J'étais en moto dans Paris, à la recherche d'un magasin pour acheter un casque. Je sentais le vent dans mes cheveux et je me faisais tout petit sur la selle en espérant ne pas me faire siffler par un policier au coin d'une rue. Vite, faire vite pour trouver un magasin. Les platanes défilaient le long des quais de la seine où je me trouvais. Où trouver un magasin dans ce quartier ? Je n'en avais pas la moindre idée et je parcourait les rues au petit bonheur la chance en espérant un miracle. Je suis essoufflé.
Je passe devant l'entrée d'un tunnel, je m'arrête. Les gens autour parlent, crient et courent. Il y a une voiture arrêtée, en travers, en bas, dans la pénombre du souterrain. La voiture est blanche. Le bras que l'on distingue sur le sol, coupé par la frontière entre le soleil du haut et la noirceur du bas, est blanc. On parle d'un cadavre, d'une femme morte au milieu de la route. Les policiers arrivent. Je suis effrayé.
Je suis toujours à la recherche d'un casque et maintenant sur le chemin qui doit m'amener au travail. Je n'ai pas mon GPS avec moi, je suis perdu. Je pose la moto sur sa béquille, en descend et commence à marcher. J'avise un espace entre deux immeubles et m'y enfonce d'un pas pressé. L'interstice entre les murs est étroit puis débouche sur le bord d'un bassin comme s'il remplissait la cour d'un immeuble. Des planches posées les sur les autres dessinent un pont branlant jusqu'à l'autre côté. J'ai l'impression qu'elles sont posées sur des piles de parpaing et pourtant j'ai l'impression que le fond de l'eau est insondable. Je suis envoûté.
Je commence à marcher, doucement, pour ne pas tomber dans cette eau verdâtre qui empêche de voir le fond. Il fait encore beau et chaud, la lumière est violente. J'avance encore et je me rend compte que c'est un cul-de-sac. Cela ne mène nulle part. Je fais alors demi-tour et me retrouve face à trois policiers en ronde, eux aussi sur les planches de bois. Nous sommes trop lourds. Les planches s'enfoncent et finalement cèdent sous notre poids, nous voilà dans l'eau. Le caméscope que j'avais dans la poche — j'étais pourtant persuadé d'avoir pris mon appareil photo — est certainement foutu ! Je suis désespéré.
…
Et le réveil a sonné.
1 De Romuald -
Bon. Et moi qui me disais que ce lundi matin commençait mal...
2 De Franck -
C'était un rêve que j'avais fait avant l'été et qui m'avait particulièrement marqué, moi qui d'habitude ne m'en souviens jamais.
Sinon ? Ça va !
3 De KaG -
C'était pas en aout il y a une dizaine d'années, vers le tunnel du Pont de l'Alma par hasard ? :P
4 De Franck -
Non, je viens de vérifier, je ne suis jamais à Paris au mois d'août !
Et puis la voiture n'était pas blanche d'abord !
5 De Romuald -
Ben oui ça va. Et toi ? Ça a l'air non ? :)
6 De gilda -
Le peu de rêves dont je me souviens fonctionne souvent ainsi en ce que j'appelle "rêves de synthèse", un brin d'actualité ou d'info captée recyclés, un problème très concret de la vraie vie (par exemple un camescope tombé en panne) resservi avec une explication onirique, et puis une logique implacable (on est trop lourds, les planches craquent) mais seulement à l'intérieur d'une séquence donnée (le passage des unes aux autres peut être très extraordinaire et d'une parfaite absurdité). Qu'est-ce qu'on bosse en dormant !
7 De Franck -
Pout tout dire, lorsque je me suis réveillé ce matin là, je me souviens m'être dit :
.Une sorte de transition douce entre le rêve et le réveil.