Série - Brèves de transport

Fil des billets - Fil des commentaires

dimanche 3 décembre 2006

Brèves de bus

Les portes du bus s'ouvrent et j'entends :

— … il faut que j'y aille, parce que c'est quatre heure et demie, cinq heures ou six heures et là j'ai raté cinq heures !
— Ok, bonne soirée alors.
— Merci, je file, parce que tu comprends, on ne peut pas arriver quand on veut. Ca va sinon ? …

et les portes du bus se sont refermées.

Je me souviens avoir passé le reste de mon trajet jusqu'à la maison à me demander de quoi il pouvait s'agir. C'est curieux ces instantanés de vie que l'on capte de ci de là lorsqu'on est dans les transports en commun. Pendant un moment je me suis dit : Et si je mettais bout à bout ces phrases entendues ?. Seulement ça n'a ni queue ni tête ! Par contre, il y a de quoi commencer à écrire des histoires.

lundi 4 décembre 2006

Métro - boulot - dodo

J'ai passé pas loin de vingt ans à utiliser ma voiture pour me rendre quotidiennement au travail. Depuis la semaine dernière, un peu contraint il est vrai, j'utilise à nouveau les transports en communs et j'ai voulu, avant que ma mémoire ne me fasse faux bond, écrire mes premières impressions.

Ce qui n'a pas changé ? Les gens pressés qui courent pour ne pas rater leurs correspondances, parfois au mépris des plus lents en bousculant sans qu'aucune amorce d'excuse ne soit perceptible. Les visages fermés des voyageurs, leurs allures résignées, sauf de temps en temps un groupe bruyant et vivant de jeunes adolescents. Les courants d'air qui vous glacent sur les quais de gare, ou qui vous réchauffent dans le métro, qui vous décoiffent ou qui vous envoient votre écharpe dans le visage. Les portes des vieux trains qui peinent à s'ouvrir. Les bus qui vous secouent dans tous les sens, au gré des aléas de la circulation. Ils ont toujours d'aussi bons freins.

Ce qui a changé ? Les véhicules sont plus modernes, je dirais plus confortables. J'ai vu quatre patrouilles de policiers en cinq jours sur le même trajet, les contrôleurs se déplacent en groupe de trois ou quatre. Ca laisse une impression diffuse, non palpable, d'insécurité. J'ai vu plus de tags sur les murs courants le long des voies, moins de tags à l'intérieur des rames, sauf, et c'est nouveau pour moi, les mots et les dessins gravés sur les vitres. Il y a vingt ans, la mode était au gros marqueur noir ou bleu, maintenant c'est plus agressif, directement dans la matière, je ne sais pas pourquoi mais ça me rend très triste. Moins de gens lisent des livres, plus de gens écoutent leur lecteur MP3. Moins de gens lisent des journaux payants, beaucoup lisent le gratuit vingt minutes. Et le plus marquant bien sûr : ce téléphone portable qui me donnera surement matière à bloguer !

Vitre gravée dans le train

Un exemple de vitre dégradée dans le train (clic pour zoomer).

Je suis étonné de la rapidité avec laquelle j'ai repris mes marques. Il m'a fallu deux jours pour retrouver mes automatismes, la capacité à s'abstraire des bruits ambiants pour se plonger dans la lecture du moment. Savoir à quelques minutes près le moment où l'on arrive à sa destination, sans lever le nez — et c'est pourtant un trajet nouveau pour moi. Trouver aussi quel était le chemin le plus court et le plus rapide, le plus économe et le plus facile pour aller de la maison à la gare, ou pour en revenir.

Je passais jusqu'à maintenant deux heures et demie en voiture tous les jours, en écoutant la radio. Je passe maintenant trois heures et demie par jour à lire, à regarder et à écouter. Vais-je continuer comme ça ou reprendre mes vieilles habitudes ? Pour l'instant je (re)découvre un univers. Je me dis qu'il va y avoir plein de photos à faire, plein de choses à raconter. Mais combien de temps cela va durer ? Combien de temps cela aura-t-il l'attrait de la nouveauté ?

jeudi 7 décembre 2006

C'est la grève …

Ca ne fait pas quinze jours que j'utilise les transports en commun et je vais goûter aujourd'hui aux joies de la grève d'hier, qui comme d'habitude a tendance à durer toujours un peu plus que la normale. D'ailleurs je me suis toujours demandé si c'était parce que les grévistes ont du mal à quitter cette condition ou si c'était uniquement dû aux horaires particuliers des reprises de service. Mais passons. Donc aujourd'hui le trafic est encore pertubé sur deux lignes dans toute la région parisienne, et comme Murphy fait bien les choses, je suis concerné !

