Oliv et le bateau - Bivouac

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Bul, Tor, Lo et Oliv traversèrent la plage et s’engagèrent dans la forêt de palmier. Petit à petit la végétation se faisait de plus en plus dense et ils avaient du mal à suivre la route indiquée par Oliv. Il avait décidé d’aller plein nord, persuadé de trouver un village au pied de la montagne qui se profilait à l’horizon. Au bout de trois heures, la nuit était complètement tombée et ils n’y voyaient guère plus loin qu’au delà des prochains arbres. Tor et Lo avaient fabriqué deux torches à l’aide d’écorce de palmier et imbibée d’un peu d’huile mais celles-ci faisaient plus de fumée qu’elles n’éclairaient.

Arrivés au bord d’un ruisseau, Oliv leur proposa alors de s’arrêter ici :
« Je crois qu’il vaut mieux qu’on bivouaque ici pour la nuit. On ne trouvera jamais un chemin vers la montagne avec cette nuit noire !
– Crois-tu que nous trouverons la grotte dont tu nous as parlé sur la bateau ? Demanda Bul.
– À condition que les indications du vieux marin que j’ai rencontré sur le port avant de partir soient justes ! Rétorqua Oliv.
– Nous, du moment qu’on trouve un toit et de la bière, peut importe ! Répliqua Tor pendant que Lo acquiesçait derrière lui.
– Voilà un endroit qui devrait convenir, reprit Oliv, posons nos affaires ici et voyons si nous pouvons pêcher quelque chose … »

Ils posèrent leurs affaires au pied d’un arbre, construisirent un abri de fortune pour la nuit à l’aide de branches et de branchages puis fabriquèrent deux cannes à pêches sommaires pour essayer d’attraper le repas du soir. Ils avaient un peu de viande séchée dans leurs sacs, mais préféraient la conserver au cas où ils seraient perdus. Bul et Tor mirent les cannes à l’eau après avoir garni le petit hameçon d’un ver de terre trouvé dans la vase au bord du ruisseau tandis qu’Oliv et Lo allaient chercher quelques fruits comestibles.

« Tu crois qu’on va arriver à pêcher avec cette nuit noire ? Demanda Tor à Bul qui avait l’air très concentré sur sa canne.
– Chut, moins de bruit, chuchota Bul, je viens de voir passer une belle pièce, mais il ne faut pas l’effrayer ! Ce ruisseau est plus poissonneux qu’il n’y parait, nous mangerons à notre faim ce soir ! »
Sur ces mots, Bul tira d’un coup sec la canne vers le haut et sortit un poisson arc-en-ciel dont les écailles brillaient à la lumière de la torche fixée à côté. Il relança aussitôt qu’il eut mis un autre appât sur l’hameçon et passa une demi-heure à sortir des poissons. Le voyant faire, Tor décida de poser sa canne et de le regarder faire. De temps à autre, lorsque le tas menaçait de s’effondrer, il attrapait un poisson au dessus de la pile, le vidait au pied de l’arbre et le posait sur deux grandes feuilles de bananier qu’ils avaient posées à terre. Oliv et Lo revinrent une petite heure plus tard, les bras chargés de fruits en tout genre.
« Voilà tout ce qu’on a trouvé, montra Oliv en posant les fruits qu’il portait. Vous avez fait une belle pêche dites-donc !
– Oui, nous devrions avoir suffisamment pour ce soir et pour demain matin, répondit Bul, il faudra simplement attacher ce qui restera à un arbre pour ne pas se le faire voler cette nuit. »

Les quatre compères allumèrent alors un feu et commencèrent à faire griller le poisson. Une fois cuits, ils les mangèrent en silence et avec satisfaction en se disant que finalement cela n’allait peut-être pas être si compliqué que ça. Après le repas, au moment où ils allaient s’endormir sous l’abri, Lo se retourna et dit aux trois autres :
« Je crois que je sais où se trouve la grotte, dit-il, j’ai vu une forme sombre entrer dans le flan de la montagne pendant qu’on cherchait des fruits avec Oliv.
– Ah bon ? Rétorqua Oliv. Mais où exactement ?
– Tout droit en allant vers le grand chêne dont on voit le sommet dépasser, en remontant la rivière, puis il suffit de lever la tête on ne peut pas le manquer.
– Tu aurais pu nous le dire avant quand même, c’est important ! Lui rétorqua Oliv. »
Lo ne dit mot pendant quelques instants, puis repris doucement :
« J’ai eu peur. La silhouette dont je vous ai parlé, je l’ai vu se tourner dans notre direction et nous pointer du doigt …
– Peut-être un habitant du village voisin, lança Tor.
– Peut-être ou peut-être pas, répondit Lo, car ses yeux brillaient comme le feu de l’enfer lorsqu’il nous a désigné ! »

Sur ses mots, Lo se retourna et se recouvrit avec la couverture, pendant que les trois autres se regardaient interloqués. Oliv leur dit alors : « Nous verrons bien demain, au jour, nous sommes quatre, il ne peut pas nous arriver grand chose ». Puis il se tourna à son tour, imité aussitôt par les deux gaillards et tous les quatre sombrèrent dans une nuit agitée et remplie de rêves mystérieux.


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