Pour un portrait de moi

Pour un portrait de moi, sans complaisance aucune, je crois qu’il faudrait demander à l’ami, oui, celui-ci, ou bien celle-là, oui celle-là, ou bien encore… Je ne sais pas.

Je suis pourtant le mieux placé, et paradoxalement le moins bien disposé, étant dans le dedans de moi, je n’ai accès qu’à mon reflet dans le miroir, le miroir des autres… Je ne sais pas.

Ah, ah, je n’ai accès qu’au dedans de moi, et c’est le dawa ! J’essaie de bien ranger, de tout étiqueter mais n’y mettez pas les pas, c’est le dawa

Je me souviens de cette vieille chanson, que ma grand-mère me faisait écouter religieusement devant la radio allumée, « Je sais, je sais… », vous connaissez ? Je sais des choses.

Pour un portrait de moi, il faudrait me cuisiner, mais la cuisine je préfère la faire moi-même, c’est toute l’ambiguïté n’est-ce pas ?

Je prends du recul, comme on dit, jusqu’au mur placé derrière moi et qui me pousse à avancer, alors c’est un tango dansé tout ça. Musique maestro…

Je me suis allongé douloureusement parfois, mais c’est debout pourtant que je préfère photographier, le dehors et le dedans de moi. Flou de bougé ? Je ne sais pas.

Mon cercle n’est pas bien grand mais il est costaud, précieux et la main prise ou tendue a plus de pouvoir que bien des paroles, parfois.

Pour un portrait de moi, prenez un bonnet marin, une veste de moto, un appareil photo en bandoulière, un sourire en coin dans les yeux, je ne sais pas moi, je ne suis que moi.

J’ai des petits défauts et de grandes qualités me disait cette même grand-mère, bienveillante comme elle l’a été tout le temps que je l’ai connue…

Mais souvent comme mon nez au milieu de la figure je ne vois que mes grands défauts dans ce miroir qui ne ment pas. Comment en vouloir à un miroir ? Je ne sais pas.

Un demi-siècle déjà, mais je ne les compte pas, et j’ai fini par m’habituer, je crois, à tout ce dawa dans le dedans de moi.

Pour un portrait de moi, secouez-moi comme une boule à neige, et ensuite rattrapez moi. Ça tangue parfois, n’est-ce pas ?

J’aime rencontrer des gens, leur parler, malgré ma timidité que j’ai fini, je crois, par maîtriser, et puis j’aime leur faire à manger. Une crêpe ou un maamoul vous voudriez ?

Et mon petit bonhomme, qui n’est pas un portrait de moi, et qui est là, qui s’essaie à grandir, parfois bousculé. Il faut le pousser et le rattraper parfois. Pas de mode d’emploi.

Un jour peut-être je lirai un portrait de moi, mais me reconnaîtrai-je ?

Je ne sais pas.

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