Autopsie d'un déclic — 2

J’avais déjà fait l’expérience une fois, parler un peu plus longuement de ce qui m’avait amené à faire une photo particulière qui avait marqué ceux qui l’avaient contemplée et une suggestion faite ce matin m’amène à refaire l’expérience avec une autre photo prise cet été pendant notre long périple autour de la France :

Le miroir d'eau

C’était donc une belle et chaude journée de début juillet, nous étions pour un court passage dans la belle ville de Bordeaux que nous avons arpentée, un peu, ici et là. J’avais remarqué les hauts mats du Bélem accosté le long du quai et nous nous étions approchés en quête d’une ou plusieurs photos à faire. Pour tout dire je rêve de naviguer un jour sur ce bateau ! Las, une exposition vinicole en cours de démontage nous a interdit l’accès proche et un peu dépités nous étions partis plus loin, sans but précis, lorsque nous sommes tombés sur cette installation, à l’origine purement décorative, qu’est le Miroir d’eau.

Un assemblage de dalles lisses, agrémentées ici et là de petits jets destinés à produire une légère brume rafraichissante à intervalles réguliers. Évidemment, vu la chaleur ambiante, l’endroit avait été détourné par les passants et chacun traversait l’endroit, voire même s’y était installé durablement, pour profiter le temps d’une brume de la fraîcheur apportée par ces embruns.

Un endroit idéal pour faire une ou deux photos, n’est-ce pas ? J’en ai fait plusieurs, tournant autour de la place. Au début une jeune homme handicapé sur son fauteuil avait attiré mon attention mais le cadrage n’allait pas. Il faut dire qu’il y avait beaucoup de passage, et de photographes d’ailleurs, et ce n’était pas facile de trouver le bon moment, avec les jets en action, pas trop de monde passant devant, etc, etc.

Après quelques minutes passées là à shooter nous avions décidé de repartir lorsque je me suis souvenu d’un conseil d’un photographe célèbre — dont j’ai oublié le nom, car j’oublie toujours les noms — qui disait à peu près ceci :

Essayez de prendre des photos à hauteur de yeux d’enfant. Ça rendra une toute autre atmosphère, cette vision de petit dans un monde de grand.

Alors je me suis plus ou moins accroupi, pas facile quand on mesure 1m80, et j’ai fait cette photo, juste au moment ou quasiment personne n’avait le visage tourné vers moi, avec le brouillard généré par les jets d’eau et sans personne passant devant. Clic.

Pour être honnête je ne savais pas vraiment à ce moment si cette photo était réussie ou pas. Ce n’est qu’au développement, une fois passée en noir et blanc pour faire ressortir les ombres et la lumière et s’affranchir des couleurs — il y avait essentiellement du bleu, du gris un tee-shirt cyan presque fluo et un autre magenta vif, une palette pas très harmonieuse en fait — que j’ai constaté qu’elle valait la peine d’être montrée.

Elle a plu à beaucoup et j’en suis plutôt fier !

Édition du soir

Voilà comment était la photo à la sortie de l’appareil :

Le miroir d'eau

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