Le bonheur vient-il de ces deux mots : la bonne heure ? Cela voudrait-il dire qu'il vient toujours à la bonne heure ? Le bonheur est-il ponctuel ? Vingt-huit années se sont écoulées depuis ce jour où nous sommes partis pour nous reconstruire et pour construire d'autres vies. Je garderai toujours en mémoire cette rencontre particulière avec les pourpres, ceux qui m'ont aiguillé sans le savoir bien que j'ai encore des doutes à ce sujet. Le bonheur n'est pas ponctuel, il est. Simplement aujourd'hui. C'est peut-être la leçon qu'ils ont voulu nous donner.
La bonne heure, celle des montres et des réveils que nous vendons avec mon élue, depuis que nous avons ouvert cette petite boutique qui nous fait vivre simplement. La bonne heure, les bonnes heures, celles où Anne et Samantha sont nées, elles qui ont redonné du volume à ma préférée. Elles qui lui ont redonné le rouge au joues, la lumière dans les yeux, de l'énergie. Elles ont deux ans d'écart, elles sont jumelles de cœur.
Elles ont grandi, nous les avons guidées aussi bien que nous croyions possible. Elles sont parties pour construire comme nous leur avons appris. Elles sont loin, loin de nous, loin l'une de l'autre, mais je les sais proches, au moins par la pensée et bien sûr par les mots qu'on écrits ici ou là-bas. Il y a bien sûr des colères, celles qui ne peuvent exister qu'entre gens qui se comprennent. Elles sont dures mais jamais elles ne lézardent l'essentiel. Elles s'aiment.
Voilà la route que j'ai suivie depuis le premier jour du coffre, depuis que je suis sorti de mon quotidien. Il y a bien des choses qui ne seront pas crues. Il y a bien des gens qui me traiteraient de fou ou de dément s'ils venaient à lire ce que je viens de vous livrer. Je laisse ces mots comme un testament, écrit de mon vivant, écrit pendant mon bonheur, écrit pour mes enfants.
Ah oui, une dernière chose, le coffre pourpre est revenu il y a douze ans. C'est très pratique. Vous y mettez n'importe quoi, six heures plus tard il est de nouveau prêt à l'emploi ! J'ai envie d'aller le cacher chez mon voisin, lui qui est si déprimé, il doit en avoir besoin …
Ce billet est ma participation au jeu du sablier d'automne de Kozlika et Samantdi.
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1 De Marie-Aude -
Très jolie fin !
2 De Franck -
Mais ce n'est pas une fin ;-)
3 De samantdi -
Très jolie fin, et très jolis prénoms pour les filles du héros ! :-)
(Le coffre pourpre me fait penser au coffre de Peau d'Ane : dans ce coffre voyageaient mystérieusement sous terre, par effet de magie, les belles robes couleur de lune, couleur de jour de la malheureuse Peau d'Ane... il y a donc un fond de vérité dans ton histoire car les contes sont plus vrais que bien des faits-divers)
4 De Kozlika -
Alors ça y est, ça n'est plus secret, je peux t'appeler papa ? :-D
Ah oui, tu as raison, Samantdi, Peau d'Ane bien sûr ! Il y a cette même forme d'envoûtement dans le récit aussi.
5 De Otir -
Franck, pour moi, tu as fait archi fort avec les pourpres ! La cohésion du récit a été époustouflante, en plus de la poésie magique et tendre que tu mets toujours dans tes textes et tes photos.
6 De Agaagla -
à la bonne heure, la belle histoire que voilà ! Chapeau Franck pour ces pourpres... et belle manière de remercier celles qui en sont à l'origine que d'en faire la fin !
7 De lipki -
Ah ! non ! c'est un peu court, jeune homme ! On pouvait dire... Oh! Dieu!... bien des choses en somme.
Et je compte sur toi pour continuer, et réécrire cette histoire, je suis pas éditeur, mais collectionneur d'histoire, et je serais sans aucun doute un des premiers acheteur.
(Sauf si tu le distribue sous licence libre :)
8 De Lomalarch -
Bien du plaisir en vérité que ces pourpres, dans leur écrin émeraude, nous auront prodigué au long de la semaine.
C’est quand l’épisode deux ? :)
9 De Franck -
Merci à tous, merci d'avoir lu et apprécié ma petite histoire.
L'épisode 2, pourquoi pas ? Si seulement je pouvais en vivre, j'en ferai 200 !
10 De [SiMON] -
Eh ben. J'ai dévoré cette petite histoire, jolie plume. J'attends une éventuelle suite avec impatience :-) .
11 De Franck -
J'y songe, j'y songe …
12 De Nath -
Bravo d'avoir réussi à tenir le fil de d'une histoire très agréable à lire ! Cela donne envie que tu la développes... mais pas trop... juste assez pour nourrir notre soif de poésie, sans étouffer notre imaginaire.
13 De Franck -
Je crois en effet que cette histoire supporterai le format nouvelle. D'ailleurs c'est une de mes interrogations du moment, la longueur idéale d'une histoire ;-)