Tant de nuits

Mon rapport à l’informatique a évolué depuis plus de trois décennies. Je me souviens, à mes débuts, lorsque l’accès à un ordinateur était chose rare et précieuse — au moins autant que la place mémoire ou le temps processeur —, de m’être souvent endormi avec un problème en tête, un bug qui me malmenait (paradoxalement c’est en les corrigeant que j’ai, je pense, le plus appris), et de m’être réveillé le matin avec parfois la solution ou tout au moins une ou plusieurs nouvelles pistes à explorer.

Aujourd’hui, je passe le plus clair de mes journées devant un clavier et un écran (ou plusieurs), je jongle avec les applications, je ne prends plus le temps d’une réflexion le temps qu’un compilateur tourne dans un coin, je swappe sur les réseaux sociaux le temps de me rappeler telle ou telle autre tâche à accomplir.

Les ToDo-lists se sont multipliées, tout comme les canaux numériques, les sources de sollicitation, et aujourd’hui si je suis requis par un de mes collègue pour régler tel ou tel problème, j’aurais reçu entretemps des dizaines de notifications de toutes sortes, visuelles et ou sonores.

Je manque un peu de motivation depuis quelques semaines pour reprendre les développements en cours sur Dotclear et je crois que je ne suis pas le seul. Depuis les vacances de fin d’années, tout le monde s’est un peu éparpillé de ci delà, avec des plannings qui s’accumulent et laissent moins de temps pour se consacrer à autre chose, quand ce n’est pas tout simplement la vie qui bouscule parfois. Du coup la belle dynamique qui existait jusqu’alors s’est un peu asséchée.

J’ai appris il y a quelques jours que la communauté allemande de Dotclear fermait son forum, reportant sur l’officiel les éventuels (et rares) requêtes qu’ils reçoivent encore. Résultat d’un déclin d’usage de Dotclear chez nos amis d’outre-Rhin disent-ils.

C’est triste car j’ai le sentiment qu’il y a encore deux-trois jolies choses à faire avec cet outil et j’espère que les prochains ateliers, les deux samedis qui viennent, permettront a minima de remettre un peu de liant dans la tribu et d’envie chez chacun.

Comme la Hongrie, le monde informatique a une langue qui lui est propre. Mais il y a une différence. Si vous restez assez longtemps avec des Hongrois, vous finirez bien par comprendre de quoi ils parlent.

Dave Barry, Chroniques déjantées d’internet

Ajouter un commentaire

Les champs suivis d'un * sont obligatoires

Les commentaires peuvent être formatés en utilisant la syntaxe Markdown Extra.

Ajouter un rétrolien

URL de rétrolien : https://open-time.net/trackback/10773

Haut de page