Madame Print

Cette Madame n’est ni pire ni meilleure qu’autrui, toutefois, elle est souvent source de frustration voire de colère extrême pour les intégrateurs et autres développeurs de tous poils. Sa potion magique est la suivante : le Web, c’est du print.

Partant d’un tel postulat, il est aisé de comprendre que l’approche Web de Madame Print ne peut que faire des étincelles. En résumant très vulgairement, le print, c’est le domaine où l’on contrôle tout : la typo, la mise en page, etc. Le print, ce sont les cohortes de Jules César : parfaitement ordonnées, rien ne dépasse, tout est sous contrôle.

Nicolas Hoffmann, Je vous présente Madame Print

J’ai eu affaire à madame Print, encore hier, à propos d’un site en cours d’élaboration depuis déjà quelques mois et j’avoue que sa méconnaissance du web est assez surprenante quand on sait qu’elle est suffisamment jeune pour n’avoir pas connu le monde sans Internet et le web, et qu’elle s’en sert tous les jours ! J’ai appris qu’elle sortait tout juste d’une école de design.

Cette dame s’occupe de préparer et rédiger une charte graphique qui doit être suivie pour tous les deliverables à venir, qu’ils soient imprimés ou affichés sur écran. Seulement voilà, il n’est question que de points typographiques pour les tailles de police, d’interdits concernant les veuves et orphelines — concept quasi exclusif du print où la pagination peut provoquer ce genre de défaut —, ou encore, pour en revenir aux polices au choix d’une particulière, soi-disante disponible partout — sachant que son partout c’est Windows et a priori rien d’autre.

Donc, Calibri corps 10 pour le texte courant, … Ce à quoi j’ai rétorqué, chiffres à l’appui, que cette police ne serait pas utilisée sur mobile, quasiment pas sur Mac, et encore moins sur Linux. La réponse ? Alors on va utiliser Arial, soit une des polices sans empattements les plus difficiles à lire, de mon point de vue, lorsque les textes sont un peu touffus comme ça risque de l’être.

Ensuite j’ai reçu quelques médias, pour l’illustration, sous des formats divers : Une photo EPS pesant 16 Mo, 3 autres en haute résolution pesant chacune plus de 2 Mo, une série d’images vectorielles à utiliser comme « mascotte », chacune fournie dans un premier temps au format PDF, puis ai (Adobe Illustrator), et enfin en PNG, chacune faisant a minima 1000 pixels dans sa plus petite dimension. Je me suis un peu ému de la taille de tous ces médias et la réponse reçue quelques minutes plus tard m’a scotché :

Je ne sais pas, je te laisse gérer pour les dimensions (sic)

Ça va être cocasse les réductions de PNG alors que c’est si facile de faire ça avec les sources sous Adobe Illustrator !

Et je ne parle pas des deux ou trois photos détourées à la serpe, fournies au format PNG, qu’il va aussi falloir réduire sous peine d’avoir des pages pesant plusieurs méga-octets chacune. Ou encore des schémas reçus au format Photoshop, ou encore d’autres images, au bon format, mais d’une taille de timbre-poste !

Pas plus des logos qu’il faut préserver de toute « pollution » extérieure et prévoir en conséquence un « blanc tournant » autour d’iceux ! Pourquoi ne pas avoir intégrer cette marge dans les images, on se demande ? J’ai fini par obtenir ça, en leur expliquant que gérer les marges n’était pas toujours trivial sur certains supports…

Bref, je ne vais pas faire de miracle et je vais même botter en touche pour un certain nombre de pré-requis (famille et tailles de police entre autre) ; de toute façon ce site est la 5e roue du carrosse et ce qui a l’air de les préoccuper principalement est ce que seront les dépliants imprimés et la newsletter diffusée (au format PDF) régulièrement.

Ah oui, j’oubliais, je ne leur pas encore parlé de « responsive » ou des normes question contraste minimum ; la couleur choisie pour les titres sur le fond sélectionné ne passe aucun critère du RGAA — c’est un site qui est sous la responsabilité d’une collectivité territoriale.

Comme je suis coquin, je vais garder ça sous le coude pour plus tard ;-)

Ajouter un commentaire

Les champs suivis d'un * sont obligatoires

Les commentaires peuvent être formatés en utilisant la syntaxe Markdown Extra.

Ajouter un rétrolien

URL de rétrolien : https://open-time.net/trackback/13266

Haut de page