Hier soir, pour la première fois, on a descendu un paquet d’encombrants sur le trottoir et nous n’étions pas les seuls à l’avoir fait ; le trottoir s’emplissait petit à petit de tout ce que les habitants de la rue voulaient se débarrasser.
Pendant ce temps, quasiment au même moment — et ça a continué une bonne heure, voire plus, ensuite — quelques voitures/camionnettes se sont arrêtées, leurs occupants en sont sortis et sont venus faire leur « marché ».
On avait vraiment l’impression d’un manège parfaitement rodé et ce matin, vers 6 heures, alors que je buvais un premier café, j’ai vu arriver le camion-poubelle dédié à la tournée des encombrants venir récupérer le peu qui restait.
C’est tout les dimanches soir, dans toute la ville, et j’ai la vague idée que ça pourrait faire un début de trame pour une nouvelle, un roman ou un film !
1 De Bernard -
Profites-en tant que ce “manège” existe…
Chez moi, ils ont supprimé la collecte mensuelle des encombrants.
Du coup, plus de camionnettes, voitures, chariots attachés à des vélos ou piétons, qui fouillent dans ces monticules de dons.
Par contre, des tas d’objets, déposés régulièrement et subrepticement ici ou là.
Certains finissant par disparaitre, enlevés par je ne sais qui.
Bref, ma ville qui a, aujourd’hui, décidé de détenir un label “0 déchet” (sic!) est mal partie… pour faire oublier le fort pourcentage de pollution de ses eaux et sols, organisée par la myriade de ces entreprises chimiques, de teintureries, etc. fleuron de son histoire passée.
Car les familles qui étaient à la tête de cette exploitation se sont reconverties et ont quitté le territoire local; laissant aux établissements publics le soin de dépolluer et revaloriser les bâtiments et terrains qu’elles ont exploités pendant plus d’un siècle.
2 De Bernard -
Ceci dit, cela me fait penser à une nouvelle que j’avais trouvé dans ces encombrants, et dont je n’ai pas retrouvé l’auteur.
Cela se passe dans le bassin minier et raconte l’histoire d’un chiffonnier et de son fils qui habitent une cabane remplie de chiffons, et d’une femme (de forte corpulence -de mémoire-) qui leur amène ses soutiens-gorge avant de quitter la ville…
Une histoire d’amour étrange au pays des miséreux ;-)
3 De Bernard -
Enfin (?) il est à noter que la suppression de la collecte des encombrants entraine la disparition de petits métiers : récupérateurs de tous poils.
Et, sous couvert de respect de l’environnement et autres balivernes, justifie la traque des (petits) revenus non déclarés.
On commence par réglementer les braderies, on continue par les marchés aux puces et on poursuit par tout ce qui permet(tait) à tout un chacun d’élargir ses maigres ressources…
Il semble que l’on mette en place tout un système pour que la débrouille soit interdite à ceux qui n’ont pas les moyens financiers de la mettre en œuvre !
J’aurais plein d’autres histoires à raconter à propos de ma ville et sa communauté urbaine, de leur volonté de privilégier certains plutôt que tous, de leur politique de “réaménagement” du territoire ou de leur façon de revisiter l’histoire, etc. mais un roman ou un film ne suffirait pas.
Sauf à suivre l’exemple de Wang Bing (plusieurs années pour une réalisation finale de 9 heures!) ;-)
4 De Franck -
Ah tiens, tu m’as donné envie de voir ce film et je crois qu’il pourrait très bien m’accompagner quelques semaines, par petits morceaux, sur mes trajets de transports en commun.
5 De Bernard -
Attention quand même à la définition de l’écran: il y a des parties sous-titrées…
Perso, je l’ai vu empruntable dans des médiathèques (DVD).
6 De Franck -
Faudrait que j’apprenne d’abord le chinois, ok :-)
7 De gilda -
Nous avons les mêmes à Clichy, dans notre rue les encombrants le jeudi soir font rarement de vieux os.
Et le plus spectaculaire fut le dimanche de juillet où nous avions déposé les encombrants de la maison de ma mère, le défilé fut permanent, avec des spécialités - vieux jouets, vieil électroménager … -. Au final, nous qui avions peur de trop déborder sur la rue avons sans doute laissé un petit tas bien modeste pour le passage officiel.