Des violences policières…
Cela fait un an que les gilets jaunes manifestent. Chaque samedi. Plus de 52 jours de confrontation avec un maintien de l’ordre qui a marqué les esprits, et les corps, avec 4 000 blessés de part et d’autre.
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Difficile à croire pour certains, tant elles sont peu relayées par les médias traditionnels, qui s’indignent davantage du nombre de voitures brûlées et de l’atteinte aux symboles (tant républicains que bourgeois) que des vies mutilées, dressent un portrait caricatural des manifestants, les présentant comme des casseurs ultra-violents qui n’auraient que ce qu’ils méritent, et rassurent sur un maintien de l’ordre qualifié de proportionné et efficace. « Si vous n’êtes pas vigilants, les journaux arriveront à vous faire détester les opprimés et aimer ceux qui les oppriment » disait Malcolm X.
Des médias…
Ce qui me rend aujourd’hui encore plus pessimiste sur le futur, c’est le rôle de la presse et des médias en général, des télés en particulier, dans la déliquescence politique du pays. Les formulaires de renouvellement de la carte de presse sont sur mon bureau. J’ai, comme chaque année, du mal à les remplir, parce que la réalité du boulot ne m’a jamais semblé aussi loin du rôle des médias.
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Nous payons le prix d’un monde médiatique quasiment entièrement blanc, et de la précarisation du métier depuis des années. L’agenda médiatique est globalement écrit par de vieux hommes blancs hétérosexuels plutôt riches, ils sont la norme et l’objectivité, nous sommes les “partisans”, dont ils convient de pondérer la parole en invitant les bourreaux dans la discussion.
Du découragement et de la sidération…
Je me sens parfois si lasse et si impuissante face à ce déferlement de haine et de discours réactionnaire. Si seulement nous avions ne serait-ce qu’une once de la caisse de résonance dont dispose ces ordures, qui parviennent à arriver jusqu’aux flux de nos réseaux sociaux…
Et finalement l’impuissance…
Je ne comprends pas pourquoi dans notre pays la police qui tente de faire supprimer des images ça ne provoque pas un raz de marée de réactions.
— Éric D. (@edasfr) November 18, 2019
Ceci n’est pas isolé, des policiers qui se mettent devant pour empêcher de filmer on en a à la pellehttps://t.co/XOlPu5dboC
Je ne comprends pas pourquoi dans notre pays la police qui tente de faire supprimer des images ça ne provoque pas un raz de marée de réactions.
Éric Twitter ,
Quoi répondre à cette question, finalement, alors que la parole publique est soit muselée (dans la rue), soit noyée par les discours/rumeurs/mensonges en tout genre.
Il reste quoi alors que les urnes ne suffisent plus vu que le choix est forcé entre une droite extrême et violente socialement — et physiquement — et une extrême droite qu’il est inconcevable de laisser gouverner un jour.
Peste ou choléra dirait-on, sauf que là, pas de choix.
C’est sombre et je n’ai pas de réponse…
1 De Tomek -
J’avais l’intention de faire un billet du même tonneau. Même constat, même état d’esprit. Le présent est sombre, l’avenir qui se profile l’est encore plus. Ce qui est clair, c’est que le changement ne viendra pas des urnes.
2 De Obni -
Seule une grande catastrophe pourrait changer la donne : crash bancaire ou dérèglement climatique qui s’emballe. Triste.
3 De Franck -
Crash bancaire, je n’y crois guère, surtout que ça risque de se passer comme la fois précédente, l’état, donc le peuple, va renflouer les caisses d’icelles et on [le gouvernement] passera à autre chose.
Quant à la catastrophe, je ne l’espère pas, on a déjà assez à gérer comme ça…