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Quand au terme d’une promenade dominicale, je rentre par le train de banlieue avec peut-être une belle image en boîte, je côtoie certains soirs des troupes inhabituelles. Les aînés -ils ont quoi ? 40 à 65 ans –  sont groupés sur 8 à 12 places.

Espoir : le clan des enfants s’en tient  écarté,

en général en fond de wagon.

Ces familles traditionnelles étirent habituellement le jour du seigneur sur le velours d’un canapé, partagent une tarte aux quetsches ou un gâteau au yaourt. Dans le train, forts et encanaillés, ils alignent des mots très récités  : « déstructuration du noyau familial », « immoralité », « perte des valeurs », « pouvoir de la marginalité ».

La petite chanteuse roumaine s’installe près d’eux et interprète un des standards à succès des chanteurs des rues : « c’est l’histoire d’un amour éternel et banal ».

Instant pur

Pas un de ces bons chrétiens, pas un de ces batteurs de pavé du dimanche ne donne un sou à la fille.