Irréelle

Bien sûr et comme tout le monde aujourd’hui, j’aurais pu tourner autour de cette fameuse journée irréelle qu’est le 21 octobre 2015 ; mais en fait non, j’ai pas envie et puis d’ailleurs quoi dire qui serait un tant soit peu original ici que vous n’auriez pas déjà lu ailleurs ? N’est-ce pas ?

Bref…

J’ai fini hier de suivre un cours en ligne auquel je m’étais inscrit sur le développement en javascript (dans l’optique de dynamiser un site web). J’ai appris des tas de choses, j’ai finalement compris à quoi servaient deux ou trois trucs que j’avais vu ici et là, entre autre dans Dotclear, et j’ai surtout réalisé que Dotclear était vieux.

Vieux dans le sens où la façon de coder est maintenant très éloignée de ce qui se fait aujourd’hui, vieux dans le sens où aucune des possibilités offertes par les nouveaux standards n’est implémentée — il suffit de jeter un œil à l’upload de média pour s’en convaincre —, vieux dans le sens où l’écosystème qui subsiste autour de lui ne bouge plus beaucoup.

Arrivé là, vous devriez être en train de vous demander si je ne suis pas sur le point de vous faire une annonce fracassante comme il m’est arrivé de faire dans le passé. Eh bien je vais vous décevoir, peut-être, parce que non, je ne vais rien jeter, Dotclear me convient très bien comme ça, il fait le job comme on dit et je l’utilise quotidiennement pour publier ici et ailleurs.

Eh bien non, je continue encore et encore à m’éclater à développer des choses dedans et dehors, tester des idées, faire en sorte que la chèvre et le chou s’accordent parmi les demandes qui sont faites ici et là. Je l’ai dit récemment encore, sur Twitter et ailleurs, j’adore toujours coder et ça dure depuis que j’ai quinze ans, peut-être même avant. Je ne compte plus mes heures passées à programmer ma vieille HP-33E.

Allez, une petite image le temps de respirer…

Por favor HH

Voilà…

Dotclear n’a aucun avenir. C’est rude n’est-ce pas ? Mais en fait c’est assez vrai dans le sens où on va continuer à l’enrichir et s’amuser avec, et le fait qu’il devienne de plus en plus confidentiel nous donne de plus en plus de liberté pour jouer avec, ce que je trouve plutôt cool ! Il n’a aucun avenir parce qu’on ne va pas refaire une version 3 from scratch, en partant d’une page blanche.

Cela dit s’il fallait vraiment repartir d’une page blanche — j’entends d’ici clochix avec qui je cause de temps de temps de Cozy sur IRC me dire « node.js ? » ; on ne va pas ré-écrire un Ghost, si ? — je militerais pour qu’on intègre un peu mieux la façon de gérer plusieurs langues au sein du même blog, c’est vraiment un point bloquant je trouve. Pas vous ? Non, peut-être pas vous finalement, c’est un besoin rare, pour autant que je puisse en juger depuis quelques années, mais il existe.

Alors on[1] va redonner un sérieux coup de peinture au site web, on va continuer à implémenter de nouvelles facilités pour publier, je vais essayer de me lancer dans une appli mobile pour administrer un blog, codé en HTML5/CSS3/ES6, évidemment[2], j’espère que d’autres codeurs auront envie de développer un peu — il y a pas mal de tickets ouverts qui pourraient tout à fait faire l’objet d’un développement de plugin par exemple ; je pense entre autre à une demande récurrente d’attribuer une image (ou un média) à un billet, comme une métadonnée, qu’on pourrait dissocier du contenu.

Une autre image ?

Jeux de plage

J’aime bien cette idée du jeu…

C’est très bizarre comme sensation, de s’occuper d’un vieux projet sans avenir, alors que c’est à l’antipode de ce que je ressens pour moi-même, même si pas mal de jeunes sont effrayés lorsqu’ils apprennent l’âge moyen de ceux qui sont encore vivants ici ! Comme si un vieux développeur ne pouvait exister. Eh bien jeunes personnes, j’en suis un exemple bien vivant, avec quarante ans de code derrière moi et j’espère encore pas mal devant.

Ceci n’est pas un appel du pied pour attirer de nouveaux contributeurs, non, non. J’ai déjà essayé, ça n’a pas marché, au delà des conséquences limitées de l’effet d’annonce d’alors, six mois plus tard c’était aussi désertique qu’avant. Je n’ai pas la recette et puis finalement je m’en tape un peu. Je mène la barque comme je peux, ou comme j’ai envie, je ne me prive pas d’envoyer bouler ceux qui m’agacent — ah tiens, un privilège de l’ancienneté que j’aime bien —, et ça m’amuse !

Voilà, je crois que je serai un vrai vieux quand je n’aurais plus envie de coder.