Train de banlieue

J'ai l'impression que ce ne sera pas aussi vide aujourd'hui !

Je me souviens qu'il existe un site internet, intitulé www.abcdtrains.com, spécialement dédié à la recherche d'horaire sur les lignes SNCF, site qui à l'air d'avoir été dimensionné largement pour répondre aux demandes que j'imagine nombreuses. Pour l'aller, pas de problèmes particuliers, un train toutes les demi-heures au lieu de tous les quarts-d'heure, je ne vais pas me plaindre, c'est raisonnable. J'aperçois en bas de la liste des horaires, un lien pour le trajet retour. Je clique, je récupère la liste des trains correspondants et j'ai le choix entre prendre celui de 16h01 — il faudra que je parte du boulot vers 15h30 si je ne veux pas le rater, mon patron va être content, et celui de … 21h10, ce qui me fera arriver à la maison vers 22h00. J'hésite …

… En fait non je n'hésite pas, je vais prendre celui de 16h ;-)

vendredi 8 décembre 2006

En attendant le train

Ce matin je décide de prendre mon après-midi et de rentrer à la maison. Je prends le bus, arrive à la gare et me dirige vers le quai pour y attendre le prochain train annoncé quinze minutes plus tard. Il y a beaucoup de vent, plutôt froid, et les embruns la pluie n'est pas agréable. Heureusement sur le quai se trouve un abri fermé à la disposition des voyageurs. Je décide de m'y rendre et me retrouve dans une pièce ovale, d'environ 5 mètres de long sur 3 de large, et dans laquelle se trouve une petite dizaine de personnes.

Je trouve un endroit pour m'assoir, m'installe et reprends ma lecture là où j'en étais resté ce matin. Quelques secondes plus tard, entre dans l'abri une femme suivi peu de temps plus tard par un homme. À peine celui-ci assis qu'il aborde la femme pour lui demander quand passe le prochain train pour Paris. Celle-ci lui répond qu'elle ne sait pas exactement. Il se tourne alors vers moi et me pose la même question. Je lui répond que je ne peux pas l'informer, me dirigeant dans l'autre sens, vers la banlieue. La dame, écoutant ma réponse, lui précise alors qu'il y a des écrans lumineux sur lesquels sont indiqués les prochains passages des trains. L'homme lui répond alors : "Désolé, mais je suis très myope et suis bien incapable de lire les indications !"

À ce moment, un gamin d'environ quinze ans se tourne vers lui et lui dit que le prochain train devrait passer vers 15h30. Sur ces mots, je le vois se lever, sortir de la salle, se diriger vers les écrans, plusieurs dizaines de mètres plus loin et en revenir aussitôt. Une fois revenu et assis, il a dit alors : "Le prochain sera à 15h34 monsieur." (j'ai même failli mettre un M majuscule à monsieur tellement on sentait le respect dans sa phrase). Puis il a repris sa conversation avec son copain, comme si de rien n'était.

J'ai trouvé ça admirable !

jeudi 14 décembre 2006

La vie du rail

Ce matin il m'est arrivé une chose étrange, pour le moins ! J'étais dans un train bondé, le précédent ayant été supprimé pour des raisons qui dépassent largement ma condition de petit voyageur, quand est arrivée la station à laquelle je devais descendre. Bien sûr, beaucoup de monde attendait sur le quai pour monter dans celui-ci.

Je me suis levé du siège où j'étais et ai commencé à me diriger vers la sortie. Arrivé à la moitié du chemin vers les portes du wagon, j'ai vu alors la foule commencer à monter. J'étais coincé ! J'ai alors dit à haute voix : Puis-je caresser l'espoir de sortir ?. Quelques rires ont fusé et j'ai vu la mer d'usagers s'ouvrir comme Moïse devant la rouge ! Plus personne ne bougeait sauf moi. J'ai savouré chaque pas qui m'a mené sur le quai et lorsqu'enfin je m'y suis trouvé, la foule s'est refermée derrière moi et a repris sa montée, en silence.

page 1 de 8 -

Haut de page