Il y a un truc que j’ai toujours eu du mal à supporter : l’ayatollah de la version originale, l’ultra-orthodoxe de la version non doublée. Surtout pour les films étrangers (forcément), ceux dont, quand tu n’as pas fait une licence d’anglais ou de tamoul, tu ne piges pas un traître mot. Au pire tu interceptes un mot au milieu d’une phrase, voire un nom et un verbe, mais en oubliant au passage les articles, les prépositions, etc. Bref tu entends « … manger … maison … » qui pourrait tout aussi bien être « le ver gluant à mangé la petite fille qui dormait dans la maison » ou « j’ai mangé la maison en pain d’épice » — cela dit, à la fin (ou à la faim, pouf pouf), le résultat est le même, les mômes se font bouffer, ou presque, mais passons.
Les plus tolérants des quidams cités ci-dessus nous concèdent parfois, d’une phrase dédaigneuse, le droit aux sous-titrages. Et là tu commences à respirer et te dire que finalement tu vas peut-être pouvoir regarder le film mais aussi à comprendre que tu ne fais pas partie de la caste, du clan. J’imagine qu’ils doivent se dire qu’un film ne peut être vu et entendu que dans sa langue d’origine, point barre. Dans ce cas, en y réfléchissant un peu, j’imagine qu’ils ne doivent regarder que des films ou des séries anglo-saxons, si j’émets l’hypothèse qu’ils manient fort bien la langue de Shakespeare.
Certes ça fait parfois bizarre de visionner un film doublé en français par un québécois muni de son si bel accent, mais je préfère ça, surtout qu’on n’y fait quasiment plus attention au bout de quelques minutes, à une version anglaise à laquelle je ne comprendrais pas grand chose, n’ayant pas le niveau et le background suffisant pour comprendre de quoi il retourne exactement. Cela dit, une scène de guerre, se passe de commentaires, souvent. Idem de temps en temps pour la SF, mais je n’imagine pas un instant regarder par exemple un Woody Allen en américain. Idem d’ailleurs pour quelques séries humoristiques, comme le Muppet’s show dont je serai quasiment incapable de comprendre le moindre jeu de mot qui serait prononcé autrement qu’en français.
C’est pour ça qu’un film, qu’il soit russe, iranien ou serbo-croate, s’il n’est pas doublé ou sous-titré en français (à moins que ce ne soit un film muet), je ne le regarderai pas. De plus j’irai même jusqu’à sélectionner la version doublée en français sur un DVD proposant la VO avec sous-titrage. Je me fous un peu, en fait, d’entendre la voix des acteurs dans leur langue maternelle si je n’y entrave que dalle !
Et vous ? And you? Und Sie? e voi? மற்றும் நீங்கள்? 你呢?그리고 당신은? ¿y usted? και εσείς; とする?et tibi? а вы? وأنت ؟ ואתה ?
1 De Anne -
Ah ! On ne va pas être d’accord.
Il me semble que la voix, les inflexions, la façon de parler des acteurs font partie du jeu, et que le doublage nous en enlève un bon morceau. Et, bien que ne parlant pas l’espagnol (ou trois mots, pas même de quoi faire une phrase), un film d’Almodovar doublé m’est difficile à endurer, alors qu’en VO, même l’effort de lire les sous-titres ne me contrarie pas dans la dégustation, si j’ose dire.
Ceci dit, il faut l’admettre, je parle pas mal anglais et l’essentiel de ce qu’on a à voir / écouter est anglophone, alors ça me permet le luxe de suivre d’une oreille en faisant autre chose de l’autre, ou sans être accaparée par les sous-titres, en tout cas, tout en comprenant de quoi ça cause. Je serais sans doute moins portée sur la VO si je ne le parlais pas “suffisamment” pour être à l’aise comme ça.
Et surtout : pourquoi faire chier les autres à vouloir imposer SON point de vue ? Le seul moment où la confrontation vaut, c’est quand on est plusieurs à vouloir voir un film ensemble, et ça me ferait bien chmire de m’engueuler avec des copains sur “on va le voir en VO ou en VF, le bouzin ?”.
