Ce matin, passablement en retard, je décide de prendre la moto pour aller au boulot. Trajet tranquille, en quinze minutes environ, sans stress donc, jusqu’au moment où une bagnole à ma droite, pour pouvoir changer de file, me force le passage sans même un regard dans le rétroviseur ou encore avoir mis son clignotant.
Je klaxonne, passablement énervé de la manœuvre qui aurait pu me fiche par terre si je n’avais pas des yeux partout et une grosse habitude des comportements routiers sans avertissement d’autrui.
Une fois nos deux véhicules arrêtés quelques mètres plus loin, feu rouge oblige, moi juste à la gauche de la porte avant et quasiment sur la ligne blanche qui nous sépare de la voie opposée, je cogne au carreau de la dite conductrice pour lui demander de mettre son clignotant et de vérifier que le passage était libre, à l’avenir.
Alors que je m’attendais à ce que celle-ci baisse sa vitre, elle m’a fait un signe de la main qui voulait dire : « Dégagez de mon chemin ! », et quand j’ai insisté c’est son passager arrière qui m’a fait le même signe, comme si j’étais une mouche agaçante tout juste digne d’être écartée d’un revers de main.
J’en suis resté sans voix !
J’avoue que sur l’instant, et sur les quelques centaines de mètres qui ont suivi, je me suis demandé quelle attitude adopter, et puis finalement j’ai continué ma route avec un agaçant sentiment de culpabilité, probablement parce que je n’avais pas eu de réaction.
À la réflexion j’aurais du lui replier son rétroviseur, vu qu’elle ne s’en sert pas et ça l’aurait obligé à ouvrir sa fenêtre pour le remettre en place… bien qu’on puisse en douter vu son attitude.
Ou alors c’est le signe conducteur handicapé, apposé à l’arrière de sa voiture, qui m’a troublé ?
D’ailleurs c’est un fichu paradoxe qu’une handicapée ne se soucie guère d’envoyer autrui au tapis, au risque de le forcer ensuite à rouler dans une voiture siglée de la même façon ?
Va savoir !
1 De Nico -
Tiens, pour ne jamais oublier : Cet homme est un handicapé, mais avant tout, cet homme est un con.
2 De Samantdi -
Elle était peut-être aveugle ?
3 De Emmanuel -
La connerie n’est pas réservée aux valides. J’aurais largement plié le rétro quant à moi. Ces comportements sont insupportables !
4 De Sacrip'Anne -
Je trouve ça triste que ça soit toi qui te sentes coupable alors que tu n’étais pas en tort et que tu es resté poli et courtois.
Même si je comprends pourquoi ça te fait ça.
#LesGens.
Des bises, tiens.
5 De domahom -
Je suis toujours à la recherche de quelque chose qui puisse servir pour marquer le coup genre boule puante à claquer près des prises d’air de la ventilation, une bombe de peinture fluo pour targuer le rétro, ou mieux un fusil mais bon, c’pô toujours pratique et je suis en voiture…
6 De Pablo -
C’est clair que la conductrice a réalisé une manœuvre dangereuse et illégale. C’est normal que tu te sois énervé. Si je conduisais une moto, et en me connaissant (je m’énerve trop facilement et ce trait de caractère me déplaît profondément), j’aurais fait pareil que toi, j’aurais même replié son rétroviseur, sans doute…
Mais… ! ma théorie c’est qu’il ne faut pas du tout agir comme ça. Déjà, je ne suis pas sûr que tu aies dû klaxonner – action réservée à avertir d’un risque d’accident –, vu que de toute façon elle t’a forcé le passage (mais d’autre part je suis d’accord que, au moins, tu lui as fait voir comme ça qu’elle a effectué une manœuvre téméraire et que tu étais là). À partir de là, soit elle (et son passager) ont été conscients qu’elle s’était trompée (et c’était à elle de s’excuser quand tu es arrivé à sa hauteur, sans que tu aies à frapper à sa vitre – et elle a interprété ton geste comme un acte d’agression – ), soit ils pensaient qu’elle avait raison (¹) et que toi pas du tout (et ton geste était encore pour elle plus violent). Dans les deux cas, c’était inutile de lui faire la leçon : sous la première hypothèse, elle savait déjà ; sous la deuxième, tu étais un type énervé qui n’avait rien à lui reprocher.
D’après ma compagne dans des cas pareils (mais elle n’y arrive pas non plus à tous les coups), tu aurais dû soit l’ignorer complètement (sans aucun sentiment de culpabilité, bien sûr), soit arborer un grand sourire et lui faire comprendre avec des gestes comiques qu’elle avait failli te renverser.
Pour finir, d’après mon expérience de longues années comme copilote (LOL), presque aucun conducteur ne reconnaîtra qu’il n’a pas raison en conduisant dangereusement.
Bref, continue de conduire défensivement et essaye d’ignorer les con·nasse·s de la route !!
7 De Pablo -
(¹) D’après moi, des deux parties impliquées dans un incident de circulation, les deux te diront qu’ils ont raison et que c’est l’autre qui est un·e con·ne, avec une fréquence de 99,9%. Même si, quand ils t’en racontent leur version, tu ressens l’ombre d’un doute (ce n’est pas du tout ton cas, hein !!).
8 De Bernard -
Moi je suis piéton et j’utilise souvent les transports en commun.
Y’a plein de trucs qui m’énervent, dont le stationnement sur les trottoirs, y compris devant ma porte. Mais bon j’irais pas jusqu’à ce fait divers vu il y a quelques mois où un individu a attaqué à la hache une voiture garée sur le trottoir devant sa porte ;-)
Parfois je pense à mettre des clous puisque les forces de l’ordre de ma ville semblent ne plus réagir face à ce problème, l’ignorer, voire le pratiquer régulièrement.
Ceci dit, je me demande si l’évolution de la sécurité dans la voiture n’a pas permis à ce genre de comportement d’évoluer: “avant” on faisait attention à ses pneus et ses jantes… De même on faisait plus attention aux autres avant l’abs, la direction assistée et les airbags.
Mébon, y’a pas que ça.
Je me suis déjà fait heurté sur un passage piéton pas une conductrice qui regardait son téléphone portable, frôlé par une voiture qui brulait un feu rouge en montant sur le trottoir, et je m’inquiète des conducteurs de bus qui parlent aux passagers ou utilisent leur téléphone tout en conduisant sans regarder la route… etc. etc. etc.
En fait, plus ça va, plus je constate que l’évolution de ces pratiques dangereuses ne dépendent ni de l’apparente condition sociale, ni du genre (sexe), ni de l’âge - je me suis déjà fait insulté par un vieux à qui je demandais de déplacer sa voiture et un autre, plus jeune, à qui je parlais d’incivilité…