irrésistible

C’est irrésistible, je lis ici et là, des textes formidables et l’envie me vient d’en faire autant, forcément. Et puis non, pas les mots, les idées s’entrechoquent, rien de construit, d’argumenté, alors je me tais ; peur du ridicule, peur d’être jugé forcément, peur de ne pas être capable de défendre mes convictions avec autant de talent que tout ceux qui s’expriment.

Les dirigeants politiques ont un pouvoir de nuisance sans commune mesure. Ce sont eux qui lentement mais sûrement nous arrachent toutes les libertés, tous les droits durement acquis par les générations de nos parents. Ce sont eux qui créent les conditions du chaos pour ensuite décréter l’état de guerre justifiant toutes les mesures d’exception. Les obscurantistes peuvent tuer des humains par milliers, mais pour étouffer les libertés, les fondements d’une société plus juste et émancipatrice, il faut le vote des élus du peuple.

Clochix, Lendemains de jour de la gentillesse

Avant hier, Valls me faisait peur avec ses déclarations de guerre mais je me disais qu’Hollande était suffisamment censé pour modérer les ardeurs de son premier ministre ; hier j’ai compris que non, en fait, il est lui aussi dans la même voie/voix. Qui reste-t-il alors pour contrôler, pour poser des garde-fous à leurs projets ? Certainement pas les deux assemblées qui forcément — et parce que des élections arrivent ; il y en a en permanence qui arrivent d’ailleurs — seront alignées, le petit doigt le long de la couture du pantalon pour voter mesure d’exception sur mesure d’exception.

Vigie pirate devait être exceptionnel, au début, et ça fait bientôt quinze années qu’il est quasi en permanence au niveau le plus élevé. À quoi sert ce mécanisme si une fois qu’il est actif il n’est plus susceptible d’être arrêté. Autant dire que l’état actuel est la norme et arrêter d’afficher que « Plan vigie pirate renforcé », parce qu’à force de lire ça partout, vous n’y prêtez plus attention, c’est humain.

Il ne demande pas qu’une nouvelle Ligne Maginot technocratique vienne s’ajouter à la liste déjà longue des lois anti-terroristes. Il appelle à ne renoncer à aucune des libertés qui nous font vivre, aucune des égalités qui nous font espérer, aucune des fraternités qui nous font aimer.

Il demande que nous ayons la trempe, cette fois, de ne pas céder. Trop souvent déjà nous avons été assaillis, et trop souvent notre seule réponse fut d’abonder dans le sens de nos agresseurs en renonçant à ces idées si chères qui, ensemble, nous définissent, et que tous, par nos actes, nous définissons.

Robin Berjon, Le cri sourd du pays

Ce qui m’effraie le plus est qu’il n’y a quasi aucun politique pour s’opposer à l’embolie sécuritaire actuelle, alors que la société civile (individus, associations, collectifs, …), au moins ce que j’en vois depuis mes lectures est au contraire à l’opposé de cette posture. Quel fossé entre ceux censés nous représenter et qui, à mon sens, ne représentent que la seule idée qu’ils se font de notre volonté (et encore pour les plus honnêtes) et nos espoirs.

Quand la droite était au pouvoir je me disais qu’on avait la gauche, en réserve, moins martiale, moins dure pour la société, c’était en tout cas l’idée que je m’en faisais, et puis le paysage à changé en 2012 et on a soufflé, enfin. Seulement ce que j’entends, ce que je constate aujourd’hui ressemble furieusement à ce qu’on entendait et constatait avant.

Je me suis longtemps fait une haute opinion des personnages politiques, dotés d’une haute intelligence, d’un sens hors-norme du bien commun, du vivre ensemble, pensais-je alors ; aujourd’hui, et ce aujourd’hui commence à dater pas mal, j’en suis revenu et je cherche la ou les « lumières » qui sauront redonner un peu d’éclat dans cet aréopage.

Aurons-nous le courage de refuser la fausse solution facile et de réfléchir au long terme, tout en sachant que ça ne flattera pas nos instincts ? Il y a quelques années nous avons tous été fiers d’un discours de Dominique de Villepin. J’aimerais tant qu’il en soit de nouveau ainsi.

Éric Daspet, Pendant des décennies

Alors que reste-t-il, que nous reste-t-il ? Une démocratie, encore, mais dans quel état et pour combien de temps ?

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