Vers le glaz

J’ai appris ce matin ce qu’était le « glaz », cette couleur très bretonne qui tire entre le bleu profond et le vert émeraude et qu’on observe uniquement là-bas — ça c’est moi qui l’ajoute mais ça fait plaisir de croire que c’est peut-être un peu vrai !

Alors évidemment, pour illustrer ça, j’ai choisi des photos en couleur ; sauf que dans la liste des photos prêtes à publier, je pense qu’aucune ne montre réellement ce qu’est le « glaz ». Curieux n’est-ce pas ?

Eh bien voilà, c’est un peu comme ça que je pourrais parler de ce vieux monsieur qui est parti paisiblement il y a quelques jours cultiver son jardin de son côté ; décrire sa gentillesse, son habileté avec les plantes ou lorsqu’il faisait son pain, son œil pétillant quand il était entouré de ses proches, vous n’auriez toujours aucune idée de ce à quoi il ressemblait.

Je me demande d’ailleurs si ce n’est pas aussi bien ainsi !

J’ai quelques photos, anciennes — tout est relatif puisqu’elles ont seulement quelques années —, de lui, deux seulement d’ailleurs où il apparaît tout comme je l’ai décrit. Vous voyez ? Non, bien sûr et c’est normal. C’est difficile en fait, de dire qui était une personne, il faut être romancier ou biographe pour bien le faire en détail.

J’ai encore en mémoire quelques images, peu en fait, mais qui restent vivaces. Certaines personnes ont le don de « marquer » l’esprit.

Mais il y a aussi le voile que la mémoire pose doucement tout ça, et ça m’a fait pareil pour mes parents et grands-parents disparus depuis des décennies ; quelques images subsistent pour certains et encore de façon incomparablement moins prégnante que de leur vivant.

Alors je prends mes photos dans l’ordre où elles viennent, indiquant uniquement le chemin que j’ai parcouru à pied avec mon appareil à mes côté. Ceux qui connaissent la région sauront refaire la trace de mes pas, les autres l’imagineront…