Ils n’ont pas bougé du banc de pierre, au bord de la vieille maisonnette murée, discutant de temps à autre, face à la mer. Pantalons de velours épais pour l’un, de toile pour l’autre, chacun sa veste par dessus une chemise claire ou quadrillée et boutonnée jusqu’en haut sous un gilet.
Le premier se frottait souvent les yeux, trop de lumière peut-être ; alors que l’autre, sous sa casquette, ne cillait pas, on dira.
Mais ça c’était plus tard dans la journée, passée du côté de Brest.
Le Clairvoyant, petit remorqueur amarré par un bord narguait le gros, en face, amarré de l’autre bord, accompagné d’un trimaran presque plus long et largement plus large que lui.
L’Abeille Bourbon, impressionnant ! Surtout l’arrière, là où la remorque sort de son dévidoir pour surplomber la poupe ; je me suis dit qu’il ne devait pas faire bon se balader là, par gros temps et quand la remorque était tendue et glissait sur le rail…
Puis on a marché un peu vers la digue, pas très loin de l’endroit où j’avais observé le vieux porte-avion Clemenceau qui était resté là quelques années, avant d’être vendu à je ne sais plus qui pour être démantelé …
Retour vers la Recouvrance, que j’avais visité il y a une huitaine d’année, toujours aussi magnifique !
Et nous voilà plus tard dans la journée, au moment des deux petits vieux d’en haut ; sémaphore, vieille église abandonnée et phare flambant de sa chaux récente, à moins que ce ne soit de la peinture blanche ?
Petit détour sur le chemin côtier. Se dire qu’il ne devait pas bon se baigner en bas, là, par jour de marée un peu mouvementée…
Faire demi-tour, refaire le chemin inverse au bord des falaises et redécouvrir le panorama, d’un autre point de vue.
On a fini l’après-midi à boire une boisson chaude, café, chocolat ou infusion, je ne sais plus qui avait pris quoi, dans ce vieux chalutier transformé en bistrot.
L’était bien cette journée au bord de Brest !