Dès le début de notre installation ici, à Montrouge, et plus spécialement dans notre immeuble, on avait remarqué qu’une légère atmosphère paranoïaque y régnait. Des avis sur les précautions à prendre, affichées ici et là, des caméras, une porte de garage qui se referme tellement rapidement que si tu ne presses pas le pas, à pied, ou sur la pédale, en vélo, pour sortir qu’elle se referme sur toi sans crier gare…
Sans compter les discussions de palier sur les cambriolages dont certains ont été victimes, il y a quelques années — en fait, le quelque c’est beaucoup, et aucun incident/accident de ce genre n’est arrivé depuis longtemps, seule la paranoïa est restée ; et puis encore cette dame qui ma fortement recommandé de patienter dans la (forte) descente du parking en attendant que la porte se referme pour vérifier que personne n’entre[1]…
Ne pas oublier de bien vérifier que la grille extérieure est correctement verrouillée, que les deux portes du sas du hall ne restent pas ouvertes, … et patati, et patata !
Bref, vous voyez un peu le tableau que je vous en ai dressé !
Maintenant, la petite cerise sur le gâteau : notre voisin du dessous, qui dans le genre parano, est d’un niveau absolument ahurissant !
Depuis quasi le début de son installation, il y a un an et demi maintenant, il se plaint régulièrement des bruits que nous faisons ici. Déménagement des meubles tous les quatre jours ; les pas qui martèlent le sol, les tiroirs qui cognent, etc, etc…
À l’avant-dernier barbecue des voisins — petite tradition locale qui a lieu tous les ans en juin — il nous avait relancé sur le sujet, comme à peu près tous les mois, et nous a demandé de porter des chaussons pour atténuer le bruit, ce qu’on avait refusé mais en lui promettant de faire attention sur les coups de talon quand on se déplace.
Depuis quelques mois c’est plutôt les bruits de chaise qui le dérangent, surtout après 21 heures le soir, voire avant le week-end — faut qu’il s’achète une vie ce garçon —, ou bien encore qui le réveillent le matin. Il est même venu sonner, une fois, alors que nous étions en plein de repas de famille un midi, pour nous apporter des feutres à coller sous nos meubles ; pas de pot, on en avait déjà mis !
Alors certes, on fait un peu de bruit le matin en se levant, un peu encore quand, le soir, on cuisine ou on dine, mais franchement, à part ça, on est plutôt du style confortablement installés dans le canapé à geeker ou à regarder des séries ou des films, voire les deux en même temps. Curieusement d’ailleurs, le son de la télé ne l’a jamais dérangé, mais passons. On utilise nos chaises deux fois dans la semaine, et encore[2], et du coup on ignore complètement d’où peuvent provenir ces sons qu’il entend.
L’immeuble est très mal isolé question bruit, certes, et il est de notoriété publique — tous les résidents sont d’accord pour l’admettre, sauf lui, évidemment — qu’il existe quantité de ponts sonores entre les étages et les appartements. Mais non, notre voisin est intimement persuadé que ça vient de chez nous sans erreur possible nous martèle-t-il !
Jusqu’à maintenant je lui répondais poliment qu’il fallait qu’il vienne dès qu’un bruit le dérangeait pour qu’on essaie d’identifier l’action qui pouvait en être la source, mais jamais il n’a sonné à ce moment ; c’est toujours : « pas dernièrement parce vous n’étiez pas là, mais il y a quelques jours, j’ai bien entendu … »
Hier midi, quand il est venu sonner une nouvelle fois à notre porte, je me suis bien gardé d’aller parler avec lui — quand c’est possible parce qu’en plus il a la sale manie de vous couper la parole et de ne pas vous laisser terminer une phrase —, parce que la réponse que j’envisage de lui faire, avant de refermer la porte comme un goujat est : « Vous devriez déménager ! »
Ou alors je lui propose une paire de boule Quies ?
Tiens, je pourrais le laisser parler, attendre quelques secondes, puis lui faire un grand sourire et lui dire « Disquette ! » tout en refermant ma porte, non ?
