J’suis tellement enamouré de mon boulot que je me colle d’astreinte pendant les vacances sans rien demander à personne, incredibeule, isn’t it ?
Je reprends.
Hier, réunion stratégique et tactique de décisions à prendre dans le cadre de la direction de la gouvernance du groupe, pour résumer, réunion de direction, quand soudain un point particulier arrive sur la table par la voix de mon sous-chef (numéro 2 de la boîte, donc) :
— J’ai vu que tu prenais des congés cet été …
— (ben oui, comme depuis environ un quart de siècle que j’y travaille dans cette boîte) ai-je pensé in petto dans le dedans de moi-même
— … trois semaines, et ça se passe comment s’il y a un problème ?
Parce qu’il faut savoir que je suis le seul informaticien multi-casquettes de la boîte, alors du coup, quand je suis pas là, tous les serveurs tombent en panne etc…
— Ben comme d’habitude pourquoi leur ai-je répondu après leur avoir suggéré de m’envoyer un jet privé pour faire l’aller-retour le temps de régler l’hypothétique problème
— Non mais est-ce que tu seras joignable et disponible au cas où ?
Voilà, je peux partir en vacances mais il faut que j’assure l’astreinte, au cas où, donc téléphone/SMS, connexion internet et temps disponible évidemment.
Je conçois tout à fait ce genre de question et qu’ils souhaitent avoir un backup (j’aime assez ce mot anglais finalement) en cas de souci, mais ça reste toutefois de l’astreinte sans aucune contrepartie.
La dernière fois où il y a eu un problème de ce genre, à Pâques dernier, j’ai passé une demi-journée sur 3 de mes serveurs et malgré le fait que je leur ai rappelé il y a quelques semaines, le simple fait de récupérer ce temps à travailler n’a pas été ne serait-ce qu’imaginé.
Les astreintes correspondent à des périodes pendant lesquelles le salarié, sans être à la disposition permanente de son employeur, a l’obligation de rester à son domicile ou à proximité afin d’être en mesure d’intervenir pour accomplir un travail pour l’entreprise. Ces astreintes sont mises en place sous conditions et prévoit des compensations pour les salariés concernés.
Code du travail : articles L3121-5 à L3121-8 : Astreintes (définition, repos, conditions de mise en place, etc)
C’est tout le problème d’avoir affaire à des personnes qui ne vivent (quasiment) que pour leur boulot et ne conçoivent que difficilement que ce ne soit pas le cas d’autrui !
1 De Cunégonde -
Je te comprends, nous, on en est à récupérer comme on peut les heures sup. Elles ont un coût mais certains condondent disponibilité et esclavagisme.
2 De Gilsoub -
J’avais répondus à une boite qui me tenait le même discours, et si je fais une crise cardiaque, malade à l’hôpital, tout ça, votre boite coule ? nan parce que si sans toi la boite coule, demande une augmentation :-)
3 De Franck -
C’est clair que ça fait un bon argument pour justifier une augmentation, mais comme ils ne cessent de marteler, en public et en ma présence, évidemment, qu’il faut baisser les charges d’exploitation — ce qui au passage n’est absolument pas de mon ressort — et que je fais partie de ces charges, spa gagné gagné !
4 De mirovinben -
J’ai connu l’astreinte 24/24 pendant 7 jours toutes les 6 semaines avec obligation d’arriver sur les lieux en 20 minutes maxi après l’appel si alarme immédiate (genre calculateur arrêté ou plus de clim ou plus de jus). Voiture d’astreinte + téléphone de service + Eurosignal (si un peu loin du téléphone) + modem 300 bauds avec un des premiers ordi portables à LCD équipé d’un émulateur TTY pour pouvoir lancer quelques commandes depuis chez moi et avoir quelques détails avant intervention sur place.
Rendu : 4 jours + les temps d’interventions (comptés doubles après minuit et les jours feriés). C’était l’bon temps. Ça a bien changé depuis, paraît-il.
5 De mirovinben -
Heu, je corrige légèrement mon commentaire précédent après avoir retrouvé un neurone de l’époque qui m’affirme que l’ordi portable a été longtemps précédé d’un télétype tout aussi portable et à papier thermique.
6 De Tomek -
Je me souviens de l’épisode à Pâques.
Et ça leur dirait de respecter a minima le code du travail ? Tu leur as adressé le texte en guise de rappel ou bien ?
Et je ne comprendrai jamais les gens qui ne vivent que pour leur boulot.
7 De Franck -
Leur adresser le texte ? Ils ne comprendraient pas, comme pour les heures de boulot, pour eux cadre = douze heures par jour minimum !
8 De Franck -
Il y a quelques années le boss m’avait même reproché de ne pas avoir appelé de temps en temps pendant mes vacances pour savoir si tout allait bien.