Le temps ne fait rien à l’affaire

Le temps ne fait rien à l’affaire, non, il n’y fait rien. Le temps n’est rien d’autre que ce qu’on en fait. Le temps c’est un truc plutôt pratique pour trier des choses, genre des événements. Par exemple le temps de la semaine dernière était un sacré bordel, très mal trié d’ailleurs, où des tas d’événements se sont superposés sans nous demander notre avis.

Et puis le temps c’est naze. Des fois il va trop vite alors qu’on voudrait que ça ralentisse, on voudrait descendre du train histoire de reprendre son souffle, et puis des fois il va trop lentement, comme dans ce fichu train qui ne roule pas assez vite pour atteindre la destination dont on rêve.

Groggy, sonné, gueule de bois, c’est un peu tout ça en vrac tous les matins de la semaine dernière — et ça avait commencé dès le mardi pour une raison qui paraît aujourd’hui plus que futile vu ce qui s’est passé ensuite —, et puis cette dernière nuit avec des rêves enchevêtrés dans un sacré bordel, tout en désordre, ma façon à moi d’évacuer le trop-plein de stress et d’émotion probablement. Elle m’a dit ce matin son étonnement à me voir m’endormir si vite malgré tout ça.

J’ai senti hier dans le métro saturé que la tension se relâchait un peu, malgré la cohue, les gens avaient le sourire et se parlaient plutôt que de se fabriquer leur sempiternelle bulle. Nous étions nombreux hier, dans les rues de Paris. Les boulevards étaient noirs de monde — il nous a fallu plus de quatre heures pour nous rendre de Miromesnil à République où nous sommes arrivés vers dix-huit heures. Quelques opportunistes, beaucoup étaient sincères…

Notés en vrac, l’accent maghrébin du conducteur du métro qui nous renseignait sur les meilleurs moyen de rejoindre la marche, la dame aux piercings pointus, habillée tout en bleu façon oriental qui s’étonnait de ne pas avoir été retrouvée dans la foule malgré son extravagante tenue — je n’ai pas osé lui demander la permission de la photographier, j’ai hésité, j’aurais peut-être du… —, la musique qui sortait ça et là des fenêtres des immeubles qui nous surplombait nous amenant parfois à chanter en chœur, les applaudissements au passage des cortèges de gendarmes qui repartaient vers chez eux…

Et puis ce matin les questions qui remontent à la surface dès qu’on entend une sirène quelque part. On s’arrête de faire, on s’inquiète un peu, et puis la sirène poursuit son chemin, vers le loin. Je suppose qu’il faudra encore quelques jours pour que le quotidien, l’ordinaire reprenne l’essentiel de nos temps.

Putain de semaine…

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