Chronique de ma vie ordinaire

J’ai fait l’acquisition il y a un peu moins d’un mois d’une nouvelle monture pour me déplacer avec les mains et les fesses aux chaud :

Scooter

Je ne plaisante pas. Poignées chauffantes, selle chauffante pour le pilote et si besoin pour le passager, un tablier pour le pilote, doublé fourrure, un autre pour le passager doublé pareil (pas le passager, hein ?), je me déplace maintenant dans de meilleures conditions de confort que l’année dernière — sauf ces derniers jours où ça glisse vraiment trop pour faire du deux-roues.

Ce matin j’avais prévu de me mettre en règle avec la loi, et je me suis donc rendu avec mon dossier rempli et accompagné des pièces requises à la préfecture de mon arrondissement pour obtenir une belle carte grise toute neuve et à mon nom à moi que j’ai. Je présente mon dossier avoir attendu quarante-deux secondes avec mon ticket numéro 42 à la main — en fait j’ai attendu beaucoup plus et j’avais le numéro 44, mais bon on va faire comme si — j’ai présenté l’ensemble à l’employée devant laquelle j’étais assis.

« Ah la la, ça ne va pas du tout, m’a-t-elle dit alors qu’elle examinait l’ancienne carte grise !
— Hein ? Mais pourquoi donc, ai-je fait d’un ton interrogatif ?
— Regardez, la carte n’a pas été signée par l’ancien propriétaire, m’a-t-elle répondu.
— Ah ! Flûte, mais elle est barrée et datée et le certificat de cession ne suffit pas à prouver la vente ? demandais-je avec le léger espoir d’une réponse positive.
— Non. Il faut que la carte grise soit signée, m’a-t-elle rétorqué d’un ton sans appel et elle a continué en me demandant une pièce d’identité en cours de validité et un justificatif de domicile… »

J’ai alors tendu ma carte d’identité et la quittance de loyer que j’avais sorties de la pochette dans laquelle j’avais glissé tous les documents. Je n’étais pas venu pour rien car bien que la signature manquante sur la carte grise m’empêchait de poursuivre ma demande d’immatriculation — bizarre comme nom puisque l’immatriculation ne changera pas, vu que c’est une à la nouvelle norme qui dure autant que le véhicule existe, même en cas de changement de propriétaire — j’apprenais que ma carte d’identité était périmée (je le savais et avais apporté mon passeport, au cas où) et que ma quittance était trop pas belle, trop louche pour qu’elle l’accepte. Mon loueur utilise en effet une simple feuille A4 pour la quittance du mois précédent et pour l’avis d’échéance du mois à venir, sans tampon ni papier à entête, ce qui me convient très bien, mais visiblement pas aux services administratifs. Il faut produire une facture EDF apprenais-je dépité tout en me félicitant de ne pas avoir souscrit l’option facture-sans-papier-par-internet de mon fournisseur d’énergie nationale.

À la réflexion je trouve tout de même étrange qu’il faille produire autant de paperasse alors que le but avoué — dans le cadre des économies d’énergie et d’argent — est de promouvoir au maximum les téléprocédures. Je vais donc devoir me déplacer jusqu’à mon vendeur pour lui faire signer la carte grise — je pense même lui demander un gros coup de tampon dessus, au cas où — et tenter d’éviter tous les contrôles de la marée-chaussée dans les jours à venir étant donné que la date limite pour m’occuper de cette carte grise est fixée à très bientôt et que l’amende prévue pour ce genre d’infraction très très grave s’élève tout de même à 135 euros, il me semble. Ensuite il faudra un nouvel épisode de 42 minutes à la préfecture pour reprendre le dossier du début. Heureusement que je me déplace en transports en commun et que mon vendeur n’habite pas trop loin, parce que l’empreinte carbone et donc financière de cette aventure risque d’être légèrement salée !

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