Je n'ai pas non plus la mémoire des dates et la mémoire des noms, ce qui est souvent embarrassant et paradoxalement je suis capable de réciter quasiment mot pour mot une conversation tenue avec quelqu'un il y a quelques années !
La troisième et dernière raison concerne les années plus récentes, pour lesquelles je ne suis pas sûr de vouloir en retracer les évènements douloureux qui les ont marqué. Pas encore et peut-être pas sur ce blog, je n'ai pas encore décidé.
Je prendrai peut-être le chemin en route, un jour !
1 De Otir -
Tu interpelles ! Normal, c'est le but des blogues, après tout, aussi, non ? Et de me sentir interpelée, à plusieurs titres, aussi, notamment puisque j'ai décidé de me lancer dans l'aventure de ce pot-pourri d'histoires sur un chemin.
Toutefois, j'ai, de mon côté, en prenant la décision, la sensation très forte qu'il s'agit à la fois d'un exercice d'écriture, avec comme thème support les années de nos histoires, plus que nos histoires elles-mêmes.
Je retiens tout à fait ton scrupule, sur les sentiments ressentis éventuellement par les protagonistes qui liraient (je me suis posé la question de la réaction de mes parents qui lisent mon blogue, et de ma réaction à leurs réactions, j'ai une peur terrible de leur faire de la peine, et à chaque tournant j'ai un moment où j'ai eu besoin de leur en vouloir, comment on écrit cela ? )
Et puis en entamant le périple, j'ai l'impression que c'est autre chose qui va surgir, et justement, cela me motive pour surmonter cette peur, qui ne tient qu'à une histoire de regards, celui porté sur mes propres réécriture de mon histoire.
2 De Franck -
Il va falloir que j'essaye d'écrire un premier billet pour le confronter ensuite à ce qui est déjà publié. J'ai tout de même le sentiment, en suivant les billets publiés ces derniers temps, qu'ils sont tous très personnels (ou peu s'en faut).
3 De Otir -
J'ai été frappée, également, même si ce n'était pas mon idée au départ (mais j'ai publié avant les premières salves). Maintenant, à savoir comment cela va se dérouler sur la durée.
4 De yo -
La mémoire et ses mécanismes, un grand mystère... Depuis que je suis "adulte" (càd quitté le giron familiale), J'ai beaucoup de la difficulté à voir le temps passer. Hormis les naissances de mes enfants, j'ai l'impression que tout le reste date de l'année dernière (et pourtant quand je calcule cela fait bien 11 ans)
Personnellement, je ne crois pas que je me prêterai à l'exercice. Mais si tu franchis le cap, c'est avec beaucoup de plaisir que je te lirai.
5 De Franck -
J'ai eu une idée ce matin (si si ça m'arrive … parfois). Peut-être qu'il faudrait que j'écrive deux billets par année, un intitulé Côté pile et un Côté face avec ma perception des évènements survenus cette année là. Du coup ça peut rester beaucoup moins personnel, en tout cas en ce qui concerne ma vie privée. À tester …