Aujourd’hui, à cause que un grand couillon a enlevé le bouchon de la bonde :
Il y a dans les afflictions diverses sortes d’hypocrisie.
Dans l’une, sous prétexte de pleurer la perte d’une personne qui nous est chère, nous nous pleurons nous-mêmes ; nous regrettons la bonne opinion qu’il avait de nous ; nous pleurons la diminution de notre bien, de notre plaisir, de notre considération. Ainsi les morts ont l’honneur des larmes qui ne coulent que pour les vivants. Je dis que c’est une espèce d’hypocrisie, à cause que dans ces sortes d’afflictions on se trompe soi-même.
Il y a une autre hypocrisie qui n’est pas si innocente, parce qu’elle impose à tout le monde : c’est l’affliction de certaines personnes qui aspirent à la gloire d’une belle et immortelle douleur. Après que le temps qui consume tout a fait cesser celle qu’elles avaient en effet, elles ne laissent pas d’opiniâtrer leurs pleurs, leurs plaintes, et leurs soupirs ; elles prennent un personnage lugubre, et travaillent à persuader par toutes leurs actions que leur déplaisir ne finira qu’avec leur vie. Cette triste et fatigante vanité se trouve d’ordinaire dans les femmes ambitieuses. Comme leur sexe leur ferme tous les chemins qui mènent à la gloire, elles s’efforcent de se rendre célèbres par la montre d’une inconsolable affliction.
Il y a encore une autre espèce de larmes qui n’ont que de petites sources qui coulent et se tarissent facilement : on pleure pour avoir la réputation d’être tendre, on pleure pour être plaint, on pleure pour être pleuré ; enfin on pleure pour éviter la honte de ne pleurer pas.François , Réflexions morales
Je ne suis pas d’accord avec la première, j’ai au moins un nom pour la seconde, quant à la troisième vu que je ne suis que rarement dupe de ce genre de démonstration…
En même temps, que se passerait-il si la planète entière se mettait à pleurer maintenant ? De combien de centimètres — parce que ça m’étonnerait que ça aille au delà — monterait le niveau des océans ?
Si vous avez la réponse, n’hésitez pas à m’instruire, grand couillon que je suis !
1 De biou -
ah ouais en effet ! Y’en a des qui disent “à cause que” !
2 De Catherine -
Bof… Tout cela est bien vieilli.
On pleure à cause qu’on est vivant.
On pleure à cause qu’on comprend pas les volte-face radicales
On pleure à cause qu’on se sait mortel
et à cause qu’il nous semble absurde de nous ignorer surtout après nous ‘être tant aimés
La vie est si fragile et aimer si rare
On pleure à cause que les fins d’amour érodent les amitiés afférentes
On pleure enfin à cause qu’ on épluche des oignons
pour que ça se voit pas tout ça
3 De Franck -
biou t’en connais des qui causent comme ça toi ?
Catherine c’est vrai que les amitiés afférentes souffrent des ruptures, forcément, comme un gamin de parents divorcés que sa loyauté pour les deux met dans une situation… parfois inconfortable.
4 De Bernard -
On pleure aussi à cause qu’on a une poussière dans l’œil
ou le matin au réveil -et pas à cause qu’on se .
Quoique…
5 De Catherine -
Franck : je sais bien.
La comparaison est pertinente.
Il faut faire attention aux enfants.
Amie,
C.
Bernard : le savon comme la beauté aussi, mais différemment. Ce crétin de La Rochefoucauld peut représenter sa copie, on lui colle un passable, 8/20. Na !
6 De Bernard -
Catherine: La Fontaine l’a déjà
:L’Homme et son image
7 De Catherine -
Bernard : Fichtre, quelle rossée ! Excellent…
Merci.
8 De laurent -
Un temps, j’ai vécu avec quelqu’un qui allait mourir. Un jour, j’ai pleuré en sa présence et il m’a dit sèchement : “Tu pleures sur toi-même”. J’ai mis du temps à la digérer, celle-là. Mais, c’était juste vrai.
Alors, je ne saurais rejeter la première.