Il n’y a pas eu de riotte pour dire comme moi hier en fin d’après-midi que le ciel au dessus des toits était particulièrement impressionnant :
Un camaïeu enchevêtré de nuages gris le tout éclairé par un soleil radieux copieux.
Paris a une couleur, le gris… le gris dans toutes ses teintes… le gris dans toutes ses nuances… le gris dans tous ses états… gris pastel… camaïeu… lavis… je dirais même que c’est plus qu’une couleur… c’est une manière d’être de la ville… du ciel… du fleuve… de la pierre… un amollissement… un adoucissement… une sorte d’affaiblissement de l’âme. Je me suis toujours senti très parisien en cela : mon âme accordée au gris de la ville, le gris de mes yeux à ses ciels… l’impression qu’on aura à peine la force de vivre un jour, une heure, une seconde de plus.
Pierre , Nota Bene, nº 11, Hiver 1983, p. 88
Je me sens très bigouden aujourd’hui.
1 De samantdi -
J’aime beaucoup de texte de Bourgeade, je ne le connaissais pas, il me “parle” comme on dit :-)
(La photo est pas mal non plus, d’ailleurs :-) )