2 De Pep -
Ça n’a guère d’importance pour ma pomme : VF par confort (et en priorité), VO si besoin ou choix délibéré mais seulement si sous-titres il y a (sinon
ou presque).Par contre, j’avoue avoir souvent du mal, après avoir vu une série en VO sous-titrée, à repasser à la version VF. Justement à cause des écarts de timbres et d’inflexion dont parle Anne dans son commentaire.
Dans la même veine, comme pour les films d’Almodovar, j’aime regarder ceux de Wenders en VOST. Mais m’imaginer un Woody en VOST, ça sent pour moi la panique et le sac en papier pour contrer d’éventuels problèmes d’hyper-ventilation… :)
3 De mirovinben -
Quand j’ai la possibilité de voir plusieurs fois (typiquement grâce au DVD) le même film dont la VO n’est pas en français, je le regarde une première/deuxième fois en VF, et, si je sens que le doublage n’est pas à la hauteur, une deuxième/troisième fois en VO sous-titré en français.
4 De Mr Peer -
Le comble de la VO étant d’être obligé de regarder “Les Aventures de Tintin : Le Secret de la Licorne” en anglais, alors que c’est un film d’animation donc l’excuse du jeu des acteurs n’est absolument pas valable.
5 De Orpheus -
Désolé mais j’ayatolle aussi… Tout en acceptant sans le moindre problème les sous-titres… Quand je vois De Niro, je veux entendre De Niro. Bon d’accord, il y a aussi des acteurs/-trices dont on se fout de la voix (parce qu’ils jouent trop mal, ou parce que les voir suffit)
6 De Franck -
Orpheus oui mais non, par exemple l’inspecteur Columbo, je l’ai entendu une fois avec sa voix américaine, eh bien ça le fait pas du tout du tout ! Quant à De Niro et son célèbre « You talkin’ to me? », je vais de ce pas l’écouter encore une fois :-)
7 De Janusz -
Je suis du genre à aimer les versions Anglaises/Américaines en VO, sous-titré VO parce que ça me permet de progresser dans la compréhension de la langue, tout en me laissant la possibilité de vérifier si j’ai bien compris la phrase.
Mais je comprends parfaitement les goûts de chacun dans ce domaine. Après tout, un film ou une série ne reste que du divertissement.
8 De lipki -
Je regarde pas les films, mais yeux on autres choses à faire en général.
Je les écoutes par contre et en français donc.
Mais au cinéma je préfère là vostfr, pourquoi ce faire du mal avec un doublage forcément imparfait quand on peut avoir l’original.
9 De Franck -
Cela dit, j’y pense seulement maintenant, je conçois tout à fait aller voir et écouter un opéra en italien, allemand ou anglais. Mais là on ne parle plus de cinéma :-)
10 De Jean-Michel -
Il y a du pour et du contre. Heureusement qu’on a la VF dans certaines séries tellement l’acteur a une voix incompatible avec son physique de charmeur.
11 De Gilsoub -
Ouais, je suis pour la VO ! heu seulement quand on comprend bien la langue… Parce que 2h de film en anglais en en comprenant que la moitié, désolé je préfére la vf (nan parce que le sous titrage cela va 5 min…) Et puis de nos jour, la post synchro est bien faite, avec des acteur pro…
12 De Laurent -
Je ne peux juste pas voir un film doublé, quelque soit la langue d’origine. Je ne supporte pas le décalage et je décroche au bout de 5 min. J’ai même des difficultés avec les post-synchros mal faites où c’est pourtant bien la voix de l’acteur. Bien sûr, pour un film d’animation, la question ne se pose pas. Et les doublages sont souvent “cheap”, on perd la moitié de la performance des comédiens. Bref, VOST ou rien pour moi.
13 De xave -
VO presque toujours. La musique d’une langue fait partie d’une culture. Quand on cause films, on cause culture. Donc VOST de préférence même pour les langues que je ne connais pas (toutes, sauf l’anglais.) Et pour l’anglais, mes sous titres en anglais, merci. (un sous-titre de longueur moyenne ne me demande qu’un bref coup d’œil pour être lu, ceci dit.)
