Hier après-midi, 15 heures, on remplit consciencieusement nos dérogations — on a bien fait, y’avait des contrôles un peu partout, des flics nationaux, municipaux voire des CRS, à mon étonnement, dans cette ville plutôt bien bourgeoise —, moi pour une balade de moins d’une heure et elle pour quelques courses et on se dirige d’un bon pas vers le tabac situé à une vingtaine de minutes à pied. Au passage c’est la 1re fois que je sors de l’immeuble depuis le 13 mars dernier :-)
Arrivés sur place, une queue, plutôt bien espacée même si quelques uns n’ont pas le compas dans l’œil et confondent les centimètres avec les mètres, mais passons. On attend, un client rentre à la fois dans le tabac et en ressort avec sa dose de bâtons d’oxygène personnelle — c’est limité à 5 paquets maximum ces jours-ci.
Au bout d’une dizaine de minutes, une bagnole blanche sans signe distinctif se pose à moitié sur le passage clouté, bravo, et en sortent trois flics. Aussitôt on se dit qu’ils sont venus au ravitaillement tabagique eux aussi et on s’attend à les voir couper la file évidemment. Ça ne manque pas d’arriver, en effet, même si l’un d’entre eux, voulant « justifier » sa présence, vient nous voir pour nous demander de nous espacer, alors que nous étions déjà tous à au moins deux mètres les uns des autres.
Bref, business as usual comme on dit, ils sont les maîtres de la rue depuis quelques années et ça n’est pas près de s’arrêter !
Personne n’a moufté, forcément, personne n’a envie en ces temps compliqués de devoir aller chez le toubib pour lui faire compter les dégâts en jours d’ITT ! Quoi qu’il en soit, ça a des relents désagréables, et pourtant on n’est pas trop « visés », avec nos gueules d’occidentaux — même si la mienne est sale !
J’attends tout de même de voir si la servilité pour l’instant sans faille des forces de l’ordre perdurera encore longtemps…
1 De Bernard -
Je viens de lire l’article cité dans ton billet.
J’avais bien vu des informations -peu il faut dire, concernant des personnes ayant été passées au lacrymos sans raison valable, mais je ne pensais pas que c’en était à ce point-là.
Dans ma ville, c’est -relativement, tranquille. Je n’ai jamais subi de contrôle lors de mes sorties. Quelques rares articles de la presse locale parlent bien de problèmes lors de contrôle, mais c’est toujours présenté de la faute des “contrôlés”.
Mettre au même niveau la police et les infirmières, c’est, semble-t-il, une volonté de tenter de gommer la stratégie de peur instaurée par ce gouvernement, résumée dans l’article de mediapart: Matraques, 49-3, confinement, peur = Stratégie de choc