Oliv et le bateau - La grotte et le sage

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La nuit fut agitée pour les quatre compères et c’est avec quelques courbatures qu’ils se réveillèrent à l’aube le lendemain matin. Ils s’étirèrent en silence autant qu’il purent pour masquer leur embarras puis rangèrent silencieusement leur affaires. Oliv prit alors la parole :
« Nous allons marcher un peu, pour trouver un point haut un peu plus loin et nous nous restaurerons à cette occasion !
– Quelqu’un veut un peu d’eau avant que je la range ? Reprit Bul, affairé auprès de ses affaires.»
Personne ne répondit et Bul finit par ranger son outre puis décrocha la provision de poisson pêchée la veille et s’engagea derrière ses trois autres compagnons qui avaient pris le chemin vers la montagne.

Ils marchèrent ainsi pendant deux heures avant qu’Oliv finisse par s’arrêter en montrant un éperon rocheux un peu plus loin. « Nous allons nous reposer là-bas. » dit-il en le montrant du bout du bâton qu’il s’était confectionné avant de partir. Nul ne dit mot et ils se dirigèrent vers l’endroit en écoutant seulement les bruits étranges des animaux de la forêt. Peu à peu la végétation se clairsemait et il finirent par sortir en terrain complètement découvert. Ils stoppèrent alors et posèrent enfin leurs sacs. Sur leur gauche on pouvait observer une longue vallée étroite au bout de laquelle on distinguait vaguement quelques constructions. Comme de grands silos à grains surmontés d’une étrange tour étroite. De la droite, une rivière descendait doucement alimentée par une chute d’eau assez haute. Devant eux, enfin, les premiers contreforts de cette montagne qu’ils voulaient atteindre. On voyait très distinctement, à quelques centaines de mètres de haut, une ouverture plutôt étroite. Ils avaient devant eux l’entrée de la grotte tant cherchée et redoutée à la fois !

Lo regarda l’entrée, en haut, puis se retourna vers ses compagnons :
« Vous ne pensez pas montez là haut j’espère ? On devrait se diriger vers les grandes constructions là bas au fond de la vallée. On y trouvera certainement quelqu’un pour nous renseigner.
– Pourquoi perdre tout ce temps ? Répondit Oliv, il nous suffit d’aller voir de près de quoi il retourne. Il suffira que nous soyons sur nos gardes, c’est tout !
– Moi, je préfèrerai aller au village boire une bière, pour réfléchir et puis discuter un peu avec les gens du pays ! Dit soudain Tor qui n’avait dit mot de toute la matinée.
– Je sais que tu as soif ! Rétorqua Bul, tiens ! Prends cette outre et bois pendant qu’on réfléchit un peu …
– Écoutez ! Dit Oliv a ses amis, nous allons nous approcher doucement et prudemment et si nous voyons quelque chose d’étrange nous irons alors vers le village. Et puis rien ne dit que ce qu’a vu Lo hier n’était pas une illusion d’optique ! »
Sur ces mots, il remis son sac sur son épaule et repris le chemin qui montait vers la grotte. Aussitôt les trois compères se mirent en file indienne derrière lui, bien contents qu’il prenne l’avant-garde de cette expédition.

Ils grimpèrent peu à peu le flanc de la montagne qui devenait de plus en plus escarpé, jusqu’au moment où il atteignirent un espace plutôt plat et lisse — comme si des milliers de gens avaient piétiné cet endroit — et au fond duquel se trouvait l’entrée. Ils se regardèrent puis reprirent leur marche à pas comptés. Quelques minutes plus tard ils étaient devant l’ouverture et scrutaient avec application pour essayer de découvrir quelque chose dans la noirceur de l’endroit. Pas un seul son, même pas un oiseau ou un cri d’animal sauvage. Même le vent s’était arrêté et les rares herbes folles qui restaient encore sur l’esplanade ne bougeaient plus du tout. Comme si le temps s’était soudain arrêté !

« Vous ne trouverez ici bas rien de plus que vous n’ayez déjà ! » rugit soudain une voix derrière eux.

Effrayés les quatres amis se retournèrent d’un bond pour découvrir d’où venait cette terrible voix. Un petit homme, qui avait l’air très vieux, plus que râblé, haut comme la moitié du plus petit d’entre eux, se tenait les jambes écartées en s’appuyant sur un bâton noueux. Une longue barbe grise, un chapeau de feutre pointu, un long manteau gris-vert et des yeux dorés qui étincelaient. Voyant qu’ils n’avaient finalement pas à craindre grand mal, les quatres elfes s’approchèrent doucement du nain.

« Ne cherchez pas à entrer ou vous vous y perdrez sans espoir de retour. Pas d’or, pas de pierres précieuses, aucun trésor n’y est caché. La grotte de Mont-Quatre n’est qu’un piège pour les curieux, autant d’ailleurs que le tunnel du Wallon Peureux que vous aurez pu découvrir plus loin en allant vers les chutes d’eau.
– Mais … voulut dire Oliv ayant repris un peu ses esprits.
– Ne posez pas de questions, ce n’est ni l’heure ni l’endroit. Venez ! Suivez-moi jusqu’au village, je vais vous y guider … »

Sur ces mots le nain bondit d’une manière très agile de l’autre côté du petit groupe et se mit à gambader sur le chemin qui longeait le flanc de la montagne. Les compères durent se mettre à presque courir pour suivre le train imposé par le vieux nain qui leur avait parlé. Ils trottèrent longtemps comme cela, alors que le nain chantait gaiement des chansons dans une langue qu’ils ne connaissaient pas. Enfin ils arrivèrent à l’entrée d’un grand village animé où s’affairaient une multitude de nains de même stature que leur guide.

« Venez, venez, allons dans cette auberge nous rafraichir. Cette petite promenade m’a ouvert l’appétit et j’ai un peu soif » dit le nain avant de rentrer dans l’auberge devant laquelle ils étaient arrivés. Complètement épuisés, les quatre jeunes gaillards ne purent que suivre le mouvement, obnubilés par l’idée de manger et de boire.


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