J'ai une tête comme une passoire. Mes espérances fuient par les petits trous sans que je puisse les arrêter. Je suis en train de me vider. Pourtant j'avais soigneusement amassé depuis trois ans, pendant qu'il grandissait, de quoi beaucoup espérer. Hier soudain l'épée est revenue, foutu Damoclès, mais quelle idée ? J'essaye de me contrôler, de me rassurer, d'expliquer, mais elles coulent encore, en dehors de mon corps.
Hier pourtant ma tête était bien rangée. Bien connectée. Ce matin je suis mouillé d'avoir tant pleuré. J'ai tenté, pendant un temps faire illusion. Des gens rencontrés, des amis appréciés, une photo ratée. J'essaye toujours de me raisonner, de résister. Elle pique encore, elle creuse d'autres trous, par le sabord, à devenir fou.
S'enfouir dans l'habitude pour remplir de certitudes, cette passoire vide qui est fourbue. Reprendre aussi de la vie le cours, pour oublier et respirer avant de replonger. Il faut tenir pour l'accompagner, le rassurer, et le soutenir. Quelques années encore il a besoin, et j'espère de moins en moins. C'est un combat ? Je ne crois pas. C'est de l'amour qu'il lui faudra.
Texte écrit pour les Impromptus Littéraires.
1 De pousse manette -
Ah zut. Quoi faire ou comment faire pour te donner du courage?
2 De Franck -
Me lire ira très bien, merci pousse-manette !
3 De gilda -
Ah tiens je les avais complètement oubliés ceux-là ! A quoi ça tient les choses du temps où ils s'appelaient de façon beaucoup plus attrayante Coïtus Impromptus et qu'on recevait par messagerie le sujet de la semaine je parvenais à suivre. J'avais même entamé là-bas un roman prémonitoire (1) en filant la même histoire au long des propositions, et puis voilà à présent, nom trop sérieux pour moi + il faut faire l'effort d'aller à la pêche aux sujets + sans doute au moment du changement une série d'entre eux qui trop connotés "atelier d'écriture" ne m'ont pas accrochée, et zou j'ai oublié.
(1) Je l'ignorais à l'époque, rétrospectivement je sais et c'est flippant.Il m'est arrivé un peu la même chose il y a deux ans avec ce billet dont je croyais savoir ce qui l'avait provoqué alors qu'au fond (ou aussi) il annonçait quelque chose pour quelqu'un (que j'ai pu prévenir et qui m'en a su gré au lieu de me prendre pour une folle). C'est à se demander si quand la fiction a trop de force et dépasse son écrivant, elle ne finit pas par donner des idées à la réalité. Méfie toi bien avec les pourpres ! :-) ;-)
4 De gilda -
Peut-être qu'ils méritent une majuscule, non ? Les Pourpres, donc.
5 De Franck -
Une majuscule ? Tiens pourquoi pas … en même temps ce serait leur donner une majesté qu'ils n'ont peut-être pas. Et puis j'attends de voir l'aspect prémonitoire avant de leur délivrer une majuscule bien formée ;-)
6 De Thygo -
euh.. chui un peu paumé là.??!! C'est un texte ou la réalité là ??
Dans les deux cas c'est bien écrit, mais dans l'autre notre Franck est au fond et ça c'est pas bien.
7 De O-plus -
D'accord avec Thygo. Un beau texte. J'espère surtout qu'il s'agit bien d'une fiction et non de la réalité. Douces pensées pour les personnages.
8 De Franck -
Merci les gens, j'apprécie vos pensées, mais rassurez-vous, tout va bien aujourd'hui !