Quarante ans

Ce n’est pas mon âge, mais la durée depuis laquelle je code. Je me faisais encore la réflexion ce matin en corrigeant une petite faille de sécurité dans Dotclear, j’adore toujours ça et je me rends compte de la chance que j’ai de pouvoir faire, le plus souvent possible, quelque chose qui me plaît !

Je racontais ça encore il y a quelques jours pendant Paris-Web, j’ai commencé avec un stylo et un cahier à spirale, dans le car qui m’amenait au collège, à apprendre le Basic. Numéroter les lignes, faire des tests, brancher des instructions, c’était de la magie (imaginative puisque sans écran) ; code que j’ai pu ensuite retaper sur un terminal de mainframe (probablement un Bull, mais sans garantie), pour ensuite le faire tourner (avec un trac d’enfer vous imaginez). Le résultat s’est correctement affiché je me souviens — c’était quelque chose de très basique — et j’ai été rapidement frustré de ne pouvoir en faire plus.

Voilà comment je suis tombé dedans et je n’en suis jamais ressorti.

J’aurais du mal à lister tous les langages avec lesquels j’ai pondu des lignes de code ; plusieurs dizaines assurément, et sur tout type de plate-forme — ah, ma vieille HP-33E programmable. J’ai des souvenirs encore vivaces d’heures passées à essayer d’optimiser l’empreinte mémoire d’un programme, puis d’utiliser des systèmes de swap de code pour en faire tenir plus que la mémoire vive ne pouvait en contenir, etc, etc.

Je me souviens des concours de batch sur les VAX/VMS chez Matra, alors qu’on développait ce qui allait devenir l’ancêtre du GSM : Radiocom 2000 ; je me souviens des masques utilisés pour stocker des infos sur un octet ou un mot — et il ne fallait pas confondre le haut et le bas : quel octet arrivait en premier dans le mot ?

Quelques détours par l’assembleur, plutôt rigolo de pouvoir toucher de près au fonctionnement du processeur et de ses composants annexes, en général de l’Intel mais pas que…

Puis quelques années plus tard, la découverte des interfaces graphiques ; j’ai passé des heures à potasser l’API de Windows 3.1 et j’ai ensuite passer des heures à développer des composants utilisables dans les interfaces (boutons, barres de progression, combobox, …) ; un détour par quelques applis VBA (Basic applicatif) et les problèmes de localisation en temps réel des écrans (c’était avant que l’Unicode soit adopté un peu partout).

Et puis plus récemment le web et tout ce qui tourne avec ; et j’y suis encore tellement ça foisonne — je ne suis d’ailleurs pas près d’en faire le tour, tellement l’éco-système est riche !

Un de mes regrets : que les développeurs seniors ne soient pas plus reconnus comme tels en France — en général quand tu prends de la bouteille, on te dirige plutôt vers la chefferie de projet et tu perds la possibilité de coder (en tout cas moins qu’avant), et c’est pas vraiment le plus cool dans ce métier :-)

Je vous laisse là, j’ai du code à taper \o/

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