Frénésie

À trop vouloir combler un vide, j'ai publié ici, comme un forcené, au moins une fois par jour, pour garder une trace, pour relire que j'étais encore vivant. Plus ça ne va pas plus je publie, plus l'angoisse est là plus la frénésie me prend pour consulter et vérifier le calendrier des jours où j'ai posté sur ce blog. Comme si la seule fenêtre qui vaille était cet endroit où je verse avec prudence ce qui déborde un peu chez moi. Un jour sans est un jour où je n'existe pas.

J'ai longtemps cru que l'ordinateur était une addiction — beaucoup n'ont cessé de me le faire croire — alors qu'il constitue le lien primordial pour moi avec d'autres gens. Je me souviens avoir écrit la dessus, dire qu'en face, qu'au bout, il y avait aussi d'autres personnes qui ouvraient une petite fenêtre sur leurs vies, profitant parfois de l'occasion pour jouer un rôle, pour se vêtir des atours rêvés, pour se (re)construire un personnage. Et puis, petit à petit, au rythme des billets diffusés, la véritable personnalité ressort, presque invariablement.

Je vis dans l'urgence, l'urgence du peu de temps pendant lequel j'ai accès à l'écriture, l'urgence du temps où je peux ne penser qu'à moi, je bénis la longueur de mon trajet quotidien qui me permet de rêver et je le maudis de m'imposer d'y perdre autant de temps, du temps pendant lesquels je ne vois pas les gens que j'aime. Ce trajet qui m'oblige, ce trajet qui me force à retourner vers ce lieu où je dois lutter pour conserver un peu de raison, un peu de ce que je suis vraiment, et pour profiter de mon fils que j'aime infiniment.

Je voudrais tant pouvoir me reposer, pouvoir dire stop sans être obligé de me justifier.

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