Hier soir, juste avant d’aller me coucher, il n’y avait aucun bruit dans l’appartement depuis de nombreuses minutes, j’ai entendu quelques coups venant peut-être de dessous ; probablement lui qui tapait son plafond avec son balai — il nous répète souvent avoir utilisé cette méthode pour qu’on fasse moins de bruit, et curieusement on ne l’a jamais entendu faire ça —, pour qu’on cesse le réaménagement de notre appartement, probablement ! Ou alors ce sont les fameux bruits qu’il entend régulièrement ? Impossible à dire et pour tout dire, je m’en tape un peu !
Je ne suis pas un gars vindicatif, mais il ne va pas falloir qu’il me relance sur le sujet, ce garçon ; il risque d’obtenir l’inverse de ce qu’il voudrait… J’ai déjà cessé les pas chassés que je m’appliquais à faire depuis des mois.
À bon entendeur…
1 De Sacrip'Anne -
On dirait que vous avez écopé d’un voisin du même genre que le mien (et de la même isolation phonique bizarroïde).
Courage !
2 De Cunégonde -
Si j’étais, j’irai faire une main courante s’il vient trop souvent vois déranger avant que ce soit lui qui la fasse. C’est ce qui c’était passé à Clichy dans mon immeuble avec la dingue du RDC.
3 De Pablo -
Les tuyauteries, les canalisations pour ventilation… : les bâtiments sont pleins de « ponts sonores ! ». Les coups de talons : c’est ce qu’on croyait (peu après avoir déménagé) à propos de notre voisine du dessus ; mais un jour, en parlant avec elle, on a découvert que c’était… ses chaussons ! (pour elle c’était un sourd et doux clap clap, nous on entendait un sonore et envahissant pom pom !!). 🤦♂️
Le garage : on a la même norme dans mon immeuble (mais ici, après les ~20 secondes du procès d’ouverture, on a ~1 minute jusqu’à ce que la porte se referme complètement). Le “problème” c’est qu’il y a pas mal de places louées à des gens “extérieures” (qui n’habitent pas dans l’immeuble et qu’on ne connaît pas forcément) et qui y accèdent, en principe, par la petite sous-porte de la grande porte du garage, qui donne dans la rue (et pas par les différents escaliers d’accès à l’intérieur du bâtiment). Donc, en attendant sagement que la porte se referme (dans la rue si on part, sur la descente au parking si on rentre), parfois tu vois quelqu’un qui descend au garage à côté de toi, sans que tu oses lui demander qu’est-ce qu’il fout là (parce que le plus probable c’est qu’il aille chercher sa bagnole). Morale : cette attente ne sert à rien et elle n’est que très faiblement dissuasive pour un éventuel malfaiteur ! 🤦♂️
4 De Tomek -
Et selon la conception, ça peut tout à fait se transmettre sur plusieurs étages (des bruits d’étages supérieurs qui traversent la hauteur de l’immeuble).
Autant dire que ce voisin devrait soit se renseigner pour arrêter d’emmerder les autres, soit déménager dans un endroit plus en corrélation avec son manque de tolérance aux bruits.
5 De Franck -
Et heureusement qu’on a pas de gamins vivants — genre remuants — et joyeux comme ceux qui habitent à notre étage ; j’ose pas imaginer son calvaire si c’était le cas !
6 De Franck -
Cunégonde je n’irai pas passer mon temps au commissariat — qui est d’un accueil déplorable au passage — pour poser une main courante qui ne servirait de toute façon à rien. J’attends qu’il porte plainte et qu’un huissier vienne mesurer effectivement le niveau de bruit qu’on produit ;-)
7 De samantdi -
C’est dommage, cet appartement est si charmant… !
Ici aussi il y a des conflits entre le rez-de-chaussée et le 1er, les dames du 1er sont super calmes mais elles ont leurs habitudes, aiment bavarder sur le palier, ce que ne supporte pas celle du rez-de-chaussée, qui leur pourrit la vie.
La perception du bruit a quelque chose de vraiment subjectif, et s’entretient : plus le voisin se persuade que les bruits viennnent de chez vous, plus ils lui paraissent insupportables.
Bon courage et patience…