Lavage de cerveau

Je me demande dans quelle mesure, nous les internautes/twittos/mastonautes avertis, notre perception de la parole publique — membres du gouvernement, députés, … — n’est pas biaisée (« biaisée » n’est pas le bon terme mais je pense que vous avez compris l’idée) ; est-ce que le « grand » public, pour autant qu’on puisse parler d’un grand public, a-t-il autant de possibilité de croisement d’information (et de vérification) que nous pouvons en avoir, nous les digital natives[1] ?

Parce que je suis effaré de voir les mensonges éhontés, les détournements de chiffre, les effets pervers de la réthorique utilisée — relayée sagement par la plupart des médias, évidemment — de façon constante depuis des années. Est-ce que le citoyen lambda (pas péjoratif) se rend compte qu’on le prend ouvertement pour un con, quotidiennement ?

je vois tous les jours des textes et des démonstrations qui viennent mettre à bas tous les arguments avancés pour justifier telle ou telle réforme et je m’interroge sur la publicité — dans le sens lisible par tous les citoyens — qu’ils et elles peuvent avoir.

Quid du consentement éclairé ? Ou à défaut de consentement, quid de la compréhension ?

Par exemple pour les retraites, on oppose les régimes spéciaux, largement minoritaires — ça concerne 3% des actifs —, ou encore un déficit hypothétique des caisses, déficit construit de toute pièce évidemment, etc, à seule fin de faire passer une politique ultra-libérale qui ne profitera finalement qu’au capital. Tiens, autre question au passage : qui sont les lobbies des lobbies ? Est-ce qu’il y a une pyramide (de Ponzi) des lobbies ? Quel est le lobby ultime ?

On entend l’élément de langage principal qui prétend qu’il faut que chaque euro cotisé produise les mêmes droits, question de solidarité nationale (cf. le premier ministre hier encore). Or je ne vois pas où peut bien se situer la solidarité nationale dans ce nouveau système qui s’apparente à de l’assurance privée. Alors qu’en fait non tous les euros ne se valent pas et d’ailleurs si on se réfère au mécanisme de l’impôt sur le revenu on comprend vite qu’il y a des tranches … d’euros, imposées différement !

Comme le dit Éric, Un système par point brutal ou chaque galère vient empiéter ta fin de vie sans solidarité (justement)… c’est juste non.. Rien de plus à ajouter, c’est limpide.

Surtout que ce point, dont la valeur sera sujette à toutes les envies et les besoins du gouvernement puisqu’il restera le seul décisionnaire en la matière, est tout sauf une valeur stable. Ça ne pourra pas baisser promet-on aux enseignants — il y a un mail qui circule depuis hier à ce sujet — mais rien ne dit que ça ne restera pas figé, comme leur salaire depuis des années, pendant que le coût de la vie augmentera. Ils osent là encore prendre des enseignants pour des cons, je ne vois que cette explication.

Il nous appartient de veiller tous ensemble à ce que notre société reste une société dont nous soyons fiers : pas cette société des sans-papiers, des expulsions, des soupçons à l’égard des immigrés, pas cette société où l’on remet en cause les retraites, les acquis de la Sécurité sociale, pas cette société où les médias sont entre les mains des nantis, toutes choses que nous aurions refusé de cautionner, si nous avions été les véritables héritiers du Conseil National de la Résistance.

Stéphane Hessel, Indignez-vous

Est-ce qu’on a en France une majorité de citoyen qui valide ce changement de société ? Où on reviendra à l’assistance publique, quand elle existera, sinon les associations y pourvoiront, ça coûte bien moins cher à l’état, ou plutôt à l’assistanat par le public et il faudra que les nécessiteux justifient de leurs besoins et réclament pour avoir de quoi vivre. L’aumône a de beaux jours devant lui…

La sécurité sociale, pour être efficace, doit reposer sur une solidarité nationale. Tout le monde doit participer à ses charges dans la mesure de ses moyens.

Pierre Laroque

La belle idée initiale parle bien d’un singulier, « La sécurité sociale », pas d’un pluriel de protections à la carte en fonction de ses moyens.

La Nation assure à l’individu et à la famille les conditions nécessaires à leur développement.

Elle garantit à tous, notamment à l’enfant, à la mère et aux vieux travailleurs, la protection de la santé, la sécurité matérielle, le repos et les loisirs. Tout être humain qui, en raison de son âge, de son état physique ou mental, de la situation économique, se trouve dans l’incapacité de travailler a le droit d’obtenir de la collectivité des moyens convenables d’existence.

Préambule de la Constitution de 1946

En fait je suisj’étais un utopiste qui pensait que faire politique impliquait un devoir moral… Vaste blague !

Note

[1] Cela dit je ne suis pas un digital native mais plutôt un baby boomer, mais peu importe.

Ajouter un commentaire

Les champs suivis d'un * sont obligatoires

Les commentaires peuvent être formatés en utilisant la syntaxe Markdown Extra.

Ajouter un rétrolien

URL de rétrolien : https://open-time.net/trackback/14411

Haut de page