Exceptions : les Simpsons, mais Matt Groening lui-même dit que la version française est la meilleure adaptation du monde. Certaines vieilles séries ou les voix françaises sont faites par de vraies bons acteurs qui rendent la VF meilleure que l’originale (Amicalement votre, Starsky & Hutch ou, oui, Columbo.) Friends, dont quoi qu’on en dise la VF est assez bonne pour que je puisse enchaîner VO et VF sans grincer des dents. Et Retour vers le Futur… J’ai essayé en VO, mais Luq Hamet et Pierre Hatet sont grandioses dans la VF.
Il y a quand même deux sortes de VF : les VF de tâcherons qu’on fait par dessus la jambe parce qu’on a décidé que le public visé était idiot (des séries épatantes comme That 70es Show, Futurama ou Star Trek n’ont jamais décollé en France à cause de ça) et les VF assurées par des vrais comédiens (ceux de mes exceptions d’au dessus sont tout théâtreux de talent.) On notera par ailleurs que techniquement parlant, l’industrie du doublage française est une des meilleures du monde.
14 De Franck -
Ce qui me gêne avec les sous-titres, c’est que ça bouffe l’image, et j’aime les belles images. En fait ce qu’il faudrait c’est un second écran dessous (ou dessus) l’écran principal, comme à l’opéra par exemple.
15 De Otir -
Le problème des versions doublées, c’est que le doublage ne respecte pas toujours le sens de ce qui est dit dans la version originale, c’est une forme de trahison de l’intention du script, et ce n’est pas de l’ayatolisme de le dire : toutes les langues ne sont pas superposables.
Pour avoir vu des films français doublés dans d’autres langues (que je comprends aussi bien), je vois le désastre, et c’est aussi pour cela que tout n’est pas facilement exportable quand on parle de culture.
Et voir des films dans des langues que je ne comprends pas du tout ne me gêne pas, les sous-titres donnent le contexte, et je reste dans l’intention de l’auteur du film.
Mais je conçois tout à fait que le dépaysement ne soit pas du goût de tout le monde.
16 De Llu -
Je ne supporte pas de regarder un film en VF quelque soit la langue originale.
Faut dire que j’ai été habituée aux sous-titres très jeune (j’ai regardé mes premiers dessins animés comme ça).
J’aime bien découvrir des nouvelles langues ou entendre autre chose que du français et le doublage ne le permet pas.
Étant plutôt à l’aise avec l’anglais, je me rends compte très souvent des erreurs de traduction qui me font grincer des dents. De même pour un film de Kusturica, où j’avais repéré une grossière erreur de traduction/interprétation.
Je pense que les sous-titres, c’est une question d’habitude. Je n’y pense quasiment plus, c’est devenu un automatisme.
J’essaye quand même d’être compréhensive avec mes amis qui veulent mettre un film en VF et négocie toujours une VOSTFR (même si je préfère les sous-titres en anglais quand il s’agit d’un film anglais). Je trouve qu’il n’y a rien de plus idiot que d’imposer sa vision des choses sans écouter l’avis d’autrui.
17 De michel v -
« Le problème des versions doublées, c’est que le doublage ne respecte pas toujours le sens de ce qui est dit dans la version originale, c’est une forme de trahison de l’intention du script »
De la même manière, la traduction sous-titrée fait l’économie de nombre de nuances, voire d’information, par rapport aux paroles prononcées.
C’est un problème qui n’est curieusement jamais évoqué par les partisans de la VOST.
Pour ma part, j’ai fait le deuil de la compréhension instantanée de termes techniques et d’abréviations en anglais, du coup les VO sans sous-titres, sans moi… (Et dans mon foyer, je comprends moins bien les accents américains tandis qu’elle comprend moins bien les accents anglais.)
18 De Anna -
Pour des questions aussi peu vitales que VO ou VF, l’ayatollisme dans un sans ou dans un autre me paraît franchement dommage. J’aime la VO, j’ai même commis un billet là-dessus il y a bien longtemps, mais il ne me viendrait pas à l’idée de l’imposer à qui ne se sent pas à l’aise avec les sous-titres ou préfère la VF, tout simplement !
D’autre part, je suis assez d’accord avec Michel V. : traduttore, traditore, et c’est vrai pour les sous-titres comme pour le doublage…