L'épée

J'ai une tête comme une passoire. Mes espérances fuient par les petits trous sans que je puisse les arrêter. Je suis en train de me vider. Pourtant j'avais soigneusement amassé depuis trois ans, pendant qu'il grandissait, de quoi beaucoup espérer. Hier soudain l'épée est revenue, foutu Damoclès, mais quelle idée ? J'essaye de me contrôler, de me rassurer, d'expliquer, mais elles coulent encore, en dehors de mon corps.

Hier pourtant ma tête était bien rangée. Bien connectée. Ce matin je suis mouillé d'avoir tant pleuré. J'ai tenté, pendant un temps faire illusion. Des gens rencontrés, des amis appréciés, une photo ratée. J'essaye toujours de me raisonner, de résister. Elle pique encore, elle creuse d'autres trous, par le sabord, à devenir fou.

S'enfouir dans l'habitude pour remplir de certitudes, cette passoire vide qui est fourbue. Reprendre aussi de la vie le cours, pour oublier et respirer avant de replonger. Il faut tenir pour l'accompagner, le rassurer, et le soutenir. Quelques années encore il a besoin, et j'espère de moins en moins. C'est un combat ? Je ne crois pas. C'est de l'amour qu'il lui faudra.


Texte écrit pour les Impromptus Littéraires.

Ajouter un commentaire

Les champs suivis d'un * sont obligatoires

Les commentaires peuvent être formatés en utilisant la syntaxe Markdown Extra.

Ajouter un rétrolien

URL de rétrolien : https://open-time.net/trackback/2682

Haut de page