Pas de quartier, c’est open-bar, une fois élu, c’est le pouvoir absolu.
Lorsque les nazis sont venus chercher les communistes,
je n’ai rien dit,
je n’étais pas communiste.Lorsqu’ils ont enfermé les sociaux-démocrates,
je n’ai rien dit,
je n’étais pas social-démocrate.Lorsqu’ils sont venus chercher les syndicalistes,
je n’ai rien dit,
je n’étais pas syndicaliste.Lorsqu’ils sont venus me chercher,
il ne restait plus personne
pour protester.Martin 1] [
Une loi scélérate qui une fois des encore plus malfaisants au pouvoir videra nos quartiers pour remplir ceux de sécurité. Les ghettos ont de futurs beaux jours devant eux…
Et pendant ce temps là, Urvoas refait passer et adopter sous forme d’amendement tout ce qui avait été retoqué par le Conseil d’État à qui avait été soumis le texte initial. Donc non seulement ils écartent les juges mais également ceux qui, dans l’administration, ne pensent pas comme eux. Quant au peuple, il est inaudible et de toute façon s’il avait pu l’être il est facile de passer outre son avis, rappelez-vous un récent référendum (2005) où nous leur avions dit non.
C’est assez bien représentatif de ce qu’est une dictature.
Accessoirement je plains Mme Taubira qui par devoir de solidarité avec le gouvernement ne peut et ne va pas s’élever contre cette gabegie. Vous voyez, j’ai encore quelques illusions, peut-être à perdre aussi, qui sait…
Et pendant ce temps là, les écolos se déchirent entre eux, business as usual comme disent nos voisins grands-bretons, pour savoir s’il faut intégrer le gouvernement ou pas, signe évident que les grandes manœuvres pour les prochaines élections présidentielles ont commencé.
Je me demande quelle proportion des français a conscience de ce qui se passe aujourd’hui et parmi les autres combien se réveilleront un jour, trop tard, avec une sacré gueule de bois !
Note
[1] Poème souvent et faussement attribué à Bertold Brecht.
1 De lilou la teigne -
Cela fait un bout de temps que je me pose les même questions, jusqu’où vont-ils aller, jusqu’où allons nous accepter, c’est mon grand point d’?.
Est-ce la peur de perdre le peu qu’il nous reste?
Bisous
2 De samantdi -
Mais à quelle loi tu fais allusion… ? Il y a quelque chose qui a dû m’échapper.
Ce gouvernement a bien des défauts mais je ne pense pas qu’on puisse dire que nous vivons en dictature, si on en croit cette définition de l’Encyclopedia Universalis.
3 De Franck -
samantdi je fais allusion à cette loi sur le renseignement, en cours d’adoption à marche forcée (histoire de supprimer au maximum tous les débats) qui légalise toutes les pratiques de surveillance de masse sans aucun recours juridique.
Ça devient de l’arbitraire administratif. C’est la raison pour laquelle je dis que lorsqu’une administration s’arroge tous les pouvoirs sans autoriser le moindre contre-pouvoir alors c’est une dictature.
4 De samantdi -
Il faut que je m’intéresse à cette loi de plus près car pour le moment, je ne sais pas quels sont les points qui posent problème vu qu’elle est présentée comme un moyen efficace de lutter contre le terrorisme.
Or, moi je suis très favorable à un durcissement des moyens mis en oeuvre, je trouve qu’on est trop angéliques. Quand je vois que le beau-fils (12 ans) du grand copain de Merah (celui qui l’avait enterré ici même au cimetière du coin) a pu faire passer ce gosse avec lui en Syrie, l’armer et lui faire tuer un pauvre gars, le tout filmé en direct, je suis prête à accepter que les gens qui luttent contre ça puissent faire leur boulot, qu’on puisse écouter et surveiller l’entourage des terroristes, qu’on puisse les arrêter avant qu’ils fassent leur sale coup, tant qu’ils sont sur le sol français..
Parce que ce type était dans le collimateur mais était assez malin pour qu’on n’ait rien à lui reprocher.
C’est ma position actuelle, cela ne veut pas dire qu’elle ne peut pas évoluer.
Je ne me sens pas très bien informée sur cette loi.
Si tu as des liens intéressants avec des points précis et clairs, je suis preneuse parce que ce que j’ai aperçu sur le thème : « c’est la fin de la démocratie » « les socialistes sont des traîtres » ça ne me donne pas tellement envie d’aller voir de plus près, à vrai dire.
5 De samantdi -
Et pour revenir sur la question de la lutte contre le terrorisme. Pour moi, ce n’est pas une question désincarnée.
Merah, il vivait dans la cité où j’ai mené une action pendant 2 ans avec mon asso, il y a 15 ans, c’était un des minots que je devais croiser sans le connaître.
Le gamin de 12 ans filmé en train de tuer, Ryan, il allait à l’école du quartier des vampires.
La petite Myriam assassiné parce qu’elle était juive, c’était la fille d’amis de ma collègue.
C’est un sujet sur lequel je me sens très très (con)cernée.
6 De Franck -
Je ne critique absolument pas le fait qu’il faut lutter contre le terrorisme, par contre, à cause de ça, on est en train de brader nos libertés fondamentales et c’est bien plus grave je trouve.
Tu n’as rien à cacher j’espère, parce que tout sera fouillé sans pouvoir s’y opposer.
7 De Franck -
Je continue avec un lien chez Tristan Nitot qui regroupe quelques éléments à ce sujet.
D’autre part, cette loi qui va légaliser en France ce que fait la NSA au USA, et bien plus encore, n’aura aucun effet visible sur le terrorisme, de la même manière que la NSA et le Patriot Act n’ont jamais permis d’empêcher un acte terroriste là-bas.
8 De Bernard (l'autre) -
Amha, une définition ne devrait pas être le support d’une analyse…
Il y a aussi le “sentiment”, la sensation de… à un moment donné.
Si l’on prend l’exemple de “dictature”, on peut se poser la question de savoir à quel moment ce terme a été mis en avant : Bokassa, Ceaușescu ou même Saddam Hussein étaient-ils qualifiés de “dictateurs” lorsque la France avaient des intérêts économiques avec les pays qu’ils dirigeaient ?
De même pour ce qui concerne le terrorisme : aujourd’hui il semble que l’on puisse assimiler facilement ce terme avec racisme et/ou intégrisme…
Ce qui permet de décréter qu’en luttant contre le terrorisme, on lutte contre le racisme et l’intégrisme; justifiant ainsi l’effort demandé à la population pour la collaboration à ce qui semble être annoncé comme une œuvre de “salubrité publique”.
Qu’en sera-t-il demain une fois que “terrorisme” ne fera plus la Une des médias ? Personnellement je n’en sais rien mais habitant Roubaix depuis plus de vingt ans, je suis consterné par les assimilations récurrentes entre la population de cette ville
et les valeurs que les médias leur “prêtent” sans discernement aucun…D’où cette question à laquelle je n’ai que peu de réponses :
“à quoi et à qui cela sert-il en réalité ?”
9 De Franck -
Excellente question Bernard, c’est l’essentiel de ce que je redoute, son usage futur !
10 De samantdi -
C’est un comble mais le texte que j’ai trouvé le plus clair et le plus informatif sur les dangers de cette loi vient d’un député UMP. Je trouve qu’il explique bien que cette loi propose de mauvaises réponses à de vrais besoins.
Loi de renseignement : défendre la République, oui mais en défendant les libertés