J’ai suivi la trace, pas à pas, jusqu’à ce chemin lisse. Une seule direction mais une démarche étrange.
Le lièvre ne bougeait pas, le dos arrondi, attendant la fin du jour et de l’agitation des passants par là pour s’ébrouer de l’écume accumulée.
Le serpent quant à lui guettait ses moindres mouvements, les moindres vibrations qui ondulaient doucement son ventre posé sur la terre grasse.
Personne sur les rochers, pas un goëlle intrépide ou même un cormoran. De l’écume, du vent, du rugissement, des fracas rocheux, sens dessus dessous, pour tous.
Un abri de bonne fortune innocupé, dans lequel j’ai imaginé m’installer un moment avant de repartir pour suivre la piste, pour poursuivre.
J’ai senti qu’il était temps, maintenant, de rebrousser chemin, bredouille, avec seulement un dernier regard vers l’horizon, malgré l’embrun.
La vague est revenue recouvrir mes pas, mon pas, ce dernier marché là.