Le brun et le blond

Ils étaient tous les deux attablés sur la terrasse de ce bar-restaurant d’un petit village dont je serais bien en peine de me souvenir du nom. Tout ce dont je me rappelle est qu’il était environ midi. J’avais demandé un café tout en les écoutants discuter. Habillés façon cycliste, ils avaient posé leur vélos le long du mur, un peu plus loin.

J’étais parti depuis à peu près deux heures et après m’être extirpé de la dense circulation le long de la côté j’avais retrouvé la tranquillité des petites départementales bretonnes. Quasi seul sur les routes, un temps idéal, un poil trop chaud tout de même sous le blouson et le casque, j’enchainais les virages les uns après les autres avec la banane d’une oreille jusqu’à l’autre — et ça aura été le cas comme ça pendant les sept heures trente qui auront suivi, jusqu’à ce que j’arrive du côté d’Orsay dans le sud de Paris.

J’ai complètement oublié ce matin ce que les deux lascars disaient. Tout ce dont je me souviens est qu’ils parlaient avec animation sur fond sonore de course hippique qui venait de l’énorme poste de télévision accroché haut dans la salle du bar. D’ailleurs je ne sais même pas si l’un était brun et l’autre blond, c’est dire si je me suis intéressé à eux.

Hier, en Bretagne, jusqu’à ce que j’arrive en Mayenne, voire plus loin encore, j’ai rencontré ce samedi plus de vélos que de motos. Sauf à un moment où j’ai suivi un temps un groupe d’une demi-douzaine de Harley mais ils avaient l’air d’être à la rue dans les moindres sections viroleuses — ces machines sont faites pour rouler tout droit[1] sur les rectilignes routes amerlocaines[2]. Elles faisaient énormément de bruit, à tel point que je n’entendais plus mon moteur, c’est dire le niveau sonore.

J’aurais bouclé mes premiers dix mille kilomètres avec ma moto achetée il y a six mois, hier. Eh bien je ne les ai pas vu passer et j’ai envie d’en faire au moins autant dans les six mois qui suivront. Quoi qu’il en soit c’était une belle journée pour rouler !

Notes

[1] Normalement, arrivé à cet endroit, Tristan devrait s’être étouffé avec son café et se promettre de me mettre minable lors de notre prochaine et future sortie. C’est quand tu veux, hein ?

[2] Spéciale dédicace et plagiat d’un copain.

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