Et puis il y a un truc génial dans le web, c’est que ça bouge tout le temps ! Et ça bouge tellement qu’on peut se permettre de louper des technos nouvelles, puisque de toute façon elles seront obsolètes avant qu’on en tire toute leur substantifique moelle ! Tiens en voilà un mot qui ne s’applique pas à Dotclear, bien qu’il soit vieux (qui a dit « et moche » ?) : obsolète.

Dotclear sera obsolète le jour où il ne me permettra plus de publier avec, peut-être parce que son code ne sera plus supporté par les serveurs web, peut-être parce qu’il sera farci de failles de sécurité qu’on aura pas pu colmater, peut-être parce qu’il n’y aura plus de web, allez savoir ?

École

Ah ah, les technos nouvelles, c’est ûber-cool les technos nouvelles, on fait des trucs rigolos avec, on se simplifie la vie — ça j’aime bien, c’est raccord avec mes principes de grosse feignasse —, on installe plein d’outils (qu’il faut d’ailleurs maintenir et mettre à jour, ce qui n’est pas toujours le plus aisé), et ça permet d’avoir des sujets de conversation de geeks quand on va boire des bières !

Alors je vais maintenant me plonger dans la doc de WebPack, histoire de voir ce que je peux en faire, a minima me compiler mes sources ES6 avec Babel en plus de gérer les compilations Sass/Compass, puis voir comment démarrer le développement d’une appli en utilisant React ; à bien y réfléchir j’aimerais bien trouver un quidam/endroit/site qui me mette le pied à l’étrier pour ça… J’avoue que ça me parait encore une montagne, entre autre parce que je ne maîtrise encore pas bien tout ce qui tourne autour de la sécurité des applis backend.

Ah tiens, en parlant de sécurité, ça me fait penser que j’aimerais aussi implémenter des systèmes d’authentification alternatif dans Dotclear, à commencer par OpenID Connect (il y a des librairies certifiées qu’on peut utiliser pour intégrer ça).

Développement backend, un terme banni par tout ceux qui font du front ce qui ne me laisse pas de m’étonner. Après tout me dis-je in petto, une appli backend n’est rien d’autre qu’une appli frontend pour celui qui l’utilise, et souvent bien plus complexe. J’ai toujours trouvé ça bizarre de séparer ces deux facettes du même web !

Mais ça je ne me le dit que dans le dedans de moi-même, j’ai pas envie de me faire frapper ;-) N’empêche que ça reste du web, avec des technos souvent identiques ! Aïe, pas la tête, pas la tête…

Respirer…

Famille

Encore…

Oh et j’oubliais que j’avais aussi un ou deux thèmes que je voulais adapter, et puis aussi écrire quelques billets sur la façon d’installer Dotclear pour tel ou tel usage, et puis aussi profiter de la nouvelle gestion des dépendances pour mettre ça en œuvre, y’a de quoi jouer un peu…

Organiser aussi un atelier autour de la conception des thèmes en profitant du système d’extension/héritage, si pratique mais que personne n’a utilisé à part moi, je crois. C’est dommage parce que ça simplifie rudement la vie, y compris pour le développement de certains plugins qui enrichissent sur la partie publique. Enfin je crois que ça ne rassemblerait pas plus de 3 personnes, malheureusement.

Je me demande de temps en temps si je fais bien de me présenter comme « Lead-Dev » de Dotclear, vu ce qu’en pensent les gens… C’est peut-être pas une si bonne carte de visite, à part indiquer que je maîtrise (a priori) un peu le développement et la conduite d’un projet de ce type. On m’a demandé une fois ou deux, après avoir dit ça, si je faisais aussi du dev-front, c’est dire le fossé !

Le vrai fossé, pour moi, c’est l’écart qui existe entre ce que je développais il y a quinze, vingt ans et aujourd’hui. Que ce soit dans la téléphonie, la gestion, le calcul de risque, l’automatisme, … Le vrai écart est aussi présent dans les interfaces, les machines, les méthodes…

Quoi que les méthodes, le workflow comme on dit ; je me souviens des heures de compilations/assemblages/links de l’époque pour produire des applications exécutables alors qu’aujourd’hui, après avoir passé des années à interpréter du PHP/CSS/JS on en revient à compiler/assembler/lier comme à l’époque depuis que Sass/Babel-ES6/WebPack et consorts font partie des outils utilisés, étonnant non ?

Bref, l’environnement me redevient assez familier tout d’un coup !

Souffler…

Préparation

Bon, je cause je cause, mais j’ai du code sur l’établi moi, faut que j’y aille !

Et puis finalement ce n’est pas cette journée qui est irréelle, c’est toute ma vie de développeur qui me semble l’être ! J’ai de la chance, vraiment.

Notes

[1] Ne vous leurrez pas non plus, le on n’est pas nombreux, seulement deux ou trois personnes de bonne volonté.

[2] Soyez patients tout de même, le temps que je devienne un peu efficient dans ce domaine, il va surement se passer un peu d’eau sous le pont.

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