Nous sommes en guerre

Sauf que la guerre dont il(s) parle(nt) n’a (presque) pas encore commencé ; c’est après la crise sanitaire qu’elle aura lieu, lorsque les fragiles du capitalisme voudront revenir à l’état antérieur, celui qui prévalait fin 2019.

On comprend leur colère : soudain, en quelques semaines, on se rend compte que l’on peut stopper la fuite en avant de l’économie marchande, que l’on peut se concentrer sur l’essentiel : nourrir, soigner, prendre soin. Et que, étrangeté suprême, la Terre ne cesse pas de tourner, ni l’humanité d’exister. Le capitalisme est suspendu dans son fonctionnement le plus primaire : il génère une plus-value minimale, insuffisante à alimenter la circulation du capital. Et l’homme existe encore.

[ source : Mediapart (article payant en libre accès tout le week-end), Romaric Godin : « Ce que le confinement nous apprend de l’économie » ]

Car il est déjà question de mettre à contribution tout le monde ; il va falloir donner disent-ils, nos congés, nos heures de loisirs et de repos transformées en heures de travail, notre protection sociale, ouvrière — je ne parle même plus des retraites puisqu’ils ont déjà saccagé ce qui existait, en douce — sera laissée de côté, mais seulement le temps que ça revienne au beau fixe. Un peu comme toutes ces lois liberticides censées exister le temps qu’on mette fin au terrorisme, il y a déjà un quart de siècle…

Alors, pour continuer à maintenir en vie le mythe du caractère capitaliste intrinsèque de l’humanité, on a recours à des menaces : tout cela se paiera, et au centuple. Et par des morts. On ne réduit pas impunément le PIB de 30 %. Sauf que, précisément, l’époque montre le contraire et invite à construire une organisation où, justement, la vie humaine, et non la production de marchandises, sera au centre.

[ibid]

On va avoir des lendemains qui chantent … la carmagnole !

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